Ces D-G mortels
  • mer, 02/06/2021 - 22:52

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1529|JEUDI 3 JUIN 2021.

Biens sans maître... Abandonnés à qui veut... Sous Mobutu, Léon Kengo wa Dondo alors Premier Commissaire d’État (Chef du Gouvernement du Maréchal) avait eu le mot juste. Les entreprises publiques du pays n’ont jamais eu de maître. Jamais, elles n’ont changé d’image. Laissées depuis à qui veut les prendre. L’État n’en a cure...

Sauf qu’aujourd’hui, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo - au nom de l’État de droit, de la redevabilité, de la bonne gouvernance, de la maximisation des recettes du Trésor, il n’en a pas le choix - au nom de la ferme volonté de redonner du sens au Congo, a désigné un chien de chasse : l’IGF sortie de sa torpeur et un CS de choc Jules Alingete Key.

Dans l’intervalle, quel gâchis ! Au FPI, le D-G Kitebi Kibol Mvul (en langue Kingongo de Kolokoso, l’homme pourri car abreuvé par des fortes rafales de pluie) et son PCA Isidore Kabwe Mwehu, tous deux des proches de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon ont bien appris la leçon du maître mentor (réf. la débâcle de Bukanga Lonzo). Par un génie satanique, ils ont inventé et multiplié les moyens de s’en remplir les poches.

Tenez, dénonce l’IGF : avantages indus accordés par le D-G ; indemnité de sécurité ; frais de communication ; collation spéciale ; prêt scolaire ; véhicules D-G et D-GA; avantages de fin d’année; prime de réalisation recettes additionnelles; prime de performance ; prime de budget ; prime de bilan ; prime d’inventaire ; collation travaux intensifs ; collation réunion outre le jeton de présence ; prime d’administrateurs non actifs outre le jeton de présence ; prime d’émoluments; prime scolaire ; prêts scolaires; frais véhicules; etc. Comme il en pleuvait... Et c’est plusieurs centaines de millions de $US/mois.

A l’OCC, le PCA Placide Tshisumpa Tshakatumba détourne des fonds au vu et au su de tous et le D-G Célestin Pierre Risasi Tabu wa M’Simba distribue des prêts non remboursés aux mandataires, la D-GA se paie en toute illégalité des loyers outre primes et collations irrégulières, primes et collations au personnel (extra time) ; primes de bonification de fin d’année ; des pertes de change à près de 14 millions de $US ; des contrats d’abonnements judiciaires avec plus de 20 cabinets d’avocats sans commune mesure avec la situation financière de l’entreprise ; plus de 1.000 comptes bancaires dont plusieurs inactifs ; paiement en trop de 991.780 $US sur le marché d’acquisition des véhicules de service, etc. Ailleurs (Congo Airways, CNSS, etc.), c’est du pareil au même.

À l’ère de l’intelligence artificielle pour un Congo qui détient 80% des réserves de cobalt du monde, comment penser sauver ce pays sans électricité, sans voies de communication, sans eau, sans investissement dans la recherche, etc. Chaque dirigeant s’en mettant plein les poches dans l’impunité la plus absolue.

ÉMU PAR AUCUNE CONSIDÉRATION.
Lui, au moins, fait rêver. A voir comment ça défile devant son mur beige, avenue du Haut Commandement. Attirant étudiants jusqu’aux artistes qui viennent tambouriner la journée entière, soudain rêvent de recouvrer leurs droits volés...
Imperturbable. Droit dans ses bottes. L’arme à la main, le doigt sur la gâchette tel un soldat au front. Lui n’a jamais eu que son travail qu’il aime et chérit. Et rien d’autre...

Lui en mission n’a en effet jamais su reculer.
Il n’a su et ne sait qu’avancer et toujours avancer, atteindre son objectif.
Celui qu’il s’est fixé. Celui qui lui a été fixé : maximiser les recettes de l’État, sauver le budget de la République, mettre les moyens à l’action publique du Président de la République qui en a bien besoin aujourd’hui plus que jamais…
Patron de l’IGF, Jules Alengete Key, millimétré, arrive à son bureau chaque jour à 08:30’ sauf exception.

Cet homme a cette chance de disposer d’une escorte des GR (soldats suréquipés de la Garde Républicaine) et de rouler comme une flèche dans une Capitale surabondée, de circulation automobile et de motocyclistes «Wewas»...
Sans état d’âme, tel un bourreau exécuteur de sentence de mort, l’IGF-CS vient de punir une brigade expédiée au Kongo Central.

