- ven, 04/07/2025 - 09:08
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1640 | MARDI 01 JUILLET 2025.
Le rapport de gestion 2024 de la Régie des Voies Aériennes-Société anonyme retoqué par le Conseil d’Administration de la RVA-SA
Dans une correspondance adressée au président du Tribunal de Commerce de Kinshasa Gombe (réf. n°RVA/PCA/TKKM/172/2025 datée du 27 juin 2025), le président du Conseil d'Administration de la Régie des Voies Aériennes-Société Anonyme, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, sollicite au juge président du tribunal la possibilité d’un report de la convocation de l'AGO, l'Assemblée Générale Ordinaire de la société de l'État Actionnaire Unique, appelée à se prononcer sur les états financiers de l'exercice 2024 de la RVA-SA.
Devant initialement se tenir le vendredi 27 juin 2025, l'AGO n'a pu avoir lieu à la suite de «faiblesses» constatées par le Conseil d'Administration dans le rapport de gestion de la RVA-SA exercice 2024, soumis à son examen par la Direction Générale, ce qui est un préalable indispensable à toute approbation des comptes annuels par les organes statutaires compétents. L'AGO pourrait se tenir au plus tard le vendredi 8 août 2025 si le juge président du tribunal de Commerce de Kinshasa-Gombe l'accepte.
Dans son courrier, le président du Conseil d'Administration de la RVA-SA se fonde sur les dispositions de l'art. 548, al. 1 de l'Acte Uniforme de l'Ohada portant sur les Sociétés commerciales et du Groupement d'intérêt économique. La RVA-SA a, en effet, conformément à ses statuts, clôturé le 31 décembre 2024 son exercice social 2024 et le président du Conseil d'Administration a convoqué l'AGO, en adressant début juin 2025 les invitations requises aux représentants de l'État Actionnaire Unique (Primature, Vice-Primature des Transports, Communications et Voies de désenclavement, Ministère d’État au Budget, Portefeuille) chargés d'approuver à l’AGO, présidée par le Président du Conseil d'Administration, les écritures de l’exercice au plus tard le 30 juin 2025.
À la suite de deux réunions tenues dans la semaine, lundi 23 juin 2025 et jeudi 26 juin 2025, au siège du Conseil, les administrateurs ont décidé unanimement de solliciter le report de l'AGO en vue d’un approfondissement du rapport de gestion de la RVA-SA.
Les deux réunions de lundi 23 et jeudi 26 juin 2025 avaient quatre points inscrits à l'ordre du jour, le rapport de gestion annuel de la RVA-SA exercice 2024, la présentation des états financiers de la RVA-SA exercice 2024, la présentation des rapports des Commissaires aux comptes 715 exercice 2024 et la préparation de l’AGO. Au mois de juin de chaque année, obligation est faite par les textes statutaires et réglementaires, au Président du Conseil d'Administration de la société de l’État, de convoquer une AGO dont l’objet principal porte sur l'approbation des comptes.
LA BONNE COM'.
À la demande unanime des Administrateurs, un point a été néanmoins ajouté au projet d'ordre du jour de la réunion du Conseil d'Administration du 23 juin.
Il portait sur l’évaluation de la tenue, le mercredi 11 juin 2025, en fin d'après-midi à Kolwezi, province de Lualaba, de la cérémonie d’inauguration par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de la nouvelle aérogare passagers de l’aéroport de la ville. Dans sa communication statutaire, le président du Conseil d'Administration avait abordé ce point en insistant l’importance voire l’urgence, pour la Direction Générale de la RVA-SA, gestionnaire au quotidien de l’entreprise, de tenir régulièrement informé le personnel de la société, cadres et agents, de la marche de l’entreprise et, notamment, des décisions prises par «l’organe suprême» de la RVA-SA, à savoir, le Conseil d’Administration de la société de l’État. Une information qui doit être «juste et correcte» et, en même temps, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba a appelé la Direction Générale dont c’est la compétence, à diffuser parmi les cadres et agents, les textes statutaires et règlementaires de la RVA-SA-SA et ceux de l’Ohada, à savoir, l’Acte Uniforme portant sur les Sociétés commerciales et du Groupement d'intérêt économique, afin que le personnel soit correctement informé notamment sur les attributions de chaque organe de l’entreprise, ce qui éviterait toute désinformation et toute manipulation menées par des forces adverses.
Le président du Conseil d’Administration a cité, comme exemple, «certains membres du personnel, certains syndicalistes, des influenceurs voire certaines personnalités qui, en l'espèce, continuent d’accuser sans raison le Conseil d’Administration et certainement qui n’ont jamais lu une seule ligne de ces textes statutaires et réglementaires».
