La situation économique au centre de graves préoccupations
  • ven, 24/02/2017 - 02:47

Pourquoi la Banque Centrale n’a-t-elle pas réagi, ou a-t-elle réagi mollement?

Des réserves de change ne garantissant que moins de deux semaines d’importations; une monnaie qui régresse à vue d’œil face au dollar; des coupures de banque à valeur faciale élevée (5.000, 10.000, 20.000) mises sur le marché par la Banque Centrale rejetées - signe de méfiance - suite en partie à la venue massive d’une monnaie que l’Institution d’émission dépassée ne parvient à enrayer alors qu’une commission idoine siège en permanence. Des banques commerciales délaissées et soumises à aucun contrôle. Parfaite illustration de cette confusion: la BIAC en cessation d’activités depuis de longs mois et des déposants qui n’ont que leurs yeux pour pleurer. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut craindre le pire au plan social quand des entreprises publiques mastodontes - Gécamines, ex-ONATRA, etc., ne bouclent pas des fins de mois.
Tous les signaux sont au rouge: il ne faut pas être économiste pour le dire. La monnaie nationale - le franc - régresse face au dollar comme jamais. Au 30 décembre 2016 - les seules indications officielles disponibles aujourd’hui au niveau de la Banque Centrale du Congo - l’exécution du budget en devises s’est soldée par un déficit mensuel de USD 36,17 millions résultant des recettes de 35,42 millions et des dépenses de 71,59 millions. Programmées à 282,4 milliards de CDF, les recettes ont été mobilisées à hauteur de 242,9 milliards de CDF, dégageant un taux de réalisation de 86,0 %. Rapprochées au niveau de décembre 2015, ces recettes ont enregistré une régression de 21,2 %, d’une année à l’autre.

TOUT VA EN CHUTE LIBRE.
Les recettes collectées par la DGDA et la DGRAD ont chuté de 38,1% et de 39,9% respectivement alors que celles mobilisées par la DGI ont connu une contraction de 1,5 %. Les réserves de change sont passées d’un niveau de USD 881,61 millions à USD 845,44 millions. Soit 3,72 semaines d’importation des biens et services.
Fin février 2017, de toute évidence, le pays serait à moins de deux semaines de ses capacités d’importation.
Les taux de change interbancaire et parallèle moyen ont dégagé, d’une année à l’autre, des dépréciations respectives de 23,67 % et 25,77 % se situant à 1.215,59 CDF le dollar américain et 1.269,13 CDF. Mi-février 2017, le dollar a encore pris de l’envol s’échangeait contre 1.350 CDF quand on sait qu’il y a huit mois, en juin dernier, le même dollar s’échangeait contre CDF 910.
Le taux de croissance prévu à 6,6% au premier trimestre 2016, fin septembre 2016, il était ramené à 2,5 %. A la même période en 2015, le taux de croissance du pays était de 6,9 %. Jamais depuis quinze ans, le Congo n’avait enregistré un niveau de dégradation aussi élevé de son économie...

FAUSSE MONNAIE MASSIVE LIBRE.
A cela s’ajoutent des problèmes que tous les prévisionnistes pouvaient voir arriver avec des coupures de banque à valeur faciale élevée (5.000, 10.000, 20.000) régulièrement mises sur le marché par la Banque Centrale mais qui sont rejetées - signe de méfiance - par la population suite en partie à la venue massive d’une fausse monnaie que l’Institution d’émission dépassée ne parvient à enrayer alors qu’une commission idoine siège en son sein permanence au sein de laquelle on trouve des services spécialisés dont ceux de renseignement.
Outre des banques commerciales qui ne sont soumises à aucun contrôle à moins d’être de connivence avec l’institut d’émission. Parfaite illustration de cette situation: c’est le cas de la BIAC (Banque Internationale pour l’Afrique au Congo), propriété des Blatter père et enfants, une famille juive américaine qui a fait couler beaucoup d’encre au centre de polémique entre l’équipe gouvernementale d’alors dirigé par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon et la direction de la BCC en cessation d’activités depuis de longs mois. Du coup, des déposants qui n’ont que leurs yeux pour pleurer. Ceux que la Banque Centrale a mission de protéger en protégeant leurs dépôts! Que sont devenus des projets de reprise par une banque chinoise tant chantée quand une banque locale avait offert rubis sur l’ongle USD 250 millions pour la reprise de la BIAC? Pourquoi les choses ne sont-elles pas toujours aussi simples dans ce secteur?

MESURES DE SAUVEGARDE.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, à ce train, il faut craindre le pire au plan social quand des entreprises publiques mastodontes - Gécamines, ex-ONATRA, OGEFREM, etc., se trouve n situation délicate. Sans compter les fonctionnaires de l’Etat payés en billets de banque à valeur faciale élevée. Un observateur du marché qui a requis l’anonymat de se poser la question: «Serions-nous revenus à 1997 avec tous les refus de consommation d’une monnaie par la population qui déclare vouloir telle coupure plutôt que telle autre, avec des zones monétaires différentes dans un même pays? Pourquoi la Banque Centrale n’a-t-elle pas réagi, ou a-t-elle réagi mollement? A-t-elle minimisé l’ampleur du problème? Pourquoi ne communique-t-elle pas dans le cadre d’une Commission ad hoc supposée être un système d’échange d’informations, d’anticipation et d’action»? Par ces moments de turbulence politique extrême, des mesures de sauvegarde de l’économie paraissent plus que jamais s’imposer de soi en attendant des équipes qui auront pas la durée pour souci premier. Ce qui conduit à des prises dangereuses de de risques pour la vie national.
T. MATOTU.


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