La BCC dit s'attendre à l'emballement des prix
  • lun, 26/09/2022 - 15:16

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1561|LUNDI 26 SEPTEMBRE 2022.

Dans un contexte d’incertitudes pesant sur l’environnement international marqué par la guerre russo-ukrainienne, l’économie congolaise, présente deux visages, l’un réconfortant au regard de la performance de la croissance et l’autre préoccupant en considération de l’inflation élevée. En effet, les dernières estimations, sur la base des réalisations de production au premier trimestre projetées sur l’année, renseignent une croissance de l’activité de 7,1% en 2022.

L’activité économique devrait progresser en 2022, soutenue par les industries extractives, à la faveur de la bonne de tenue des cours mondiaux des produits exportés dans l’ensemble.

Cette évolution est confirmée par l’évolution du solde global d’opinions des chefs d’entreprise en 2022 supérieure à celle de 2021. Cependant, le coût de la vie en 2022 est nettement plus élevé, alimenté principalement par la hausse des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers, consécutivement aux perturbations des canaux d’approvisionnement causées par la guerre en Ukraine.

Actuellement, le pays assiste à de fortes craintes de restauration du canal «taux de change-prix intérieurs». Ce dernier, maîtrisé depuis fin août 2020, a réapparu. Les estimations, sur base des réalisations de production à fin mars 2022, renseignent une croissance de 7,1% attendue en 2022 contre 6,2% une année plus tôt. Cette croissance est expliquée, principalement par la bonne performance des branches «Extraction» et «Transports et Télécommunication», d’une part, et le bon comportement de la dépense publique tant de consommation que d’investissement, d’autre part. La croissance du PIS hors mines se situerait à 4,7% en 2022 contre 4,5% en 2021. Pour rappel, les services du Fonds monétaire international tablaient sur une croissance du PIS réel de 6,1% en 2022.

L’analyse des contributions sectorielles révèle une croissance du PIB réel portée principalement par les secteurs primaire et tertiaire.

La contribution du secteur primaire à la croissance serait de 4,33 points, soutenue par les branches «Extraction», dont la part serait de 3,90 points en 2022 et «Agriculture, forêt, chasse, élevage et pêche» avec 0,43 point en 2022.
En deuxième position, le secteur tertiaire, dont la contribution à la croissance serait de 1,95 point de pourcentage contre 2,11 points en 2021, soutenue principalement par tes branches «Transport et Télécommunication» et «Autres Services Marchands», avec des contributions respectives de 0,88 point et 0,78 point.

Enfin, le secteur secondaire contribuerait à la croissance à hauteur de 0,58 point en 2022 contre 0,50 point en 2021, impulsée par les branches «Bâtiments et Travaux Publics» et «Industries Manufacturières».

Suivant l’approche par l’emploi du PIB, la demande intérieure devrait progresser moins vite en 2022, comparée à l’année précédente, soit de 7,8% contre 22,8% en 2021. Ce ralentissement serait imputable à la faible croissance des investissements privés.

Ce comportement des investissements serait en liaison avec la progression moins vigoureuse des importations de biens d’équipement, soit 19,1% en 2022 contre 55,2% en 2021. La consommation des ménages, quant à elle, progresserait de 4,7% soit une accélération de 0,19 point par rapport à 2021.

DEMANDE EXTERIEURE EN DETERIORATION.
S’agissant de la demande extérieure nette, elle devrait se détériorer de 9,2% en 2022, malgré la bonne tenue des exportations de biens et services.

La confiance des chefs d’entreprises a légèrement progressé au mois de juillet 2022, après des replis enregistrés depuis le mois de mars dernier comparé au pic de février. En effet, le solde brut global d’opinions des entrepreneurs s’est établi à +26,0%, venant de +25,4% le mois précédent. Cette amélioration résulte des évolutions favorables des opinions notées dans la majorité des branches d’activités retenues dans le cadre de l’élaboration du baromètre de conjoncture.

