Rencontre à Bruxelles entre Tshisekedi et Kodjo
  • ven, 05/02/2016 - 02:36

«Après la rencontre (Edem Kodjo et Etienne Tshisekedi wa Mulumba) c’est comme avant la rencontre», explique un proche du dossier.

Après postposé de 48 heures à la demande du leader de l’UDPS, la rencontre a fini par avoir lieu jeudi 4 février à Bruxelles. Edem Kodjo et Etienne Tshisekedi wa Mulumba se sont donc rencontrés. Deux heures d’entretien, selon des sources «familiales» citées par la radio Top Congo fm et non autrement identifiées. Une dépêche reçue par des médias à Kinshasa est précise sur l’heure et la durée de la rencontre: «entre 15h45’ et 17h45’» (heure de Bruxelles, même heure à Kinshasa). Le texte note qu’au sortir de cette rencontre, aucune déclaration n’a été faite. Officiellement! Ni par l’émissaire de l’Union Africaine. Ni par le chef de l’UDPS.
Néanmoins, par une source familiale, on en sait un peu plus: le Sphinx n’a pas bougé d’un pouce.
Chaleureuse poignée de main entre deux personnes qui se connaissent, les photos postées sur face book et d’autres réseaux sociaux le témoignent, pas plus!
Etienne Tshisekedi wa Mulumba dans son 31, la casquette qui ne le quitte plus désormais à sa tête. «Après la rencontre (Edem Kodjo et Etienne Tshisekedi wa Mulumba) c’est comme avant la rencontre», explicite cette source - ayant assisté à la réunion entre les deux personnalités - à l’adresse d’un organe de presse congolaise.
Un remake d’une déclaration d’un général colonial belge faite au lendemain de la proclamation de l’Indépendance du Congo, qui mit le feu aux poudres dans les casernes. «Après l’Indépendance c’est comme avant l’Indépendance». En clair, rien n’a bougé, rien n’a changé. En dépit de l’Indépendance proclamée. Circulez, il n’y a rien à voir...

«JE PRENDRAI AU SERIEUX CE QU’IL DIRA».
Nommé facilitateur le 14 janvier dernier par l’Organisation panafricaine pour suivre le dialogue, l’ex-Premier ministre togolais qui avait rencontré le président de la République aussitôt arrivé dans la Capitale, de même que des représentants de la société civile, des partis politiques et des institutions, doit désormais théoriquement faire une communication. Mais certainement pas avant d’en avoir fait rapport à la présidente de la Commission de l’UA, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma.
Après son tour de Kinshasa, il avait fait part d’un «bilan (que je peux qualifier de) positif» ayant rencontré «un nombre considérable de représentants de la société congolaise». Faisant part d’«engouement autour de sa médiation».
Des leaders du Mouvement de Libération du Congo - parti de Jean-Pierre Bemba Gombo emprisonné à La Haye avaient également été reçus par Edem Kodjo, en tête Eve Bazaïba, la secrétaire générale et deux autres dirigeants - le Député Fidèle Babala et le Sénateur Raymond Ramazani Baya - mais «uniquement pour faire part des raisons de notre refus de participer à tel dialogue qui risque de donner lieu à un report des élections», selon un communiqué officiel du MLC.
Puis, explique Edem Kodjo: «Malheureusement, ma mission a quelque chose d’exploratoire et, donc, je ne pouvais pas recevoir tout le monde. J’ai dû m’excuser auprès de tous ceux qui n’ont pas été reçus, en espérant que mon prochain voyage, me donnera l’occasion de les voir et de les écouter aussi». Puis: «Ce que je peux dire, c’est que le président Kabila, lui, a fermement l’intention d’aller dans la voie du dialogue et de le faire le plus rapidement possible».
Mais ce fut sans compter un autre agenda de l’émissaire de l’Union Africaine: le XXVIe sommet de l’Union africaine qui vient de se réunir à Addis Abeba, de même qu’une rencontre pour un rapport mi-parcours avec la présidente de la Commission. Face à certaines «contraintes», c’est seule Mme Zuma décidera «comment on ajuste les choses» en vue d’un prochain séjour à Kinshasa. Dans une interview à Rfi, Edem Kodjo avait prévenu qu’il prendrait «au sérieux» ce que le président de l’UDPS lui dira.
Signe que l’organisation du dialogue tenait à l’accord de Tshisekedi d’y prendre part. L’émissaire est loin d’être un enfant de chœur: il n’ignore pas «les procès d’intention dommageables (fait) à ce type de dialogue» et les dénonce...
Or, voilà que jeudi 4 février, le leader de l’UDPS a ressorti ses préalables devant le facilitateur - du moins à en croire la radio Top Congo fm bien implantée en Belgique.
Ces préalables sont: «le respect des délais constitutionnels impératif», alors quand Edem Kodjo dénonce les tergiversations de la classe politique qui font tout «retarder». Comme divers autres partis de l’opposition dure, l’UDPS n’aurait pas non plus en odeur de sainteté l’envoyé de Nkosazana Dlamini-Zuma, accusé d’avoir «échoué» au Burundi.
Ce que nie Edem Kodjo. A l’UA, l’UDPS et nombre de partis politiques de l’opposition radicale (la Dynamique de l’opposition et le G7, deux formations hostiles au dialogue) préféreraient les Nations Unies dont un envoyé avait été dépêché à Kinshasa. Diverses sources font état des réserves sérieuses qu’exprimerait le secrétaire général des Nations Unies, le Sud-Coréen Ban-Ki-Mun dont le mandat arrive à terme et ne souhaite pas terminer sa carrière internationale avec un os congolais.
D. DADEI.


Related Posts

About author

Portrait de D. DADEI