- mar, 20/11/2012 - 08:43
Le Congo est trop mal connu. Ses Citoyens ont de la peine à accéder aux services publics de l’Etat. Rien de ce qui se fait officiellement n’est vraiment connu. Nos «Images d’Epinal» sont loin de traduire les réalités du pays!
LE SOFT INTERNATIONAL N° 1201 DATE MARDI 20 NOVEMBRE 2012
Le Ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication a réalisé le projet phare de sa feuille de route figurant dans le Programme d’action du Gouvernement. Devant un public trié sur le volet (ministres, membres de la Présidence de la République, de la Primature, Ad-g, diplomates, dirigeants d’entreprises, patrons des banques, officiels), le ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba a lancé lundi 19 novembre au restaurant le Petit Trianon portail officiel de la République Démocratique du Congo congo.gouv.cd. Ci-après son discours de circonstance.
Mon exposé se divise en trois points:
1. LE PROBLEME. qui s’est posé et auquel nous avons voulu apporter une solution.
2. LA SOLUTIONque nous pensons avoir trouvée.
3. LES OBJECTIFSque poursuit ce projet.
Je dirai enfin un mot sur le contenu.
1. LE PROBLEME.
A l’heure du petit village planétaire - de la mondialisation, de la société de l’information - nous nous apercevons que le Congo, notre pays, n’est stricto sensus connu nulle part ou est mal connu, dans ses réalités… réelles!
Tout ce qui se dit à l’étranger présente ce pays comme un enfer, le centre du monde du viol, de la brutalité, des enfants de rue, des seigneurs de guerre, de l’horreur, des femmes enterrées vivantes,
le pays où la corruption fait rage, où la dépravation des mœurs est à ce point que ne compte que la BMW (bier, music, wife, la bière, la musique, la fille).
Voilà nos Images d’Epinal!
Pour la deuxième fois, notre pays a failli rater d’abriter un sommet de la francophonie.
La tenue de ce Sommet, nous la devons à la détermination des deux personnes:
- la ministre Yamine Benguigui, française mais africaine,
- le Secrétaire général de l’OIF, l’ancien président sénégalais Abdou Diouf, qui ont littéralement assiégé, et n’ont pas lâché prise, l’Elysée en expliquant que le Congo était loin d’être la jungle, le darkness, l’obscurité ou l’obscurantisme.
En désespoir de cause, l’ancien président Diouf a eu ces mots, pathétiques mais
qui ont fait le buzz et que je traduirais en termes voisins: «Sauvons le Congo en nous rendant à la Francophonie, ramenons le Congo à la civilisation» en, je le cite, mot à mot, «tirant ce pays vers le haut». Oui «tirant vers le haut»!
Puis: «Peut-on imaginer un sommet du Commonwealth sans la Reine d’Angleterre et le Premier ministre britannique?».
Puis: «Il était impensable de faire un sommet sans le Chef de l’Etat français».
Puis: «En plus, la francophonie c’est une solidarité. Le Congo affronte une situation grave dans l’Est, qui peut avoir des conséquences extrêmement néfastes sur son intégrité territoriale et sa souveraineté. Ce sommet doit être l’occasion de créer un climat de confiance entre le Congo et ses voisins, notamment le Rwanda».
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Mesdames et Messieurs,
Ce Sommet de la Francophonie se tenant dans notre Capitale fut donc hélas! un sommet par défaut, un sommet pour ainsi dire non désiré par les Grands et, du coup, par leurs médias!
Or, si notre pays n’est pas le paradis - quel pays sur terre est donc le Paradis? -, le Congo est loin d’être l’Enfer.
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Nous avons nos femmes sans doute les plus belles du monde, que nous aimons;
la musique qui a conquis l’Afrique et le monde - Tabu Ley, l’un des premiers artistes noirs africains à se produire sur une scène à Paris, en est l’illustration parfaite; la bière! oui, il nous faut avouer et assumer, les Belges que nous aimons sont passés ici.
Mais il n’y a pas que ça! Nous avons des savants, ici! Nous avons des créateurs, ici! Nous avons des artistes peintres, sculpteurs, talentueux; nous avons des compétences; nous avons un territoire vaste, que tout le monde convoite, et où tout pousse; il suffit de jeter n’importe quoi n’importe où!
Une faune et une flore luxuriantes; un sous-sol qui fait rêver!
Nous avons des lacs, nous avons des volcans et un climat. Magnifiques pour le tourisme et des cartes postales.
Peut-être sommes-nous un paradis, qui s’ignore, ou… qu’on ignore!