Par ailleurs, ce regain de la confiance des chefs d’entreprises est consécutif notamment au maintien des cours des matières premières à des niveaux encore favorables, notamment le cuivre, sur le marché mondial ainsi qu’à l’autorisation de la reprise des services au port d’Odessa en Ukraine.

Le marché des biens et services, à la deuxième semaine du mois de septembre 2022, a été caractérisé par un léger ralentissement de taux d’inflation, dans un contexte de la pénurie en carburant dans la majorité des stations-service de la ville province de Kinshasa, occasionnant des spéculations sur les prix de certains services notamment le transport.

En effet, l’inflation calculée par l’Institut National de la Statistique, INS, a progressé de 0,301%, après 0,361% une semaine avant. Ce niveau d’inflation est principalement expliqué par les fonctions «produits alimentaires et boissons non alcoolisées», «logement, eau, électricité, gaz, et autres combustibles» et «transport» lesquelles ont contribué dans la variation de l’indice global à hauteur de 60,198%, 9,211% et 7,988% respectivement.

En cumul et en glissement annuel, le taux d’inflation a respectivement atteint 8,716% et 10,881% et devrait s’établir en annualisé à 12,830%, soit des niveaux supérieurs à la cible annuelle de 11,0% et en moyen terme de 7,0%.

Toutefois, le recul du taux d’inflation comparativement à la semaine passée est notamment attribuable au ralentissement remarqué au niveau de rythme de croissance du poste «Biens et services divers», dont la contribution est passée de 7,788% à 4,322% et dans une moindre mesure des fonctions «produits alimentaires et boissons non alcoolisées», «logement, eau, électricités, gaz, et autres combustibles», dont les contributions ont ralenti respectivement de 0,4 point et 1,672 point d’une semaine à l’autre.

Il faut signaler que si la pénurie en carburant continue et que le Gouvernement n’intervient pas, les semaines qui viennent seraient caractérisées par un effet d’emballement des prix des biens et services sur le marché. Le Gouvernement devrait préparer un plan de paiement des pertes et manques à gagner aux pétroliers en vue de leur permettre de respecter leurs engagements auprès des fournisseurs.

Au cours du mois d’août 2022, l’exécution du plan de trésorerie du secteur public s’est clôturée par un excédent mensuel de 156,0 milliards de CDF, résultant d’un niveau des recettes de 2.071,1 milliards et des dépenses de 1.915,1 milliards. Grâce aux dons budgétaires obtenus de la Banque mondiale, l’excédent de trésorerie réalisé devrait conforter les marges antérieurement constituées. Hormis les appuis budgétaires de 478,4 milliards de CDF, les recettes des régies financières ont été mobilisées au-delà des assignations du mois.

En effet, sur un montant attendu de 1.083,6 milliards de CDF, les services mobilisateurs ont recouvré 1.592,7 milliards de CDF, enregistrant un dépassement de 46,9%. Cette performance est consécutive à l’effort de mobilisation de la DGI qui a collecté 836,2 milliards de CDF contre un montant attendu de 419,3 milliards. Les recettes douanières, chiffrées à 397,3 milliards de CDF, ont été légèrement en déca des prévisions du mois fixé à 410,0 milliards. La DGRAD a enregistré une plus-value de 18,0% pour s’établir à 256,0 milliards de CDF.

S’agissant des dépenses publiques, au cours de la période sous revue, elles ont été exécutées en dépassement de 42,3% de leur prévision mensuelle, atteignant 1.915,1 milliards de CDF. Ce dépassement s’explique principalement par des surconsommations enregistrées au niveau de rubriques «salaires des agents et fonctionnaires de l’État», «frais de fonctionnement des institutions et ministères » et «dépenses exceptionnelles dont les dépenses sécuritaires et opérations électorales» respectivement de 15,0%; 71,1%; 276,0% et 207,0%.