Puis : «Il me paraît urgent - et je le dis et le répète avec force - que l’information juste et correcte doit circuler parmi les cadres et le personnel de l’entreprise et, certainement, au sein de l’opinion publique et que les textes statutaires, réglementaires et ceux de l’Acte Uniforme de l’Ohada portant sur les Sociétés commerciales et du Groupement d'intérêt économique, soient connus des cadres et du personnel afin que chacun sache quelles attributions appartiennent à quel organe afin d’éviter toute désinformation et toute manipulation. Face à l’évidence d’absence de l’information et de la communication, il est apparu de la responsabilité du Conseil d’Administration, lors de ses diverses missions d’itinérance de nos entités aéroportuaires et face aux cadres de l'entreprise, de communiquer en l’espèce afin de rehausser le niveau de connaissance et de compétence du personnel de la société pour éviter toute manipulation. À trois membres du Conseil, nous l’avons clairement récemment fait à l’aéroport de la Luano à Lubumbashi et à celui de Bipemba à Mbuji-Mayi en communiquant avec les cadres de ces deux entités. Si, hier, et ce fut le cas à plusieurs reprises, lors de nos visites sur le site de l’Aéroport International de N’djili, d’autres diraient par inadvertance, de constater, devant tous, un problème de protocole entre le Conseil d’Administration et la Direction Générale, à Kisangani, lors de l’inauguration de la nouvelle Aérogare de Bangboka, ce fut loin d’être par inadvertance. Ce fut clairement une planification et une programmation qui consisteraient bizarrement à éloigner le Conseil d’Administration des espaces où sa présence est requise. J’ai tenu statutairement pleinement informé le Conseil d’Administration de toute cette honte et de toute cette humiliation organisées et planifiées. Et, si, à Bangboka, toute cette honte et toute cette humiliation furent relativement évitées, c’est à la suite de nos visages connus et reconnus par les plus hautes Autorités du pays et par le protocole d’État. Mais bis repetita à Kolwezi. Comme à Kisangani, le protocole a été géré en ignorant curieusement le Conseil d'Administration. Dans cette démarche d’éloignement sinon d’effacement du Conseil d’Administration - et pourquels buts ?-, des responsables des entités aéroportuaires sont associés. À Kolwezi, d’où l’on vient, ce fut un hasard quand alerté de l’atterrissage imminent de l’avion du Chef de l'État, on s'est déplacé sans badge à l’aéroport. On s'est installé depuis des heures dans le salon départ VIP, et, plus tard, sans la moindre information de qui que ce soit, arrive l’alerte donnée annonçant que la manifestation était sur le point de commencer alors que la zone de l’aéroport était déjà encerclée par les services de sécurité. À nouveau, nos visages connus et reconnus ont fait le travail».
LA BONNE COM'.
Sur la désinformation et la manipulation, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba évoque un cas. «Alors que je me trouvais en mission à Kolwezi, avant Lubumbashi et Mbuji-Mayi, j’ai reçu un courrier selon lequel des syndicalistes accusent le Conseil d’Administration de s’octroyer des pouvoirs dévolus au Directeur Général. J’aurais tant voulu entendre de mes oreilles un seul élément de preuve qui atteste ces accusations».
Puis d’évoquer «la honte et l’humiliation parfaites vécues lors du déroulement à Kolwezi de la manifestation, devant le Président de la République, devant les hautes autorités du pays, devant la Terre entière ».
« La veille de cette manifestation à Kolwezi, j’avais pris l’initiative de nous retrouver dans une salle à la mi-journée afin de nous mettre d’accord sur le protocole de l’activité. Tous les membres que compte le Conseil présents à Kolwezi étaient là sauf le doyen excusé resté à Kinshasa. Tous étaient présents sauf le Directeur Général pourtant informé de cette réunion. Tous décident que cette réunion n’avait pas de sens sans la présence du Directeur Général pourtant préalablement informé mais qui a dit se trouver à l’aéroport avec certaines autorités et a proposé la tenue de cette réunion le lendemain après la cérémonie d’inauguration de l’aérogare. Tenir cette réunion d’échange sur le protocole de la cérémonie après la tenue de la cérémonie ? Cela avait un sens ? Un Administrateur fut désigné sur le champ à l’unanimité des membres pour informer le Directeur Général que cette réunion d’échange sur le protocole de la cérémonie doit absolument se tenir avant la manifestation et non après la manifestation. Le Directeur Général comprend la chose à ce qu’il semble et accepte de nous retrouver, ce soir-là, à 20:00’, à un autre endroit choisi par lui mais alors que je m’y trouve peu avant 20:00’ et à l’heure dite, et que certains Collègues arrivent, le Directeur Général m'informe avoir reçu un appel de SEM le Président de la République pour aller le rencontrer.
Voilà comment le Directeur Général quitte précipitamment la salle. Réunion annulée! La suite, on la connaît. La tragédie du lendemain! Qu’est-ce qu’il s’est passé? Pourquoi cela est arrivé? Pourquoi? Quelle honte! Quelle humiliation! Devant la terre entière! Et aussitôt après, des plaisantins payés on ne sait par qui et comment (mais on l’imagine) se mettent à injurier le Président du Conseil d'Administration qui aurait «possédé le D-G, aurait envoûté un homme intelligent, qui sait écrire, lire», etc. Le président du Conseil d'Administration de la RVA-SA aurait ensorcelé le Directeur Général ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! Comble de bêtise ! Que faire ? C’est la politique que nous avons choisie de servir, et dont nous subissons les effets. Mais il est temps qu’on arrête, dans notre pays, à faire le théâtreux! Il est temps! Il existe dans ce pays des valeurs, des compétences. Nous sommes tous des hommes d’État. Tous. Et cela a des implications... Que les mentors de qui que ce soit sachent qu’ils comptent dans ce que les leurs sont face à l’opinion.
Les mensonges peuvent être dits et redits, rien ne changera rien à la Vérité. Heureusement! Engageons-nous aujourd’hui plus que jamais à ne pas permettre quelque escalade que ce soit. Très chers Collègues, je nous souhaite bon travail et, j’espère, j’insiste, dans un esprit de respect mutuel. Vive la République Démocratique du Congo et son Président, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ; Vive la Régie des Voies Aériennes-Société Anonyme, et son Conseil d’Administration».
ALUNGA MBUWA.