A l’heure du petit village planétaire de Mac Luhan, où tout devient concurrence,
tout vitesse, tout raccourci, tout échanges, tout marché, où ne compte que l’essentiel, comment faire pour espérer retenir un regard, et ne pas risquer d’être laissé sur le quai?
Il faut s’engager, et se mettre en évidence…
On sait que les Grands monopolisent tout;
c’est eux, en l’espèce, qui distribuent la parole au monde. Agences de presse, radios, télés, cinémas, etc., c’est leur industrie qui fabrique tout, distribue tout, anéantit message ou produit alternatif…
Vous avez beau faire un beau discours, ces médias ne captent et ne mettent en relief que ce qu’ils veulent, à partir de leur propre échelle de valeurs, de leurs propres points d’intérêt.
Dans nos pays, il nous arrive de nous époumoner, en brocardant tel ou tel dirigeant du monde à nos yeux indélicat!
Qui nous entend?
Très souvent, lorsque nous ouvrons la bouche, il n’y a que nous-mêmes pour nous entendre! Trop souvent, il s’agit d’autosatisfaction et de nombrilisme…
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Nous avons nos journaux, nous avons nos radios, nous avons nos télés. Des centaines…!
Pourquoi le Congo continue-t-il alors d’être connu nulle part ou, d’être si mal connu?
Pourquoi personne ne sait que notre taux de croissance est de 7,2%, que l’année prochaine, nous prévoyons de passer à 8,2%?
Pourquoi personne ne sait que notre monnaie est l’une des plus stables, que nos mines de cuivre du Katanga produisent désormais 500.000 tonnes, comme jamais auparavant?
Nos médias sont-ils peu ou pas crédibles, peu ou pas puissants?
S’arrêtent-ils sur les bords du fleuve?
Ou sont-ils trop politisés pour ne pas être pris en compte?
Ou ne publient-ils pas les informations que leur lectorat dans sa diversité attend?
Voilà le PROBLEME.
Il existe bien sûr des informations - physiques ou virtuelles, ici ou ailleurs, dans différents sites - sur notre pays!
Elles sont trop éparpillées, elles requièrent trop de temps, trop d’énergie à dépenser, à recouper par d’autres sources, pour les disposer. Il y a donc rien généralement estampillé Officiel…
Qui cherche le dernier discours de Son Excellence Monsieur le Président de la République, devant le Congrès sur l’état de la Nation! Où s’adresser?
Qui veut avoir le dernier discours de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, devant l’Assemblée nationale, ou le Programme d’action du Gouvernement Matata, du Gouvernement Muzitu, du Gouvernement Gizenga, ou telle feuille de route de tel ministre! Où trouver ces documents?
Qui cherche le dernier texte de loi dans tel secteur, à quelle porte toquer? Sur quel site trouver, avec toute la fiabilité et la sécurité requise?
Qui cherche comment investir au Congo, où s’adresser?
Qui veut se rendre au Congo visiter les Bonobos, que doit-il faire?
Quand on dit darkness, comment ne pas dire qu’il n’y a pas que de l’exagération!
2. LA SOLUTION?
L’Internet…
Oui, bien sûr, on dira que tout le monde (ou presque) est sur Internet, dispose d’un site Internet…
Tous les ministères, toutes les entreprises, tous les services ou presque…
Précisément, c’est quoi l’Internet?
Un super Salon d’exposition avec mille milliards d’exposants…
Mais un Salon, plus il est grand, plus il donne du vertige au visiteur, moins il est accessible, moins il est intelligent. Car on se perd…!
Si vous avez mille milliards d’exposants et si vous avez mille milliards de portes d’entrée, vous ne verrez jamais rien…
C’est le cas pour notre pays. Chacun ou presque a son propre site…
Il y a certainement tout mais c’est tellement dispersé, tellement en divagation… Et donc tellement inintelligent…
Du coup, rien ne touche rien!
La SOLUTION? C’est donc ce que d’autres pays ont fait: belgium.be, france.fr, usa.gov, change.gov, 10downingstreet.co.uk, etc. Prendre en charge les visiteurs en les dirigeant vers une porte d’entrée unique qui indique clairement sur la porte géante les divers centres d’intérêt des visiteurs…
Cette porte d’entrée unique est ce que l’on appelle, s’agissant d’Internet, le Portail web, la grande porte d’entrée, qui permet de pénétrer dans l’édifice Internet; un hyper site web offrant une porte d’entrée commune à un large éventail de ressources et de services qui sont des sites ou des pages web, des forums de discussion, des adresses de courrier électronique, des espaces de publication, etc., voie d’accès vers différents sites.