Soupçonnée d’avoir trafiqué des chiffres de mégestion avérée - en clair, d’avoir été de connivence avec l’autorité exécutive provinciale, le bling-bling Gouverneur Atou Matubuana Nkuluki -, la brigade a sèchement été sanctionnée, rappelée à la centrale à Kinshasa, remplacée aussitôt et un communiqué de presse qui sonne le désaveu a été produit. Au Lualaba, grâce à la manne du cobalt, le Gouverneur Richard Muyej Mangez Mans a beau avoir érigé des immeubles washingtoniens tape à l’œil, loin des cases abritant ses autres collègues gouverneurs dans le Kwilu, le Kwango ou en Équateur, cela laisse de marbre l’IGF qui a déboulé dans la province au nom de la redevabilité, de l’État de droit, de la fin de l’impunité...

Accueilli avenue du Haut Commandement, siège de l’Inspection Générale des Finances, à quelques encablures de l’état-major général des FARDC niché au camp militaire Kokolo et de la 1ère Zone de défense des FARDC et qui porte bien son nom et, dès son retour d’un long séjour d’hospitalisation en Afrique du Sud (la pandémie en cours de COVID-19 n’a su l’épargner), Richard Muyez Mangenze Mans s’est fait signifier la perte enregistrée par le Trésor public.

La brigade dépêchée à Kolwezi, en son absence - principe de continuité de l’État, principe de valeur constitutionnelle -, après l’alerte lancée par sa vice-gouverneure Fifi Masuka Saini, n’a su retracer 128 millions de $US. Après une période de convalescence, l’homme à la parole facile, qui fut le porte-parole de circonstance des gouverneurs des provinces, qui a volé parfois au secours de certains de ses collègues peu pourvus, a, une nouvelle fois, tout récemment été convoqué avenue du Haut Commandement, pour présenter ses moyens de défense. Il semble n’en avoir pas eus…
Le puissant gouverneur est en voie d’être entendu par le procureur près la Cour de cassation, son juge naturel, qui décidera de son sort...

Ses proches ont déjà tracé la ligne de défense et la com’.
«Oui, il y a des chiffres à justifier. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Mais croire qu’il ait pu s’en mettre plein les poches c’est aller vite en besogne. Tout le monde sait comment cette province a été gérée et comment nos provinces comme nos entreprises publiques le sont ! Et quelle en est l’autorité tutélaire ! Muyej ne peut pas avoir empoché cet argent… ».
En français facile, si le Gouverneur a mis quelque chose de côté, il ne peut avoir « pris tout cet argent pour lui. Il n’est pas assez fou... ».

Lors d’une confidence au Soft International dans le bâtiment high-tech qui abrite les bureaux kinois de la province du Lualaba, le long du boulevard du 30-Juin, et qui surplombe un saut-de-mouton, il répondait en ces termes à celle qui l’accablait déjà d’accusations de mégestion alors qu’il prenait part à une conférence des Gouverneurs peu avant son transfert médical en Afrique du Sud et que ses ennuis avec sa vice-gouverneure enflaient : « Ne vous inquiétez pas, cher ami. Je suis très serein. Je n’ai rien à me reprocher. Il ne se passera rien. Sachez que si aujourd’hui, je dois perdre mon poste de gouverneur, je vous assure que j’aurai bien du mal à m’en sortir au plan matériel… ».

Une façon de dire qu’il n’a jamais rien mis de côté pour lui et pour les siens et qu’il ne dispose d’aucune fortune… personnelle. Qu’il est blanc comme neige ! Qu’il ne se reprochait de rien...
Qui, alors, a pu empocher cette bagatelle somme manquant aux livres de la plus riche province du pays ?
On peut le deviner. Sauf qu’on a aucune preuve. Qui pourrait l’apporter ? Et qui mènera l’enquête? Qu’importe les réponses! Tel un juge inflexible, l’IGF-CS Jules Alengete Key est là, froid. Il fait son travail. Rien que son travail... Il n’entend se laisser émouvoir par aucune considération étrangère au devoir.

Dans un courrier daté du 13 mai 2021 (n° 545/PR/IGF/IG-CS/JAK/BCO/2021 adressé à sa patrouille financière affectée auprès des entreprises de l’État et des Établissements publics, Alengete Key envoyait un message d’alerte signalant des cas de «détournements des deniers publics» dans nombre d’allocations et d’avantages illicites que les mandataires publics s’octroient régulièrement et depuis des lustres.

COMMENT LUI REGLER SON COMPTE?
Il en est ainsi du paiement des émoluments (aux mandataires non actifs), de l’octroi de véhicules à crédit (aux mandataires actifs et non actifs), de la couverture des soins médicaux (dont bénéficient des mandataires non actifs), du paiement des primes de bilan, des primes de budget (à tout mandataire public), de l’octroi des véhicules de fonction (aux mandataires non actifs), ce dernier avantage étant aussi octroyé aux commissaires aux comptes.

