Une vidéo sur l’horreur du Kasaï
  • mer, 26/04/2017 - 04:11

Ils les ont entraînés dans les champs, libres, s’inquiétant de rien avant de leur ôter la vie.

Un homme et une femme qui correspondent au signalement des deux experts des Nations Unies - Michael Sharp et Zaida Catalan - marchant en pleine brousse, à travers des champs, avec sept personnes parlant tshiluba, la langue du Kasaï, bandeau rouge autour de la tête, armés de machettes, de bâtons, et pour l’un, d’un vieux fusil de chasse. Ils disent vouloir emmener les enquêteurs sur un site de fosse commune. Leurs mains ne sont pas attachées, ils semblent détendus. Puis, soudain, les deux hommes blancs sont contraints de s’asseoir sur l’herbe puis abattus. Un adolescent coupe la tête d’une des victimes. Et la vidéo se poursuit... interminablement. Devant le porte-parole de la police, le porte-parole du Gouvernement Lambert Mende Omalanga projette lundi 24 avril pour la première fois cette vidéo «authentifiée» par les Nations Unies de l’assassinat au Kasaï de l’Américain Michael Sharp et la Suédo-chilienne Zaida Catalan. Selon le porte-parole du gouvernement, les auteurs ne sont pas des miliciens Kamuina Nsapu mais «des terroristes» opérant sous le label de Kamuina Nsapu.
Depuis, cette vidéo est distribuée sur les réseaux sociaux. L’Américain a été le premier à être exécuté suivi de la Suédo-chilienne. Autre vidéo: celle montrant l’exécution d’une quarantaine de policiers par des présumés miliciens Kamuina Nsapu.
Lundi 24 avril, les Nations Unies ont critiqué la présentation de cette vidéo, affirmant qu’elle pourrait gêner l’enquête. «La vidéo est une preuve du crime. Nous ne pensons pas qu’elle aurait dû être publiée. Nous ne pensons pas qu’elle aurait dû être montrée», a affirmé le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. «On ne peut qu’imaginer combien cela est traumatisant pour les familles des victimes», a-t-il déploré. Pointé du doigt par des opposants comme ayant organisé ce crime, Kinshasa en est quitte. Les autorités ont choisi de dévoiler cette vidéo aux responsables de médias congolais et aux correspondants étrangers en vue de montrer la violence avec laquelle opère le groupe qui utilise le label Kamwina Nsapu. Des «terroristes», explique le ministre Lambert Mende, qu’il faut «éradiquer».
AVEC AGENCES.

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