Qui doit s’asseoir où et comment? Qui doit s’habiller comment et pourquoi?
  • dim, 29/03/2015 - 05:56

Combien de fois des ministres n’ont pas su où s’asseoir lors des manifestations officielles parce que la place qui leur était réservée avait été occupée par un autre. Sans titre ni droit? Officiellement certainement.

La question est abordée en long et en large par un Congolais - un diplomate, actuellement ambassadeur du Congo au Canada, Dominique Kilufya Kamfwa, dans un livre, un «recueil commenté des règles du Protocole d’Etat et de l’étiquette en République Démocratique du Congo» (Kinshasa, 2015, Ed. Concordia, imprimerie MédiasPaul 698 pages) présenté samedi 28 mars à Kinshasa.

«REGLES DE COMPORTEMENT».
Dès l’entame, l’ambassadeur Dominique Kilufya Kamfwa qui a vu défiler tous les régimes - de Mobutu à Joseph Kabila Kabange et «toute la première décennie de ce siècle» à la direction du protocole d’Etat - fait part de son inconfort à traiter des «règles de comportement» qui impliquent une instruction poussée et une pratique par soi-même de ces «usages diplomatiques et protocolaires». Cela ne le dégonfle nullement cependant estimant, écrit-il, l’urgence - «l’obligation morale» - «de poser les jalons, de fixer quelques repères dans ce dédale de matières complexes et variées qui sont traitées quotidiennement au sein de la Direction du Protocole d’Etat.

DEBAUCHE DE PRATIQUES PROTOCOLAIRES.
Sans mettre les gants, le diplomate-auteur critique sans ménagement ces «braves gens qu’on recrute imprudemment pour en faire des «chefs de protocole» et qu’on place ainsi en première ligne avec l’idée que quoi qu’il arrive, ils sauront toujours se débrouiller».
Conclusion: «En fait de débrouillardise, on assiste effectivement à une débauche de pratiques protocolaires parfois surprenantes, qui donnent à certains événements officiels une tournure cocasse et même quelquefois dramatique. Chacun y va de sa petite idée dans un domaine où, dit-on, le bon sens l’emporte sur la science. Conséquence: on y perd son latin et... son calme».
Kilufya Kamfwa passe en revue les différentes règles de protocole d’Etat appliquées dans notre pays: sous Joseph Kasavubu (la Ière République), sous Joseph Désiré Mobutu Sese Seko (la IIème République), sous le régime d’après le 17 mai 1997 (celui du Mzee Laurent-Désiré Kabila) et le protocole sous l’empire du régime du 17 décembre 2002 dit de l’accord global et inclusif de Pretoria (sous Joseph Kabila Kabange). Puis traite de l’organisation des cérémonies et rencontres publiques, du protocole et étiquette à l’occasion des cérémonies publiques, de l’organisation des visites et voyages officiels et, enfin du protocole et de la diplomatie.

LE PROTOCOLE VARIE D’UN PAYS A L’AUTRE.
L’auteur y met tout: cérémonies de signature et paraphe, règles pour la signature des accords bilatéreux, cérémonie d’investiture du Président de la République, cérémonies de passation de pouvoirs - et «les contacts informels qui sont établis entre les membres de l’équipe de l’autorité entrant et les membres de l’équipe en place.
En annexe, on s’empresse de dévorer une proposition de préséance officielle faite par un homme «qui a vécu de l’intérieur toutes les transformations qui ont marqué l’histoire récente de ce service», des annonces de programmes de cérémonies et le vocabulaire protocolaire. Des illustrations de nos dirigeants - lors de visites officielles ou en privé - sont commentées. Il est intéressant de voir comment le protocole varie d’un pays à l’autre. Ainsi par exemple le Premier ministre a préséance sur le président du Parlement (Canada, Espagne, France, Grande Bretagne, Grèce). Le Président du Parlement a préséance sur le Premier ministre (Belgique et Zaïre). Le Premier ministre est rangé entre les deux présidents du Parlement ( Allemagne).
D. DADEI.


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