Fifi Masuka fait grande impression
  • ven, 04/07/2025 - 08:34

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1639 | LUNDI 16 JUIN 2025.
Les collègues de la gouverneure de la province de Lualaba ont eu le souffle court…

Les collègues de la gouverneure du Lualaba Fifi Masuka Saini qui ont séjourné à Kolwezi du 10 au 13 juin pour la XIIème Conférence des Gouverneurs ont eu le souffle court. Et si leurs populations, leurs électeurs venaient à se rendre au Lualaba, que ressentiraient-ils, que penseraient-ils de leurs exécutifs provinciaux, de leurs organes délibérants ? Que le Chef de l'État ait fait coïncider cette présence à Kolwezi d'au moins 50 délégations venues d'autres provinces du pays avec sa mission d'itinérance est loin d'être fortuit. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo voulait montrer ce qu'un pouvoir peut être en mesure de faire pour sa province. Certes, le Lualaba est assis sur des minerais précieux qui font courir le monde entier et que d'autres provinces n'ont pas. Mais la misère ne relève pas de la pauvreté. Aucune action n'existe sans détermination.

Depuis quelques jours, ils étaient tous présents à Kolwezi pour la XIIème Conférence des Gouverneurs. Les vingt-six Gouverneurs, exécutifs des provinces et les vingt-six présidents des Assemblées provinciales, organes délibérants qui légifèrent par voie d'édits, délibèrent dans leurs domaines de compétences, contrôlent les exécutifs provinciaux dont ils investissent les programmes et les services publics provinciaux et locaux. Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo devant présider cette conférence, accompagné de son épouse, la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi, a atterri lundi 9 juin aux environs de 13 :00' locales.

Mme la Première ministre Judith Tuluka Suminwa, Cheffe de l'Exécutif national, était aussi dans la ville du Sud-Ouest du pays avec quelques membres de son Gouvernement.

LA TIMBALE.
Si le Chef de l'État était venu pour la Conférence des Gouverneurs ouverte le 10 juin, clôturée le 13 juin 2025 qu'il avait convoquée par une ordonnance datée du 28 mars 2025, à l'issue de la réunion du Conseil des ministres tenue le 9 mai 2025 à la Cité de l'Union Africaine à Kinshasa, la ministre de la Culture et des Arts, Yolande Elebe Ma Ndembo qui avait fait le compte-rendu de cette réunion à la radio-télévision nationale, avait annoncé que la tenue de la XIIème conférence des gouverneurs coïnciderait avec la reprise des missions d'itinérance du Chef de l'État et que ces missions commenceraient par le Lualaba, à Kolwezi et se poursuivrait au Kongo Central, dans l’espace Grand Bandundu et dans le Grand Équateur. Des missions d'itinérance débutées en octobre 2024 et qui avaient conduit le Chef de l’État dans la Grande Orientale (Tshopo, Haut-Uele, Bas-Uele), le Grand Kasaï (Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Lomami, Sankuru) et le Grand Katanga (Haut-Katanga, Haut-Lomami, Tanganyika). Des visites qui avaient permis de rencontrer des communautés locales en touchant les réalités du pays.

Dans le cadre des préparatifs de ces missions, le Conseil des ministres avait appelé les gouverneurs concernés à faire remonter les listes des projets ou ouvrages à fort impact déjà réalisés dans leurs juridictions en vue d’une programmation des visites ou des inaugurations par le Chef de l’État.

Comme ses collègues du Kongo Central, du Grand Bandundu (Kwilu, Kwango, Maï-Ndonbe) et du Grand Équateur (Nord-Ubangi, Sud-Ubangi, Mongala, Tshuapa), la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka Saini avait fait connaître ses ouvrages.

Il faut le dire tout de go. La gouverneure de Lualaba a mis la barre très haut. Elle a décroché la timbale. Avec un projet d'édit budgétaire exercice 2025 adopté par l'Assemblée provinciale de Lualaba chiffré à 2.827.859.584.422,46 CDF (1 milliard de $US) en augmentation de 57, 21 % par rapport à l’édit 2024, une incroyable hausse soutenue par des recettes internes mobilisées à hauteur de 96,14 %, quelle province tenterait de défier une province et une ville autant pourvues de minerais de cobalt dont le pays est, avec 220.000 tonnes métriques en 2024 pour le Lualaba, à la fois le premier producteur et le premier exportateur mondial sans compter le cuivre dont le Congo, avec le Lualaba, a produit 3.100.234 tonnes en 2024 contre 2.842.021 tonnes en 2023, ce qui fait du pays le deuxième producteur mondial après le Chili (5,7 tonnes métriques). Le Lualaba où des habitants dorment «au-dessus des minerais«, «creusent eux-mêmes dans leurs jardins à la recherche de minerais», où «des quartiers sont entourés des décombres de logements démolis avec partout des murs de béton entourant des mines à ciel ouvert»? Sait-on qu'outre le cobalt et le cuivre, le sous-sol de Lualaba est aussi pourvu des minerais tels l'uranium, le manganèse, l'or?

