À la RVA-SA, le PCA appelle le management à la responsabilité
  • jeu, 02/05/2024 - 10:59

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1604|VENDREDI 22 MARS 2024.

Une réunion extraordinaire de la Régie des Voies Aériennes-Société Anonyme, RVA-SA, s'est tenue jeudi 14 mars 2024 à Kinshasa au siège de cette société de l'État sous la présidence du Président du Conseil d'Administration de la RVA-SA, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba. La situation générale de l'entreprise, le plan de décaissements prévisionnels de la semaine allant du 26 février au 1er mars 2024 étaient inscrits à l'ordre du jour tout comme de coutume et, d'entrée de jeu, la communication du Président du Conseil d’Administration.
Dans sa communication, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba a appelé à la responsabilité le top management de la RVA-SA insistant sur le temps qui passe, sur des forces internes de statut quo - « les forces régnantes » -, sur «nos petites querelles» internes, sur « des fausses accusations», « des accusations de détournement clairement inventées», «sur des gamineries», etc., qui n'aident pas l'entreprise à avancer. Tout cela quand « l'entreprise de l'élite » qu'est la RVA-SA fait face à de nombreux défis existentiels.

Ci-après.

Madame,
Messieurs les Administrateurs de la Régie des Voies Aériennes-Société Anonyme,
Monsieur le Directeur Général,
Messieurs les Censeurs, Monsieur le Directeur Général Adjoint,

Nous sommes à une étape interrogative de notre mandat.
Les Institutions de la République se mettent en place ou leur mise en place s’accélère.
Hormis notre Directeur Général et notre Directeur Général Adjoint, cela va faire neuf mois que ce Conseil d’Administration est en place.

Où en sommes-nous, neuf mois plus tard ?
Toujours embourbés dans nos petites querelles, dans nos petites accusations, dans nos petites gamineries, toujours dans des blocages dans le travail - les fameuses forces régnantes du statut quo ! - oubliant que chacun autour de cette table a existé, qu’il existe, qu’il représente une légitimité.

Neuf mois plus tard, que pouvons-nous dire ? Qu’avons-nous fait ? Quel bilan dresser quand chaque jour passé donne lieu à un bilan ?
Hormis nos réunions - qui se répètent et se ressemblent -, hormis nos missions - qui se répètent et se ressemblent, nous n’avons pas décollé, fort malheureusement ! Je me demande si nous avons commencé à faire le taxi comme on dit des avions quand ils cherchent à partir.

Pourquoi cette situation ? Des injures publiques proférées sans fondement ; des accusations de détournement. Détournement de quoi ?
Qui a détourné quoi pour se payer un véhicule et distribuer des véhicules au Conseil d'Administration ? Qui a payé au Président du Conseil d’Administration de la RVA-SA un billet d’avion pour aller tenter d’arracher depuis l’étranger un rendez-vous avec l’IGF-CS et quand cette rencontre de haut niveau attendue de longue date pour régler des problèmes de fonctionnement à la RVA-SA a finalement lieu le 12 mars 2024 à Kinshasa, on apprend que le Président du Conseil d’Administration s’y serait rendu après une convocation, et qu’il y aurait été pour être entendu. Être entendu sur quoi donc ? Gamineries…

La RVA-SA est une entreprise de l’élite; la RVA-SA guide les avions en l’air et au sol ; elle aide les aéronefs à atterrir et à décoller ; entreprise de sureté, de sécurité, entreprise de réflexion.
Qu’est-ce qui manque ? L’information - donner la nouvelle complète, dans la vérité, sur ce qui est entrepris, livrer le fait en temps réel ; la communication - rencontrer le Personnel, échanger, avancer.
Certes, cette mission est dévolue à la Direction Générale, non au Conseil d’Administration même si le Conseil d’Administration, selon nos Statuts, art. 20, « se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la Société et règle par ses délibérations les affaires qui la concernent » ; et que ce Conseil d’Administration avait déjà rencontré des représentants du personnel et réglé des crises…

Faut-il poursuivre systématiquement ces rencontres avec le Personnel au niveau du Conseil d’Administration ? Si oui, que resterait-il, en l’espèce, à la Direction Générale ?
Le Conseil d’Administration de la RVA-SA a-t-il détourné un franc de la vente à Goma du camp Dumez ? Le Président du Conseil d’Administration de la RVA-SA a-t-il détourné ce fonds Dumez ? Qu’on le dise ! Et que tout le monde le sache !

Avec toute la considération que j’ai pour notre Direction Générale, elle nous doit des explications; en même temps, elle doit nous montrer des voies de sortie…
Le temps est venu pour que le Conseil d’Administration se concentre sur la réalisation des objectifs de la Société, à savoir, la modernisation de nos infrastructures aéroportuaires tombées en désuétude, à commencer par la principale porte d’entrée et de sortie du pays, l’Aéroport International de N’Djili.

