Comme un bloc, les Républicains serrés autour de Trump
  • jeu, 23/01/2020 - 05:50

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1479|JEUDI 23 JANVIER 2020.

Le procès pour impeachment contre Donald Trump a commencé mardi 21 janvier au Sénat.
La première journée du procès en destitution était consacrée à son organisation. Silencieux comme l’impose la procédure, les 100 sénateurs n’ont pu cependant que constater, jusque tard dans la soirée, que la discussion sur la forme était indissociable de celle sur le fond. Ce dernier a affleuré à chaque instant dans les interventions des procureurs démocrates comme dans celles des avocats du président, installés les uns comme les autres au bas de l’hémicycle.
Le maître de l’ordre du jour, Addison Mitchell McConnell dit Mitch McConnell Jr., chef de la majorité républicaine au Sénat, avait envisagé un procès extrêmement ramassé comme le souhaitait la Maison Blanche. Peut-être pour permettre au président des Etats-Unis de prononcer son discours sur l’état de l’Union, le 4 février, nimbé dans l’acquittement que la mathématique sénatoriale promet.
Réputé pour sa capacité à maintenir l’unité de son groupe, le sénateur du Kentucky a pourtant été contraint de modifier ses plans à la marge, à la dernière minute, afin de tenir compte des réticences exprimées par certains élus. Un recul tactique, pour préserver l’essentiel.
Les vingt-quatre heures prévues pour les arguments de chacun des deux camps seront étirées sur trois jours, au lieu de deux, ce qui promettait de longues séances nocturnes. Les preuves rassemblées par la Chambre des représentants, en amont de la mise en accusation de Donald Trump pour abus de pouvoir et obstruction au Congrès, seront de même acceptées alors qu’elles devaient d’abord être soumises aux voix.
Tenu à l’écart par Mitch McConnell dans l’élaboration de cette feuille de route, contrairement à ce qui s’était passé lors du procès de Bill Clinton, en 1999, le chef de la minorité démocrate, Chuck Schumer (Etat de New York) a répliqué en soumettant à la Haute Assemblée une ribambelle d’amendements. Ils visaient à intégrer à la procédure des injonctions à l’administration, concernant des demandes de documents ou des assignations à comparaître pour des témoins jugés cruciaux.
Ces dernières demandes ont concentré toutes les attentions.

LES REPROCHES
DEMOCRATES

Il est reproché à Donald Trump, d’une part, d’avoir fait pression à l’été 2019 sur le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour que celui-ci ouvre une enquête sur les activités en Ukraine de Hunter Biden, le fils du démocrate Joe Biden, l’ancien vice-président Joe Biden, qui compte parmi les favoris de la course à l’investiture présidentielle démocrate, en échange d’une aide militaire et d’une invitation à la Maison Blanche; et d’autre part d’avoir interdit à certains de ses collaborateurs de participer à l’enquête de la Chambre des représentants sur cette affaire.
Ce ne sera que la troisième fois dans l’histoire des Etats-Unis que le Sénat se prête à un tel exercice, et bien des interrogations subsistent quant au déroulement des débats. La procédure de destitution a débuté le 24 septembre lorsque la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a lancé la mise en accusation du président, six jours après les premières révélations de l’affaire ukrainienne par le Washington Post.
Sur la procédure, on en saura davantage lorsque les sénateurs auront voté, sans doute mardi soir, la résolution présentant l’organisation des débats. Les sénateurs devraient siéger à partir de 13 heures (19 heures, heure de Paris) jusqu’à la fin de l’après-midi, du lundi au samedi.
Il est possible que l’abandon pur et simple des charges soit soumis au vote. C’est ce que souhaite Donald Trump, mais, selon le Washington Post, plusieurs cadres républicains préfèrent la perspective d’un procès couronné par un acquittement, qui conforterait le président.
D’après CNN, le chef de la majorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, entend dupliquer le modèle du procès en destitution de Bill Clinton, en accordant à chaque partie un maximum de vingt-quatre heures pour exposer ses arguments liminaires, après quoi les sénateurs auraient seize heures pour soumettre leurs questions, par écrit, et écouter les réponses.
Les sénateurs sont ensuite censés décider, par un vote, s’ils s’en tiennent là ou s’ils poursuivent les débats en autorisant chacune des parties à présenter des témoins. Notons qu’avant Trump, seuls Andrew Johnson en 1868, et Bill Clinton en 1999, ont fait l’objet d’une procédure d’impeachment. Aucun des deux n’a été condamné.
Au plus fort du scandale du Watergate, en 1974, le Républicain Richard Nixon aurait pu, lui aussi, se retrouver sous les fourches caudines du Sénat. Il avait démissionné avant. Aux dires des constitutionnalistes américains, l’empeachment n’avait pas été érigé en soi pour se débarrasser d’un Président mais se pour prévenir l’excès de pouvoir ou l’absence de pouvoir (cause de maladie grave par exemple) du Chef de l’Administration à ce jour, démocrate ou républicain, toujours protégé par son camp.


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