La célèbre agence financière Moody’s est catégorique: le Congo a pris la bonne voie
  • sam, 21/09/2013 - 11:36

L’agence d’évaluation financière Moody’s qui distribue des bons et des mauvais points en décernant des notes souveraines aux pays du monde entier faisant trembler les gouvernements, s’est tout récemment occupée du Congo, à la demande du Président de la République. Résultats des course: notre pays s’en sort avec un B3. Ouf! Signe que le Congo sous la conduite de Joseph Kabila Kabange a pris la bonne direction. La notation B3 est une note intermédiaire marquée à la fois par des faiblesses et des perspectives stables.
Par rapport aux faiblesses, le rapport Moody’s relève que l’économie congolaise demeure très fragile, mais dispose d’un potentiel de croissance très important. Moody’s regrette la précarité des institutions congolaises, la plus grande faiblesse qui fait que la RDC soit toujours mal cotée dans les études internationales. Mais le pays est passé de la note C à B pour avoir respecté les principes de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE), qui a abouti à l’annulation d’une bonne partie de sa dette extérieure en 2010.
Et depuis 2010 à ces jours, des efforts considérables sont fournis par le gouvernement congolais, explique l’agence. Donc à ces faiblesses relevées se trouvent collées des perspectives positives. Par exemple, à côté de la faiblesse de l’économie congolaise, se trouvent greffés des signes d’espoir notamment la maitrise de l’inflation, du taux de change. Cette note a été accordée à notre pays après analyse de son économie, a expliqué le 11 septembre à la presse à Kinshasa le ministre-délégué aux Finances, Patrice Kitebi Kibol M’Vul, dont les commentaires ci-dessous.

Introduction.
La presse financière internationale a rendu publique, le vendredi 6 septembre dernier, la première notation de la dette souveraine attribuée par l'Agence Moody's à la République Démocratique du Congo. Il me semble opportun, au cours de ce point de presse de commenter à votre intention cette notation ainsi que ses tenants et aboutissants.

Pourquoi recourir à une Agence de notation indépendant?
Le recours à une agence de notation procède généralement de la nécessité de mettre à la disposition des investisseurs des informations leur permettant d'évaluer le risque encouru par la détention de tel ou tel actif financier.
Par souci de crédibilité des informations, les emprunteurs, dont les Etats, évitent de se juger eux-¬mêmes. Ils recourent ainsi à une agence indépendante qui est censée a priori donner l'information la plus objective possible.
Trois agences de notation ont une notoriété internationale. Il s'agit de Moody's, Standard and Poor's et Fitch. A la demande de l'Autorité suprême, une évaluation indépendante a été commanditée auprès de deux des trois agences, en l'occurrence, Moody's et Standard and Poor's. Moody's a achevé son travail d'évaluation et, en accord avec le Gouvernement, les résultats ont été rendus publics en date du 6 septembre 2013 sur le site de l'agence. Toute personne intéressée peut accéder aux détails de l'évaluation qui s'y trouvent.

Quels sont les critères retenus pour la notation?
Donner un avis sur un émetteur souverain éventuel signifie évaluer les différents facteurs susceptibles d'affecter sa solvabilité. La notation de Moody's est basée sur les facteurs suivants:

- La soliditéde l’économie.
Ce critère interroge la capacité de l'économie à produire de la croissance et apprécie le niveau de vie de la population.
Une croissance élevée traduit une création significative de richesses. Quant au revenu par habitant, il donne une indication sur le niveau moyen de richesse des habitants d'un pays.

- La solidité institutionnelle.
La solidité institutionnelle a trait à la qualité des institutions et, par conséquent, à leur capacité à gérer la production et l'allocation de ressources de manière soutenable.
En d’autres termes, l’agence de notation essaye de jauger la qualité de la gouvernance institutionnelle.

- La solidité financière du Gouvernement.
Ici, l'agence évalue la solidité tant qualitative que quantitative de la situation budgétaire de gouvernement. Les dépenses sont-elles à la hauteur des besoins? Les recettes publiques sont-elles en mesure de couvrir les dépenses courantes et d’investissement ? La dette publique est-elle soutenable ? Etc. Cette évaluation est similaire à celle qu’un banquier effectue sur les capacités financières de remboursement des agents privés.

4) La vulnérabilité de l’économie aux chocs exceptionnels
L'agence essaye de savoir dans quelle mesure l’économie du pays est susceptible de résister aux chocs politiques ou économiques internes et externes, c’est-à-dire ayant leur origine dans d’autres économies ou tout simplement concernant l’économie mondiale.

Quelle est la notation de la RDC?
La note attribuée à la RDC est B3 stable. La meilleure note disponible chez Moody's est la note Aaa qui signifie que les perspectives de remboursement sont excellentes.
La pire note est C, ce qui signifie que l’emprunteur est en situation de défaut de paiement. S’il fallait classer les catégories des emprunteurs en 4 groupes, par ordre croissant du risque, la note de la RDC se situerait dans le 3ème groupe mais à la dernière place. La dette de la RDC présenterait un risque de crédit élevé mais n’est pas considérée comme de « mauvaise qualité » ou « présentant un risque de crédit très élevé ».
La perspective stable, contrairement à une perspective négative et positive, signifie que l’agence ne s’attend pas à un changement significatif à cour terme dans un sens come dans l’autre sauf événement non anticipés.

Pourquoi un tel résultat?
Le résultat s’explique, selon Moody’s par les éléments suivants:
- L’économie congolaise est fragile malgré un potentiel de croissance très important
- La grande précarité institutionnelle mais des perspectives d’amélioration sérieuses vu les réformes en cours
- La faiblesse des paramètres budgétaires avec une amélioration effective et attendue
- La vulnérabilité de l’économie congolaise à des chocs politiques, comme le conflit à l’Est, et économiques extérieurs, en particulier une baisse du prix des matières premières.
Moody’s ne classe pas la RDC dans la toute dernière catégorie parce qu’elle reconnaît les progrès réalisés par le pays et s’attend à des résultats effectifs découlant des réformes en cours.

Quel est le but d’une notation en ce moment?
Une notation en ce moment est une traduction de la volonté de Président de la République de mettre en avant la transparence sur la gouvernance en RDC. Il est dorénavant question de dire ce que l’on va faire, et de faire ce que l’on a dit, et ce, tout en se soumettant à l’appréciation objective des autres, dont les investisseurs.

Quelle leçon tirer de cette évaluation?
Il faudrait être conscient de la fragilité de notre économie et des risques internes et externes auxquels elle doit faire face. La meilleure stratégie est dès lors une gestion rigoureuse et prudente si nous envisageons d’améliorer cette note et attirer davantage d’investisseurs. Le chemin à parcourir est long, mais il faut maintenir le sacrifice et endurer les réformes.

Conclusion.
Le Chef de l’Etat est attentif aux implications de la notation. Il s’engage résolument à améliorer la note qui est attribuée à notre pays. Le Gouvernement, tout en poursuivant les efforts, en appelle aux partenaires extérieurs pour accompagner la RDC dans la voie du développement. Un appel tout aussi pressant est lancé aux investisseurs nationaux et étrangers à participer au mieux de leurs intérêts au décollage de l’économie congolaise.
Je vous remercie.

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