PAS L'ÉTRANGER.
Quels projets ou ouvrages réalisés à ce jour par Fifi Masuka Saini que le Président de la République a visités ou dont il a coupé le ruban symbolique lors de son séjour d'une semaine à Kolwezi?

Il faut citer un bâtiment de l’antenne de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CÉNI qui comprend treize bureaux, deux salles de réunion, un entrepôt, une salle de formation.

L’antenne de la CÉNI était logée dans des locaux de location, ce qui « impactait négativement son image ainsi que ses opérations lors de différentes échéances électorales. Du coup, le Gouvernement Provincial s'est résolu de répondre au besoin exprimé par cette institution, quoiqu’indépendante, pour lui offrir un meilleur cadre de travail afin qu’elle joue pleinement le rôle lui dévolu par la Constitution», explique la gouverneure dans son speech.

Présent à la cérémonie, Denis Kadima Kazadi, le président de la CÉNI, n'a pas caché le sentiment de gratitude envers le gouvernement provincial de Lualaba qui, « dans un esprit de partenariat et de soutien à la démocratie, a entièrement financé et mis à la disposition de la CÉNI (un) nouveau bâtiment moderne et fonctionnel».

Il faut aussi signaler le bâtiment DIL, la Direction des Impôts de Lualaba et DRNOFLU, la Direction des Recettes Non Fiscales de Lualaba. Un immeuble de 4 étages avec ascenseur, comptant 62 bureaux, 9 salles de réunions et plusieurs espaces utilitaires.

En réunissant tous les services dans un seul immeuble, il a été question d’«améliorer la gouvernance, favoriser la collaboration entre services et faciliter le travail aux assujettis contraints jadis de faire le tour de plusieurs services à travers la ville», déclare la gouverneure, soulignant que la construction de cet édifice « s’est inscrit dans le sixième axe prioritaire du second quinquennat du Président de la République, relatif au renforcement des services publics ainsi que dans le Pilier 2 du plan d'investissement prioritaire 2024-2028 qui consiste au renforcement de la bonne gouvernance et à la restauration l'efficacité administrative».

Un «bâtiment, symbole de l'efficience administrative, de la redevabilité fiscale et de la transparence de la gestion des ressources publiques», poursuit-elle. La Direction des Recettes Non Fiscales de Lualaba est la seule structure habilitée à ordonnancer et recouvrer les recettes non fiscales. Elle s’occupe de la gestion des taxes, droits et redevances dus à la province.

LE GRAAL.
Le Chef de l’État a coupé le ruban symbolique d'un autre immeuble, celui de la division provinciale de la santé. Imposant bâtiment moderne susceptible d’absorber tous les services de l’État en matière de santé. Déterminé à améliorer les services sociaux de base en offrant notamment les soins médicaux de qualité, le Président de la République a fait de la couverture santé médicale son cheval de bataille.

L'autre infrastructure inaugurée par le Chef de l’État est l’Hôpital Général de Référence de Mwangeji, complexe hospitalier de niveau tertiaire avec une capacité de 200 lits. Complètement équipée et disposant d’un plateau médical assez élargi, cet hôpital vient répondre à un besoin pressant qui consiste à assurer localement des soins de qualité à la population.

«Faut-il encore aller à l’étranger pour des interventions de chirurgie générale ou spécialisée? Non ! Faut-il encore quitter Kolwezi pour un diagnostic précis ou un traitement moderne des maladies cardio-vasculaires, des troubles urologiques ou des infections musculo-squelettiques? Non ! Désormais, les habitants de cette province et, au-delà, peuvent recevoir des soins ici, à la clinique moderne de Kolwezi», déclare le Dr Samuel Roger Kamba Mulamba, ministre de la Santé publique, dans son mot de circonstance. Il estime que cet hôpital entre en ligne de compte de la vision du Chef de l’État visant à doter le pays de plusieurs infrastructures modernes, « afin de bâtir un système de santé résilient, accessible, performant et capable de répondre aux besoins de tous et sans exception».