En cumul annuel, au 31 août 2022, la situation financière de l’État affiche un excédent annuel de 68,0 milliards de CDF, résultant des recettes de l’ordre de 13.946,2 milliards et des dépenses de 13.327,8 milliards.

Par ailleurs, aux neuf premiers jours du mois de septembre 2022, la balance des opérations financières de l’État s’est soldée par un déficit de 217,8 milliards de CDF, consécutive au faible niveau des recettes de l’ordre de 198,3 milliards et aux dépenses de l’ordre de 416,0 milliards.

En sus du remboursement des titres échus d’un import de 76,6 milliards de CDF, ce déficit a été entièrement couvert par les marges de trésorerie. Au cours du mois d’août 2022, le Trésor a levé 150,0 milliards de CDF au titre d’Obligations du Trésor d’une maturité de 2 ans au taux d’intérêt de 10% l’an. Le taux de couverture du montant mis en adjudication a été de 66,7%, avec un prix moyen pondéré de 99,87%.

À la période indiquée, les remboursements des titres échus se sont chiffrés à 33,1 milliards de CDF dont 20,1 milliards des Bons du Trésor et 13,1 milliards d’Obligations du Trésor.

Ainsi, l’orientation budgétaire au cours du dernier trimestre de l’année devrait tourner autour de :
◗ la poursuite de la dynamique actuelle dans la mobilisation accrue des recettes, avec l’évaluation régulière des contrats de performance signés avec les régies financières ;
◗ du lissage du profil d’endettement en fonction de la cyclicité des recettes publiques ;
◗ la rationalisation des dépenses discrétionnaires en veillant à leurs qualités au regard des contraintes financières actuelles ;
◗ la redynamisation du marché intérieur des valeurs du Trésor pour permettre à l’État de se constituer des moyens de financement sain, avec l’épuisement des marges de trésorerie.

Toutefois, une attention particulière est adressée à la mitigation de certains risques budgétaires dont:
◗ L’absence de la mise en cohérence entre les inflexions budgétaires et celles monétaires, en d’autres termes la nécessité de la coordination entre la consommation des excédents budgétaires et les inflexions de la politique monétaire ;
◗ La fluctuation à la baisse des cours du cuivre et du cobalt sur le marché international à l’effet de peser négativement sur la mobilisation des recettes intérieures.

Au cours de la semaine sous analyse, le marché de change a été caractérisé par une légère accélération des tensions sur le segment parallèle par rapport à la semaine dernière, alors qu’à l’interbancaire, il s’observe une stabilité du taux de change.

Sur le marché international, les cours des principaux produits échangés par le Congo ont évolué de manière divergente. La balance commerciale s’est soldée par un excédent à fin juillet 2022. Quant aux réserves internationales, elles demeurent autour de 4,37 milliards de $US.

Le marché des changes est resté relativement stable sur ses deux segments, sur fond de la poursuite d’une bonne coordination des politiques macroéconomiques. En effet, au 9 septembre 2022, la monnaie nationale s’est appréciée de 0,04% à l’interbancaire s’établissant à 2.012,02 CDF le dollar américain.

Par contre, au marché parallèle la monnaie nationale s’est dépréciée de 0,78%, fixant le cours vendeur à 2.126,67 CDF le dollar américain. En cumul annuel, le franc congolais a perdu près de 3,64% de sa valeur au parallèle face à une dépréciation de 0,60% à l’indicatif.

Le taux de change moyen de toutes les provinces s’est fixé 2.037,06 CDF le dollar américain, enregistrant une dépréciation de 0,04% par rapport à la semaine précédente.

Par ailleurs, les réserves internationales, au 8 septembre 2022, se sont établies à 4,37 milliards de $US, soit 2,62 mois en termes de couverture d’importation des biens et services. Au 8 septembre 2022, le cours du baril pétrole a reculé de 1,58% en rythme hebdomadaire, s’établissant à 90,45 $US le baril. Cette diminution résulte essentiellement de la crainte d’une récession susceptible d’affecter la demande de pétrole.

