Félix Tshisekedi en colère contre les élus provinciaux
  • ven, 13/12/2019 - 02:59

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1475|VENDREDI 13 DECEMBRE 2019.

Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est paru très remonté mercredi 11 décembre parlant de «spectacle désolant» vécu dans certaines provinces du pays où des assemblées provinciales destituent à tour de bras, via des motions de défiance, des gouverneurs.
Au Haut-Lomami, au Kongo Central et en Ituri, des gouverneurs ont été déchus. Jean Bamanisa (Ituri), Marcel Lenge (Haut-Lomami) et Atou Matubuana (Kongo Central) destitués, étaient présents. Aux travaux ouverts au Grand Hôtel Kinshasa Pullman du IIème Forum sur la décentralisation sous le thème «Evaluation du processus de mise en œuvre de la décentralisation, 13 ans après» auxquels prennent part 600 dirigeants venus de la base - le Chef de l’Etat a évoqué des «intérêts politiques individuels» à la base desdits spectacles qui consacrent la déstabilisation des institutions provinciales.

IL LIBERE LA PEREQUATION.
Il a été sans appel avec les assemblées provinciales, ne cachant pas sa déception. «Nous devons désormais travailler pour répondre aux attentes du peuple. C’est ça l’Etat de droit. C’est ça le peuple d’abord», a-t-il déclaré, avant d’exhorter les participants d’évaluer sans complaisance ce processus et de formuler des recommandations audacieuses, en vue de relancer la dynamique de développement à la base, «source de prospérité et du bien-être (qui fera) qu’aucun fils et aucune fille du Congo ne sera laissé de côté.
«Les spectacles auxquels nous assistons actuellement dans nos provinces sont assez désolants surtout dans nos provinces où il y a énormément des poches de violence. Qu’il y ait, pour des intérêts politiques et mesquins, des individus qui tentent de déstabiliser ces institutions provinciales en s’attaquant aux gouverneurs, c’est inadmissible et absolument pas acceptable. Je crois que nous avons tous besoin de comprendre quelles sont les attentes de notre peuple et bien nous préparer à y répondre». Puis : «Je vais faire une recommandation aux séminaristes pour imaginer des séminaires de mise à niveau ou de renforcement des capacités pour permettre aux membres du gouvernement et aux gestionnaires locaux d’avoir la stature adéquate pour conduire des réformes et surtout atteindre des résultats qu’attendent des Congolaises et des Congolais».
Les élections urbaines, municipales et locales se tiendront en 2020, a-t-il déclaré. Pour le Chef de l’Etat, la non-tenue de ces scrutins est un frein à la mise en œuvre des politiques publiques au niveau des entités de base. Il déplore que les ETD (Entités territoriales décentralisées) continuent d’être dirigées par des autorités nommées. Ferme, il déclare le temps venu de mettre un terme à ces nominations. Le redressement à la base via les secteurs vitaux (santé, eau potable, éducation, agriculture, développement rural) sont des compétences exclusives des provinces et des ETD. D’autant que ces secteurs influent davantage sur l’amélioration de la qualité de vie des populations, à travers la construction des institutions locales solides.
«La décentralisation est l’expression de la confiance du peuple envers ses représentants qui doivent l’aider, grâce à la mise en œuvre des politiques publiques, à prendre en main son destin à travers sa participation aux programmes et projets de développement», a-t-il déclaré. «Cette grande réforme est non seulement indispensable pour mesurer le chemin parcouru mais aussi pour mobiliser tous les acteurs impliqués d’insuffler un nouveau souffle pour booster la décentralisation», a-t-il expliqué. Sur la retenue à la source et la caisse de péréquation, il insiste sur l’esprit du législateur : assurer la solidarité nationale, corriger le déséquilibre de développement entre les différentes entités en vue de permettre de financer les projets d’investissement. Il a annoncé l’effectivité, «dès le début de l’année 2020», de la caisse de péréquation.
ALUNGA MBUWA.


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