Si le ministre Samuel Roger Kamba Mulamba dresse la situation globale du secteur de la santé en matière d’infrastructures et fait remarquer que « les défis restent encore immenses, malgré les résultats positifs enregistrés», il estime que «ces cinq dernières années, ici à Kolwezi, dans le Nord-Lualaba, comme ailleurs, des structures sanitaires ont vu le jour ou ont été rénovées en nombre bien supérieur à la moyenne enregistrée depuis plus de 40 ans. Mais, construire ne suffit pas. Aujourd’hui, ces établissements sont en cours ou ont déjà été équipés, modernisés, connectés à l’innovation et à la pratique médicale contemporaine».

Puis le graal, le terminal passagers de la nouvelle infrastructure aéroportuaire de Kolwezi qui ouvre une nouvelle ère de puissance de la province et, du coup, du pays.

D'abord, l'échangeur routier érigé par le Groupe Forrest International à la sortie ou à l'arrivée de l'aéroport de fait un aéroport international par les compagnies aériennes internationales qui le relient ou ont hâte à le relier, inauguré le 11 juin 2025 par le Président de la République. Au total 2,5 kms de chaussée bitumée, 2 x 2 bandes de 14,5 m de largeur avec séparateur en béton sur l’axe, deux ponts dont l'un de 58 m sur la RN39 et l'autre de 27 m au-dessus de la voie ferrée, 40 tonnes de capacités portante, de l'éclairage public, un parterre tapissé de verdure, etc. Il faut le dire. À ce jour, il n'en existe nulle part de pareil ailleurs dans le pays...

«Un ouvrage hors du commun : le tout premier échangeur de la ville de Kolwezi, j’oserai le dire de la République Démocratique du Congo», consent dans son discours le Directeur général du Groupe Malta Forrest, Malta David Forrest, fils de l’industriel milliardaire belgo-congolais George Arthur Forrest. Avant d'ajouter : «Au-delà du symbole, cet ouvrage est une réalisation concrète, spectaculaire, qui incarne la vision de sa gouverneure de province, Son Excellence Maman Fifi Massuka, celle d’une province moderne, fluide, connectée, en phase avec les ambitions de développement national portées par Son Excellence Monsieur le Président de la République».

Puis : «cet échangeur marque un tournant historique pour Kolwezi, pour la province du Lualaba et pour le pays. Jamais la ville n’a connu une telle infrastructure». Dans son mot de circonstance, la gouverneure qualifie cet ouvrage du Groupe Malta Forrest de « chef-d’œuvre d’ingénierie».

Et le nouveau terminal passagers ? Bâti sur une superficie de près de 10.000 m2, ce terminal «symbolise l’ouverture de la ville de Kolwezi au monde», poursuit la gouverneure. Nul doute, il s'agit là du terminal le plus moderne du pays doté d'un système de passerelles d'embarquement et de débarquement de passagers qui, à ce jour, n'avait jamais existé nulle part sur un aéroport du pays.

À ce jour, sur les aéroports du pays, à commencer par le premier d'entre eux en termes de flux de passagers, celui de N'djili à Kinshasa, les voyageurs qui débarquent doivent descendre de l'avion, faire les pieds jusqu'au poste de contrôle frontières ou s'ils voyagent, doivent rejoindre l'avion à pied après la police des frontières. Certes, des navettes aéroportuaires peuvent exister - cas de Kinshasa-N'djili mais c'est exceptionnel - sans qu’elles ne remplacent les structures mobiles adaptées à différents types d'avions qui relient l'aérogare à l'avion ou l'avion à l'aérogare en permettant aux passagers d'embarquer et de débarquer sans être exposés aux intempéries.

Le Président-Directeur Général de la firme A1 Builders Sarl qui a réalisé l’ouvrage, l’homme d’affaires indo-canadien Rahim Dhrolia, n'en dit pas moins.

TRANSMUTÉ.
D'entrée de jeu, il souhaite, dans son discours, la « bienvenue à l’Aéroport International de Kolwezi » au Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, aux Députés Nationaux et Sénateurs, aux Ministres membres du Gouvernement Central, aux Président de l’Assemblée Provinciale du Lualaba, aux Députés Provinciaux, à la Gouverneur de la Province du Lualaba.