Le prix de la tonne du cuivre a connu une légère hausse de 0,12%, s’établissant à 7.728,00 $US. Le cours du cobalt a enregistré une variation hebdomadaire nulle, s’est établissant à 53.532,01 $US la tonne. L’once d’or s’est négociée à 1.722,47 $US enregistrant une hausse hebdomadaire de 1,14%.

Les prix du blé et du maïs ont enregistré des hausses respectives de 4,45% et 2,47%, se situant à 297,79 $US et 247,98 $US, en réaction aux propos du président russe Vladimir Poutine concernant les exportations ukrainiennes. En effet, il a accusé l’Ukraine de réserver une part trop importante de ses chargements à l’Europe et envisagerait de limiter les flux maritimes ukrainiens vers les nations les plus pauvres.

En revanche, le cours du riz a reculé de 2,39% se chiffrant à 374,61 $US la tonne, lesté par la chute du prix du pétrole.
Au mois de juillet 2022, la balance des biens s’est soldée par un excédent de 4.273, 1 millions d’$US contre 1.777,0 millions enregistré à la période correspondante de 2021.

Rapporté au PIB, cet excédent représente 6,7% en 2022 contre 3,1% en 2021. Cette situation se justifie par l’accroissement de la valeur des exportations du Congo, dans un contexte de bonne tenue des cours mondiaux des produits d’exportations, à savoir le cuivre et le cobalt.

S’agissant du volume des échanges des biens entre le Congo et le reste du monde, il a enregistré une progression de 38,7% d’une année à l’autre.

Depuis le début de l’année 2022, la Banque Centrale du Congo poursuit une politique monétaire prudente et a maintenu son dispositif d’intervention inchangé, à l’exception des fourchettes d’appels d’offre.
Étant donné la stabilité du multiplicateur monétaire, la maîtrise de l’offre de monnaie, s’opère au travers du contrôle de la base monétaire. Le taux directeur réel s’est situé à des niveaux négatifs de 3,381% et de 5,33% respectivement par rapport à l’inflation en glissement annuel et à l’inflation annualisée.

Au 8 septembre 2022, l’offre de monnaie centrale a enregistré une forte baisse hebdomadaire de 8,3%, pour se situer à 6.282,5 milliards de CDF. Cette décroissance est tributaire d’un recul des actifs intérieurs nets 882,7 milliards contrebalancé par la hausse des actifs extérieurs nets de 257,4 milliards de CDF.

S’agissant des composantes, le recul de la monnaie centrale est localisé principalement au niveau des autres engagements envers les autres institutions des dépôts de 646,3 milliards de CDF, alors que la circulation fiduciaire a augmenté de 67,5 milliards de CDF.

Par contre, les passifs monétaires au sens large ont enregistré une légère hausse de 0,2% pour se fixer à 25.063,6 milliards de CDF. Cet accroissement est dû à la hausse des actifs extérieurs nets de 257,4 milliards de CDF, alors que les actifs intérieurs nets affichent une baisse de 189,7 milliards de CDF. Pour ce qui est des composantes, l’augmentation des passifs monétaires au sens large est localisée au niveau des numéraires hors institutions des dépôts à hauteur de 67,5 milliards.

Au 31 août 2022, le guichet des prêts à court terme affiche un volume mensuel d’opérations de 240,0 milliards de CDF. En cumul annuel, les opérations y effectuées se chiffrent à 3.840,5 milliards. En outre, aucune transaction n’a été enregistrée sur le guichet des facilités permanentes au cours du mois sous analyse, la dernière opération datant du 25 mai 2022. En cumul annuel, les opérations y enregistrées se chiffrent à 567,5 milliards de CDF.

Au niveau du marché interbancaire, le volume d’opérations se chiffre à 50,0 milliards de CDF au mois d’août 2022. En cumul annuel, le volume des opérations a atteint 1.186,0 milliards de CDF. Quant aux taux d’intérêt appliqués sur les différents guichets, ils se situent à 6,34%, 7,5% et 8,5%, respectivement sur le marché interbancaire, au guichet des prêts à court terme et celui des facilités permanentes.