La situation à laquelle fait face la Société peut se résumer comme suit: forte dégradation des infrastructures de base (pistes, bâtiments, etc.) ; obsolescence et carence des équipements de communication d’aide à la navigation; insuffisance de couverture anti-incendie; informatisation embryonnaire des services administratifs, financiers et commerciaux ; mauvaises conditions de travail; absence de protection des emprises aéroportuaires par des murs de sécurité; absence d’exploitation des activités extra-aéronautiques sur les aéroports ; problème récurrent de trésorerie suite à l’inadéquation entre les ressources de l’entreprise et les charges exorbitantes.
La liste est longue…

Face à ces défis, cette réunion extraordinaire du Conseil d’Administration de ce jeudi 14 mars 2024 convoquée par ma lettre n°RVA/PCA/TKKM/449/2024 datée du 12 mars 2024 doit permettre une réflexion qui doit aboutir à des décisions avec l’engagement de toutes les structures, la Direction Générale, les Directions, les Commandants des Aéroports, les Chefs d’Aérodromes.

Information ; communication ; cohésion : voilà le chemin de l’avancement pour la RVA-SA, pour le pays - notre Congo -, pour nous-mêmes - je pense à notre image.
Car chacun de nous a aussi de la famille ; chacun de nous a des enfants et il est inadmissible d’entendre autant d’injures publiques gratuites.

Faut-il laisser ça sans justice, sans réparation ?
Sur ce dossier du Camp Dumez, s’agissant de gestion de fonds publics, ma correspondance n°RVA/PCA/TKKM/426/2024 datée du 4 mars 2024, adressée au Directeur Général de la RVA-SA, a été aussi adressée en copie à toutes les autorités du pays afin que les choses soient claires, tout comme à l’Inspecteur Général des Finances-Chef de Service. La réponse de ce dernier avec copie à toutes les autorités ne s’est pas faite attendre.

Réponse courte, en deux phrases, lettre réf.0501/PR/IGF/IG-CS/JAK/SMI/2024 du 11 mars 2024, je cite : « Monsieur le Président du Conseil d’Administration de la RVA-SA (…), je note qu’il s’agit notamment du projet de répartition des fonds générés par la vente du Camp Dumez à Goma qui est à la base d’une controverse dans le chef du Personnel de cette entreprise de l’État». Ensuite, je cite : «Étant donné que ce dossier concerne des fonds publics, je vous informe que l’Inspection Générale des Finances demeure attentive à son évolution et ce, jusqu’à son aboutissement».
J’ai décidé de transmettre ce dossier et d’autres à l’IGF dont nul ne saurait mettre en doute la compétence et la pertinence.

Hier, mercredi 13 mars 2024, nous avons pris part à une grande réunion autour de SEM le Ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement sur un format jamais observé à ce jour depuis ce Conseil d’Administration.
Qu’avons-nous entendu de nouveau que nous n’avons pas vu nous-mêmes, lors de nos tournées d’inspection de nos emprises aéroportuaires entreprises dès le lendemain de notre nomination, et que nous n’avons pas dénoncé nous-mêmes ? Tout ce qui a été dit, nous le savions ! Nous l’avons dit avec les mêmes mots.

« L’aéroport International de N’Djili est abandonné ; il y a manque de moyens structurels et humains ; l’affaire de charriots, de climatisation, de toiles d’araignée, de toilettes ; la clôture de l’aéroport ; etc. ; que, si dans deux ou trois ans, on nous promet un aéroport, que ne devons-nous pas faire aujourd’hui ; quand nous allons ailleurs, à Addis-Abeba, que ne voyons-nous pas; il y a des choses qu’il nous faut faire aujourd’hui et maintenant », etc.
Et cette phrase forte, interpellatrice sortie plusieurs fois de la bouche du Ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement : « Soyons un État normal. Faisons montre de notre professionnalisme ; des capacités des nôtres… ».

Quelle joie d’entendre cela hier et, en même temps, quelle honte pour nous ? Aurions-nous entendu cela comme de petits enfants si nous nous étions mis depuis au travail ?
Il nous faut travailler - pas demain mais aujourd’hui et maintenant - à la modernisation de nos infrastructures. Les aéroports sont les miroirs de notre pays qui doivent impérativement être soignés.

Il nous faut du courage et nous l’avons entendu de la bouche du Représentant de l’État Propriétaire.
SEM le Ministre veut qu’un jour, le Conseil d’Administration adresse un courrier à SEM le Président de la République afin qu’il atterrisse par l’aéroport public et qu’il ne soit pas traumatisé par ce qu’il verrait ou trouverait sur son passage, ce qui pourtant arrive chaque jour aux passagers qui traversent nos emprises aéroportuaires.

Voilà, chers Collègues, ma communication de ce jour.
Vive notre pays, le Congo ;
Vive notre Société, la RVA-SA ;
Vive notre Conseil d’Administration de la RVA-SA.
Je vous remercie pour votre aimable attention.

Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba.


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