Puis : « Cet aéroport est la porte d’entrée vers un avenir nouveau pour le Lualaba, un symbole de vision, d’ambition et de transformation. Kolwezi, ville minière au cœur des richesses de notre pays, est en train de redéfinir son rôle. Cet aéroport, le premier d’un tel standing dans l’histoire de la RDC, incarne l’ouverture de notre économie au monde. Pour la première fois, Kolwezi dispose d’une plateforme aéroportuaire internationale capable de relier nos ressources et nos talents aux marchés mondiaux. Avec une capacité d’un million de passagers par an, il dynamisera le commerce, facilitera l’exportation de nos minerais et produits agricoles, et attirera de nouveaux investisseurs. C’est bien plus qu’un simple point d’arrivée : c’est un moteur de prospérité pour toute la région ».

Un autre ouvrage inauguré par le Chef de l’État dans cette zone aéroportuaire est la caserne anti-incendie. Bâtie sur plus de 1.000 m2, elle comprend un module administratif dont une tour de contrôle, un module dédié au garage, un module dédié à l’espace de vie d’autres aménagements et vise à assurer la sécurité des installations et des passagers, précise la Gouverneure.

« Ces infrastructures (ont été) construites dans un contexte d’agression de notre territoire national. Ces projets s’inscrivent dans le cadre du programme d’investissement prioritaire 2024-2028 au travers le pilier 4 relatif aux infrastructures et à l’aménagement du territoire », poursuit-elle.

Puis : « Un projet conforme aux standards de l’OACI, l'Organisation de l’Aviation Civile Internationale, apte à recevoir un trafic aérien intense, à accompagner l’essor économique de la province et à soutenir les activités de l’industrie minière vitale pour la RDC ».

Confirmation dans le discours du Vice-Premier ministre aux Transports, Voies de Communications et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba Gombo pour qui le nouvel aéroport qui résulte de la volonté du Chef de l'État de «doter notre pays des aéroports modernes répondant aux normes internationales et aux exigences nationales (...) précède son homologation (par l'OACI, ndlr) et symbolise notre engagement à améliorer la connectivité, à favoriser le désenclavement et à promouvoir le développement économique de notre belle province de Lualaba et au-delà (...) Nous ne célébrons pas seulement l’achèvement d’un projet d’envergure, mais nous posons également une pierre angulaire pour l’avenir de cette province à vocation minière de notre pays. Ce que nous vivons aujourd’hui à Kolwezi, nous devons le multiplier à travers tout le pays ».

Si, à Kolwezi, de nouvelles structures aéroportuaires attendent d'être réalisées (nouvelle piste de 3450 m, deux tarmacs de 115.500 m2 pour l'aérogare passagers et de 45.000 m2 pour le pavillon présidentiel, systèmes de balisage lumineux, équipements d'aide à la navigation aérienne, de communications aéronautiques et de surveillance de l'espace aérien, voies de circulation et de voies de sortie rapide, une tour de contrôle ultramoderne, centrale électrique, zone fret, clôture de l'emprise aéroportuaire, parking moderne, etc.), le nouvel aéroport dispose d'ores et déjà des équipements de manutention et de pesage, des carrousels de bagages, des systèmes d'annonce et d'affichage des horaires des vols, des escalators et des ascenseurs, des équipements de sûreté, des scanners de bagages aux rayons X, des portiques de détection des métaux, la surveillance par un réseau de caméras intelligentes, la climatisation centrale, les contrôles de sécurité, etc.

A-t-on présenté tous les ouvrages inaugurés ou visités par le Président de la République à Kolwezi ? Qui le dirait ? Reste que les collègues de la gouverneure de Lualaba qui ont séjourné à Kolwezi du 10 au 13 juin ont eu le souffle court. Ils quitté cette ville fondée en 1937 par le groupe minier belge, l’Union Minière du Haut-Katanga, UMHK, et le Lualaba sous le choc. Et si leurs populations, leurs électeurs venaient à visiter cette province, que penseraient-ils de leurs exécutifs provinciaux et de leurs organes délibérants ? Le fait que le Chef de l'État ait fait coïncider cette XIIè conférence des gouverneurs avec la présence à Kolwezi d'au moins 50 délégations venues d'autres provinces du pays, n'est pas un hasard. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo voulait montrer ce qu'un pouvoir provincial peut être en mesure de réaliser. Certes, le Lualaba est assis sur des minerais qui font courir les multinationales que nombre de provinces n'ont pas. Mais la misère ne relève nullement de la pauvreté. Aucune action n'existe sans volonté, sans détermination.
T. MATOTU.


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