Au 8 septembre 2022, les avoirs des banques commerciales en monnaie nationale en compte courant à la Banque Centrale du Congo ont enregistré une baisse hebdomadaire de 77,7 milliards de COF pour se situer à 2.582,8 milliards. La réserve obligatoire en monnaie nationale notifiée étant à 2.375,6 milliards, il se dégage une position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales positive de 207,2 milliards contre un niveau de 284,9 milliards de CDF une semaine auparavant.

Par ailleurs, le niveau de la réserve obligatoire en devises se situe à 256,11 milliards de CDF. Cependant dans l’ensemble, les réserves des banques (encaisses plus avoirs libres des banques en monnaie nationale) moins les réserves obligatoires en monnaie nationale sont demeurées excédentaires jusqu’à fin avril. Cette évolution a coïncidé avec l’augmentation des concours à l’économie en monnaie nationale.

À fin juillet 2022, les dépôts de la clientèle ont connu une faible hausse mensuelle de 0,28% pour s’établir à 11.190,2 millions de $US. La structure des dépôts reste dominée par les dépôts des entreprises privées qui représentent 36,7% du total. De même, les crédits bruts ont enregistré une hausse de 2,9%, en s’établissant à 4.802,2 millions de $US contre un, niveau de 4.668,7 millions à fin juin 2022.

La croissance du volume des crédits résulte notamment de l’augmentation des crédits aux entreprises publiques et aux ménages.
Au 8 septembre 2022, l’émission monétaire nette cumulée s’est établie à 354,3 milliards de CDF, tenant d’une mise en circulation fiduciaire de 735,1 milliards et des destructions de 370,5 milliards de CDF. Les billets recyclés se sont établis à 3.166,2 milliards, dont 58,1% en provinces.

Les politiques de gestion de la demande s’inscrivent dans le cadre de la coordination des actions depuis la signature en août 2020 du pacte de stabilité entre le gouvernement et la Banque Centrale du Congo. Cette concertation constitue le principal levier de la stabilité du cadre macro-économique, nonobstant les à-coups de la conjoncture internationale.
Elle est soumise aux règles cardinales ci-après:

La limitation des masses du plan d’engagement budgétaire au plan de trésorerie du secteur public et le respect des phases tant dans la réalisation des dépenses que des recettes. Au plan des recettes, la nécessité de synchronisation entre les montants constatés, liquidés, ordonnancés et recouvrés.

À cet effet, des efforts sont fournis dans le cadre de l’exploitation maximale des fonctionnalités de LOGIRAD et d’ISIS-Régies. En outre, une attention particulière est portée, d’une part, sur le respect par les régies financières des contrats signés avec le ministère des Finances, et d’autre part, sur le suivi des calendriers des décaissements au titre des accords de dons ou des prêts conclus avec les partenaires tant bilatéraux que multilatéraux.

Au plan des dépenses, l’obligation de respecter la chaîne ad hoc et d’éviter, autant que faire se peut, les dépenses urgentes hors chaîne. Par ailleurs, un accent est mis sur l’amélioration de la composition de la dépense publique en essayant de contenir les dépenses de consommation au profit des dépenses d’investissement et des filets de sécurité sociale en faveur des segments vulnérables de la population.

Concernant les investissements publics, le Gouvernement veillera à l’adéquation entre l’exécution physique et financière des projets.

Au plan de la politique de gestion du solde budgétaire, le financement monétaire étant proscrit, tout excédent des dépenses courantes doit être couvert soit par les produits des bons du trésor, les revenus nets des obligations d’État, les appuis budgétaires ou encore les marges de trésorerie antérieures procédant de l’enregistrement des excédents budgétaires. A défaut, il doit être procédé à des coupes sombres ou à des renvois de certaines dépenses sur les mois à venir présentant des meilleures perspectives en matière de mobilisation des recettes et ressources.

