Kabila avance
  • mar, 15/11/2016 - 04:31

On le savait, on l’attendait. Il est un homme de parole. Nul cependant n’aurait parié que d’un coup, Joseph Kabila Kabange allait aussi avancer, mener le jeu en tête, confirmer sa réputation auprès de ceux qui le connaissent et le redoutent. Cet homme a son étoile. Sa baraka. Comme on le dit chez nous, le pouvoir vient de Dieu. Les hommes ont beau promettre leur oracle, tant que ce n’est pas dans les plans du Très Haut...! La veille, dimanche 13 novembre, le Bureau Politique de la Majorité Présidentielle - ceux que feu Koyagialo N’Gbase Te Rengbo appelait religieusement les Cardinaux - avait reçu un message SMS les invitant à se rendre dès 9 heures lundi 14 septembre - respect de l’heure strict - au Palais de la Nation, à une réunion autour de l’Autorité Morale. Tous y étaient. Personne ne manquait. Ceux qui se trouvaient hors de Kinshasa avaient dû regagner la ville dans la nuit. Jamais - sauf une fois lors des Consultations Nationales - le Bureau Politique ne s’était réuni sous les ors de la République. Respectueux scrupuleux des prescrits de la Constitution (art. 69 et 96), Joseph Kabila n’avait jamais à ce jour confondu ses fonctions de Président de la République - symbole de l’unité nationale - avec celles incompatibles de partisan politique fieffé. Il a toujours su soigneusement accueillir ses Camarades de la coalition majoritaire sur un lieu autre - à sa ferme de Kingakati, faubourg Est de la Capitale de préférence - que celui de l’Etat. Qu’il ait convoqué cette réunion à la Présidence de la République était signe que l’objet avait un rapport avec la conduite des affaires de l’Etat. Reçus samedi 12 novembre dans cette même salle de réunion, il avait retenu pendant près de deux heures les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité arrivés la veille de New York. Chacun d’eux avait pu s’exprimer librement et lui poser toutes les questions. Kabila a écouté chacun sans interrompre aucun. Puis a pris la parole, leur a promis de parler avec son cœur sans s’en tenir aux usages diplomatiques. On retiendra que si l’ONU a toujours été, depuis l’Indépendance, aux cotés du Congo, sa présence n’a pas empêché la commission des crimes: un Premier ministre arrêté devant des forces onusiennes, assassiné. Un Secrétaire Général de l’ONU en visite y trouve la mort. Un Président de la République assassiné quand l’ONU est dans la ville. Au total, depuis l’Indépendance, treize missions du Conseil de sécurité au Congo. Sans solution! Lui Kabila a tout offert à ses opposants dont Tshisekedi. Des accords signés dont celui de l’hôtel Raphaël à Paris avec l’Udps. Copie est remise. Le Congo ne saurait attendre plus. Kabila avance et entre dans la phase de mise en œuvre de l’accord de l’UA.
T. MATOTU.


Related Posts

About author

Portrait de T. MATOTU