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Bien sûr qu’au FMI et à la Banque Mondiale, il y a des fonctionnaires qui connaissent le site Web de notre Ministère des Mines, celui du Budget ou des Finances, celui de la Banque Centrale du Congo.
Bien sûr qu’à la FAO, des fonctionnaires connaissent le site Web de notre Ministère de l’Agriculture, s’il en existe un et s’il est mis à jour.
Bien sûr qu’il existe des gens qui connaissent l’existence de la version en ligne du journal officiel…
Mais nous ne parlons pas d’un groupe de personnes, des initiés!
Nous parlons de l’Humanité entière, des dizaines de millions et de millions de personnes qui cherchent, recherchent, chaque jour, mais qui n’ont pas de temps à perdre, une information, une donnée sur tel ou tel secteur de la vie, dans tel ou tel pays, et qui doivent émettre un avis ou décider vite, dans la fraction de seconde…
S’il tape le mot Congo, il faut qu’il soit dirigé vers la porte d’entrée, le Portail officiel de la République Démocratique du Congo où l’internaute trouvera tout un large éventail de ressources et de services qui lui faciliteront la tâche,
le redirigeront de façon logique, intelligente, arborescente, vers le site de l’organisme qui correspond le mieux à ses attentes en fonction de son profil…
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Voilà comment est né cette initiative, qui faisait tant défaut au pays, avec des conséquences désastreuses que l’on imagine - une méconnaissance totale du pays - et que j’ai eu l’honneur et le bonheur d’annoncer pour la toute première fois officiellement, devant SEM le Président de la République, lors de l’inauguration du Centre de Technologies HUAWEI.
3. LES OBJECTIFS.
En un mot, ce Projet - le Portail officiel de la République Démocratique du Congo - veut régler un gap préjudiciable d’informations estampillées Officiel sur notre pays en les sortant des profondeurs où elles se trouvent et parfois où elles périssent, en les mettant fiabilisées parce que vérifiées, contrôlées et sécurisées à la disposition de tous, citoyens de ce pays, étrangers, chancelleries, décideurs à quelque niveau que ce soit, hommes d’affaires, étudiants, chercheurs, touristes, individus quelconques de par le monde qui s’intéressent à notre pays. Ce site recherche l’information basic de grande qualité, de haut niveau professionnel, parce qu’objective, indiscutable au plan historique ou autre (les données, les trends, les faits) qui ont assez de pertinente sur le pays, dans tous les domaines de la vie. Faciliter (en rassemblant les thèmes sur la page de garde) la recherche des informations sur le pays. En faisant ce travail, ce Portail va mieux présenter le pays et redresser son image extérieure. En même temps, il doit être un précieux outil de démocratisation parce que l’information officielle sera ainsi mise à la disposition de tous.
LE CONTENU.
Le travail n’est qu’une ébauche, soumise à toutes les critiques, appelée forcément à évoluer voire à se transformer au contact des critiques.
Nous l’avons voulu impersonnel, consensuel.
Le Ministère des PT&NTIC va faire fonctionner une cellule de techniciens et de rédacteurs de présentation et d’harmonisation de haut niveau s’occupant du contenu qui devra chaque fois être validé.
Le véritable fond viendra des différents ministères, services et entreprises qui doivent fournir via leurs points focaux le contenu relevant de leurs compétences.
PARTENARIAT.
Pour concevoir ce Portail officiel de la RDC, le Ministère des PT&NTIC a collaboré avec la partie belge avec laquelle un accord a été signé à Bruxelles au niveau gouvernemental, par le ministre congolais des PT&NTIC et le Ministère belge en charge de la modernisation des Services publics.
Le Ministère est aussi en partenariat avec le FEDICT (l’agence fédérale belge des TIC); le secteur privé belge ayant contribué à la mise en œuvre du Portail électronique belge belgium.be, le Musée royal de Tervuren qui dispose d’informations exceptionnelles sur le Congo.
LEGENDE :
Placée sous le haut patronage de SEM le Premier ministre, la cérémonie de présentation du portail officiel de la République a vu la présence des trois membres du Gouvernement
Robert Mbwinga (Affaires foncières, à g.) et Baudouin Banza Mukalayi Nsungu (Jeunesse, Sports et Loisirs, à dr.) entourant le ministre des PT-NTIC Tryphon Kin-kiey Mulumba. DRESERVES.