Basée sur l’ancrage monétaire, la politique monétaire veille à l’adéquation entre l’offre et la demande de monnaie de manière à assurer un niveau d’offre de monnaie ni excessif, ni insuffisant. À ce propos, elle assouplira le dispositif des instruments en cas d’insuffisance de l’offre par rapport à la demande de monnaie ou le durcira dans le cas contraire.
Par ailleurs, sans préjudice de l’observance du régime monétaire, un monitoring est assuré à travers le rapprochement de l’inflation observée en glissement annuel ou en annualisé avec la cible annuelle d’inflation.

Le taux d’intérêt sur les prêts à court terme qui est le taux directeur de la Banque Centrale se situe à 7,5% l’an. Rapproché à l’inflation en glissement annuel de 10,881% et à l’inflation annualisée de 12,83%, il se dégage des niveaux du taux directeur réel négatifs respectifs de 3,381% et de 5,33%.

D’ores et déjà, des travaux sont entrepris dans le sens de la restauration de la positivité en termes réels du taux d’intérêt, constituant le point de départ de toutes les impulsions monétaires. Par ailleurs, depuis janvier 2022, la Banque Centrale du Congo procède à la levée de la réserve obligatoire selon la monnaie des dépôts.

Cette disposition a l’avantage de rétablir les positions excédentaires des réserves des banques et partant de restaurer le potentiel d’octroi des crédits en monnaie nationale mais aussi de poser les jalons de la dé-dollarisation progressive de l’économie. La structure des coefficients de la réserve obligatoire reste inchangée, les dépôts en devises à vue et à terme étant établis respectivement à 13,0% et 12,0 % et ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 0,0%.

Au 7 septembre 2022, l’encours des Bons BCC est passé à 142,0 milliards de CDF contre 117,0 milliards la semaine précédente, soit une ponction de 25,0 milliards de CDF. Cet encours est reparti de la manière suivante : 5,0 milliards pour la maturité à 7 jours ; 112,0 milliards pour celle à 28 jours et 25,0 milliards de CDF pour les 84 jours.

Les coûts hebdomadaire et annuel des Bons BCC se sont établis à 149,72 millions de CDF et 1.266,4 millions contre des prévisions budgétaires de 1,8 milliards de CDF.

La politique de change obéit aux exigences de circonspection et de prudence dans les interventions sur le marché des changes selon les modalités ci-après :
Les achats des devises sont opérés dans le cadre de l’accumulation des réserves internationales à condition de préserver le lissage et de la stabilité du taux de change.

De ce fait, ils sont effectués lors des échéances fiscales caractérisées par des excédents budgétaires entraînant la ponction de la liquidité. Ils doivent être effectués auprès des banques disposant des soldes créditeurs dans leurs comptes courants et devant apporter la contrepartie dans les 48 heures.

Les ventes des devises sont décidées à condition qu’elles ne compromettent ni ne contrarient le critère sur l’accumulation des réserves internationales nettes et n’affectent pas la capacité de la Banque Centrale à intervenir lors des perturbations éventuelles observées sur le marché des changes.

Il convient de relever que les rachats des devises provenant des appuis budgétaires ou des recettes en devises des régies financières ne constituent pas des instruments de la politique de change mais plutôt des stabilisateurs automatiques donnant lieu à une augmentation des dépôts de l’État au passif et des avoirs extérieurs à l’actif. De ce fait, ils n’emportent pas création monétaire.

Les risques et les hypothèques à couvrir concernent au plan interne l’exposition de l’économie aux chocs exogènes au regard de sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur, tant au plan des exportations que des importations des biens et services ; la faible résilience institutionnelle en raison de l’instabilité des institutions tenant aux changements des textes et des porteurs des réformes ; la recrudescence des tensions armées dans la partie Est du pays.
source BANQUE CENTRALE.


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