Kabila mène aux points
  • ven, 09/02/2018 - 06:51

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Guerres éternelles Belgo-Congolaises.
Jamais dans l’histoire contemporaine, une ancienne puissance coloniale n’avait autant livré la guerre à son ex-colonie. Décembre 1988 à la suite d’une visite dans l’ex-Zaïre de Wilfried Martens, élus, socialistes flamands, médias belges n’avaient que ça. L’argent de l’aide à la coopération du pauvre contribuable belge est systématiquement détourné par Mobutu et les siens. C’était la énième fois que cela arrivait et, cette fois, Mobutu estimait que c’était fort de café, que le vase était plein, il ordonna après des réunions marathon dans sa résidence du camp Tshatshi qu’une équipe de choc se rende à Bruxelles composée de l’élite du régime, le dernier carré des fidèles engagés: Kamanda, Mpinga, Nimy. Mission: annoncer à la Belgique et à la face du monde - en direct au prime time à la télé belge RTBF - qu’il renonçait à l’effacement de la dette belge, 1,6 milliard sur un total de 33 milliards. La Belgique avait moqué son Premier ministre qui avait, à l’occasion de cette visite à Kisangani, repris son effusion d’amour pour le Zaïre exprimée sept ans auparavant, lors d’un précédent voyage. Wilfried Martens avait alors déclaré, sur le site d’Inga: «J’aime ce pays, son peuple et ses dirigeants».
à Kisangani, Martens répétait son épanchement: «Mes sentiments pour ce pays, son peuple et ceux qui le dirigent n’ont pas changé depuis sept ans».

AU POINT ZERO A NOUVEAU.
Lors d’un débat très tendu avec la presse belge, les plénipotentiaires déclarèrent que non seulement Mobutu renonçait à l’effacement de cette dette par ailleurs conditionné à un accord avec le FMI, mais qu’il renonçait à toute assistance publique belge, dès le mois suivant, janvier 1989, que ces décisions étaient sans appel. Outre que Sabena - la compagnie aérienne belge - était contrainte de réduire ses fréquences sur Kinshasa. Il restait aux envoyés de s’étriper comme jamais dans l’histoire des relations internationales avec ces médias, documents et chiffres à l’appui, démontrant que l’aide à la coopération profitait à la Belgique, à son peuple, non au Congo, qu’1 FB investi au Congo engrangeait 4 FB à la Belgique outre qu’ils demandaient à quel titre, en vertu de quel mandat, les Belges interféraient dans les affaires d’un pays, son ex-colonie, indépendant et souverain? Lors de cette crise comme lors des précédentes, les mêmes sempiternelles questions: «Pourquoi la Belgique se mêle-t-elle de nos affaires? Jamais la Belgique n’a donné ni à manger, ni à boire à son ex-colonie. Aucune fois, la Belgique n’a payé la solde d’un seul soldat zaïrois quand la France le faisait dans ses ex-colonies sans que personne ne sache rien? Réponse: La Belgique n’a jamais été contente de l’indépendance de son ex-colonie.
Trente ans après jour jour cette méga-bataille, voici nos deux pays à nouveau au point zéro et que les mêmes questions reviennent. Cette Belgique qui n’a jamais donné ni à manger, ni à boire au Congo, explique le Président Joseph Kabila Kabanga, au nom de quoi intervient-elle dans nos affaires? Elle qui n’a jamais versé aucune fois la solde ni à nos militaires, ni à nos fonctionnaires, pourquoi se conduit-elle ainsi? Voici que Colette Breakman qui fut anéantie par le trio zaïrois de croire bon aujourd’hui de s’interroger, sur son blog: «était-il bien prudent de se porter en première ligne pour morigéner le Congo et, ce faisant, Bruxelles, s’était-elle assurée du soutien sans faille de ses partenaires? L’ouverture, par la France, d’une académie militaire de haut niveau et la discussion de certains contrats montre bien les limites de la solidarité européenne. Soixante ans après l’indépendance, était-il indispensable de commenter les nominations du Premier ministre et des membres du gouvernement à l’aune d’un accord conclu entre les Congolais eux-mêmes? Quant aux «perceptions» de la politique belge, n’auraient-elles pas dû être plus finement étudiées, afin de ne pas alimenter le soupçon de partialité, voire de sympathies particulières à l’égard de certains acteurs politiques?»
Puis: «Qu’on le veuille ou non, lorsqu’il s’agît de la Belgique, les sensibilités des Congolais demeurent exacerbées. Tous les diplomates le savent, à Kinshasa, poste difficile entre tous, ils marchent sur des œufs».
Dans ce combat, Kabila, nul doute, mène aux points. Ne coupons cependant aucune voie de communication. Cela serait sans intérêt!
D. DADEI.


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