Les Mbala rendent hommage à leur reine mère volée et retrouvée à Vienne
  • jeu, 29/03/2012 - 20:30

LE SOFT INTERNATIONAL N° 1157 DATÉ 23 MARS 2012.
C’est un vrai ouf de soulagement qu’ont poussé les fonctionnaires de l’Institut des Musées Nationaux à Kinshasa rattaché sous Mobutu à la présidence de la République et, depuis la chute du Léopard, au ministère de la Culture et Arts.

Les deux objets retrouvés à Vienne en Autriche début mai 2011 dans la collection de Mme Dr. Elisabeth Leopold, figurent parmi des œuvres rares sinon rarissimes de notre patrimoine culturel national. «C’est une statue d’ancêtre Mbala, insigne du pouvoir que tient en héritage tout celui qui succède au trône. Symbole de la transmission du pouvoir dont le fondement est la mère. Les valeurs dont est investi le Chef proviennent de l’ambivalence homme-femme. D’où la forme masculine-féminine de la statue qui serait la monstrance», explique le Directeur général des Musées nationaux. le professeur Joseph Ibongo Gilungula.
La principale œuvre volée et restituée est une statue de bois sculpté de 640 mm, un homme-femme en état de maternité, tête coiffée de crête, le menton en barbiche.

GUY-MODESTE MASINI MANGUBU EN SAIT PLUS.
Venant de la région de Bandundu, identifiée au n°72.615.24, elle fut acquise par les Musées nationaux un certain 18 octobre 1972.
L’autre objet provient de la province Orientale, autrefois Haut-Zaïre. Il s’agit d’une harpe Kundi-Sagilu identifiée au n°73.507.1. Une caisse de résonnance en bois semi-avoïde recouvert d’une peau d’antilope et cousu avec une cordolette formée arquée et allongée, la manche avec extrémité figurant une tête humaine. Au total, il s’agit d’un instrument de musique, insigne du pouvoir clanique représentant la coutume Zandé Avongara.
Arrière-petit-fils du Roi Mangubu, le Seigneur Guy-Modeste Masini Mangubu en sait plus sur ces objets. Il en connaît l’histoire. «Maintenant que la Reine Mère est revenue à la maison, nous pouvons souffler», soupire le président national de Ambala, l’Alliance des Mbala et communautés sœurs. On rappelle que le Roi Mangubu (Maa Ngubu, littéralement Mère Hippopotame, Ngubu désignant Hippopotame en langue Mbala) a trôné à Kinzenzengo, territoire de Masimanimba, porte d’entrée dans le Kwilu des Mbala venus d’Angola après être partis de l’Asie Mineure, «quelque part entre l’Arabie Saoudite et le Yémen»...
La souche commune des Mbala se présente comme suit avec ses descendants:
Kaaka fut la mère souche des origines des tribus Mbala. Épouse de Katshiokwe, le couple donna naissance à Yumbu (de là l’appellation de Mayumbu, les anciens), la fille aînée avec ses frères et sœurs dont les noms sont enfouis dans l’ombre de la mort.
Yumbu donna naissance à dix enfants, tous des filles devenues de nos jours les dénominations de différentes tribus:
1. Mumbala, dérivé de Mbala-Kuba ou Lubala;
2. Lunda, rallonger ou Karunda(s’enfler d’orgueil);
3. Luba, brune comme la noix palmiste;
4. Luwa, l’emprunteuse;
5. Sondi (e), fourmi voyageuse;
6. Songo, douleur d’enfantement;
7. Songe (a), montrer le chemin;
8. Pende, voir clair sous l’état d’ivre;
9. Kwese, cadette (Kwisa);
10. Tshiokwe, beauté naturelle de la femme.
Le concept Mbala est générique pour l’ensemble des descendants de Yumbu. Ce sont eux qui inventèrent et initièrent l’art de la fabrication du tissu au moyen des raphias dit «Mbala-Kuba» ou Lubala qui servit de posture vestimentaire que la tribu posait à même le sol lors des repas ou lors des séances de boissons.
L’une des filles de Yumbu fut ainsi appelée Mumbala au lieu de Akadi, la langue parlée par les descendants de Mumbala fut le Kimbala.
Environ 500 ans avant la naissance de Jésus Chris, les aïeux partirent du Moyen Orient pour l’Afrique suite à la désertification des terres doublée de l’invasion des agresseurs arabes provenant du nord.
Au Moyen Orient, les ancêtres avaient un teint bronzé (cheveux frisés comme les Pakistanais). La chaleur des rayons solaires en Afrique et les mariages des peuples au teint sombre expliquent l’actuelle couleur de la peau. Ils transitèrent par la région du Canal de Suez, traversèrent le Delta du Nil en Égypte et s’implantèrent dans la région de Nok au Cameroun où l’on signale le passage de la grande agglomération des Bantous. Et se déversent en nombre en Angola d’où le colonisateur portugais le chassa vers le Congo. Une histoire raconte ce désamour: les Portugais se seraient fait avoir par les Mbala...
Séduits par l’arachide, les Portugais demandent aux Mbala de leur fournir cette légumineuse de la famille des Fabacées afin qu’ils la plantent en Europe. Surprise à leur arrivée en Europe, la légumineuse ne pousse pas. Les Mbala avaient fourni une arachide bouillie voulant garder cette légumineuse pour eux et pour eux seuls. C’est peut-être pour ça que l’arachide n’existe pas en Europe! Furieux, les Portugais décident à leur retour en-Angola de chasser les Mbala de leur colonie... Voilà comment les Mbala reprennent leur marche vers la Zambie et le Congo.

LEGENDE MBALA2
Arrière-petit-fils du Roi Mangubu, le Seigneur Guy-Modeste Masini Mangubu en sait plus sur ces œuvres. LE SOFT NUMERIQUE.

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