Tshibala manque sa promesse de réaliser un budget de $US 40 milliards
  • mer, 13/12/2017 - 06:21

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Premier ministre d’opposition avait vu trop grand avec son projet de «seigneuriage»…

L’Assemblée nationale a adopté la loi de finances 2018, avec un montant en $US en baisse de 35%, dans un contexte d’inquiétude sur le financement des élections. Pour la Banque mondiale, la situation politique va continuer à peser sur la croissance, même si le cadre macroéconomique commence timidement à se stabiliser.
La loi de finances pour l’exercice 2018 atteint 10.313,3 milliards de CDF - environ $US 5 milliards – contre CDF 11.524,5 milliards, soit une baisse de 10,5 % en monnaie nationale alors que le Premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe avait promis à la représentation nationale qu’il ferait grimper de plusieurs marches le modique budget du pays de $US 7 milliards. Soit à $US 40 milliards. En $US, la réduction du budget atteint 35 % en raison de la forte dévaluation du CDF au cours des deux dernières années. En 2017, le budget était de $US 7,7 milliards et en 2016, de $US 6 milliards. Tshibala avait annoncé son Budget de Rupture de $US 40 milliards grâce au recours aux revenus de seigneuriage par la production de billets de banque ($US 30 milliards), par la mobilisation accrue des recettes par les régies financières et la lutte contre le coulage des recettes publiques ($US 5 milliards) et enfin par le recours aux investisseurs et bailleurs de fonds non traditionnels par des emprunts ($US 2,5 milliards).
Si les deux dernières options auraient pu paraître réalisables par la contrainte, les revenus de seigneuriage étaient déjà suicidaires pour un pays dont le pouvoir d’achat est rongé. Les revenus de seigneuriage sont une création monétaire de la Banque Centrale. Cela était envisageable grâce à un investissement solide en tenant compte de la dollarisation du marché comme contrainte. «Non seulement cette création monétaire représentera, sans nul doute, un coût significatif, elle compromettrait les efforts en cours pour l’obtention de la Facilité de Crédit Rapide du Fonds Monétaire International et mêmes les perspectives d’un nouveau programme avec les institutions de Bretton Woods.
Outre cela - et il faut bien l’avouer - Bruno Tshibala Nzenzhe ne paraît pas avoir la haute main sur ses ministres et sur la conduite des affaires de l’Etat. Il l’a avoué lui-même lors d’une conférence de presse: il ne s’occupe pas de la chaîne de la dépense. Comment aurait-il pu agir sur les Finances publiques?
D. DADEI.


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