Alengete Key brandit l’article 10 du Décret n°13/055 du 13 décembre 2013 portant statut des mandataires publics dans les entreprises du portefeuille de l’État et l’article 11 du Décret n°13/056 du 13 décembre 2013 portant statut des mandataires publics dans les Établissements publics.
Il n’en fait qu’une «seule lecture grammaticalement correcte».

Pour lui, ces textes ne laissent place à aucun doute «sur le fait que les mandataires non actifs ne sont admis qu’à un jeton de présence et que les commissaires aux comptes ne peuvent prétendre qu’à une allocation fixe, à l’exclusion de tout autre avantage».
En clair, «la rémunération de base, la prime, les avantages sociaux ne peuvent s’appliquer qu’aux mandataires publics actifs, ceux qui participent à la gestion courante».

«Il en est de même des primes de bilan, des crédits, des avances et d’autres avantages que s’octroient les mandataires actifs en violation des dispositions réglementaires interdisant formellement de telles pratiques ainsi que la sollicitation ou l’agrément de quelqu’avantages que ce soit en raison de leurs fonctions ou même en dehors de celles-ci».

Une dizaine d’entreprises et établissements visés par ce courrier qui sonnait comme une réaction à des messages d’alerte envoyés par les brigades dépêchées sur le terrain. Il s’agit de la CNSS, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (ex-Institut National de Sécurité Sociale), de FONER (Fonds National d’Entretien Routier), de l’ARCA (Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances), du CEEC (Centre d’Évaluation, d’Expertise et de Certification des substances minérales précieuses et sémi-précieuses), du FPI (Fonds de Promotion de l’Industrie), de l’OCC (Office Congolais de Contrôle), de la SCTP (ex-ONATRA), de la SCPT (ex-ONPTC), de la RVA (Régie des Voies Aériennes), de l’INPP (Institut National de Préparation Professionnelle), de la société d’électricité SNEL, de la société d’assurance SONAS, de la société de distribution d’eau REGIDESO, de la société aérienne Congo Airways.

Un courrier qui arrachait leur beefsteak aux D-G, PCA, administrateurs, commissaires aux comptes et qui a donné lieu, comme on pouvait s’y attendre, à des réunions de crise.

Objectif de ces réunions : régler son compte à Jules Alingete Key, ce nouvel Antonio Di Pietro de la Mani pulite qui n’aurait pas les mains aussi propres qu’il le prétend.
Il en faudrait cependant, à l’heure actuelle, à ces dirigeants, aller fouiner ailleurs plutôt que de tenter de brandir comme cas de corruption de fonctionnaire des enregistrements réalisés dans l’immeuble Intelligent fournis par le gestionnaire du bâtiment lorsque l’actuel IGF-CS se faisait remettre en espèces sa paie mensuelle par le conseiller financier de la ministre Acacia Bandubola Mbongo (il s’agirait d’images à l’époque où Alingete était DirCaba de la ministre de l’Économie, n’étant pas payé par voie bancaire) ou l’affaire des 12 millions de $US des pétroliers survenue après celle de 15 millions de $US du début de la mandature de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dont toute la classe politique congolaise connaît l’origine (la stabilisation des prix à la pompe en vue d’éviter la surchauffe des prix sur le marché), le montage et la distribution (les services d’assiette).

La correspondance du 13 mai de l’IGF-CS annonçait la bombe atomique lâchée deux semaines plus tard, jour pour jour, le 28 mai, par l’Inspection Générale des Finances. Une bombe à fragmentation. Rien moins…

En effet, dans une série de lettres adressées à ces D-G et, certaines également, à des PCA (qui ont parfois pris des décisions de gestion lors des conseils d’administration) avec copie au Président de la République, au Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, au Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat Guylain Nyembo Mbwizya et, à chaque fois, au ministre qui assure la tutelle technique et celle administrative et portant «observations définitives de l’Inspection des Finances sur le contrôle de gestion» qui sont des «conclusions définitives» tirées par les équipes de l’Inspection Générale des Finances validées par le patron de l’IGF, ce service qui relève directement du Président de la République fait part de «prédation financière», de «mégestion en bande organisée au sein des entreprises de l’État et des Établissements publics» après des missions effectuées au sein de ces organismes entre décembre 2020 et janvier 2021.

Ces courriers citent des Directeurs généraux, des Présidents des Conseils d’administration, des administrateurs, des Commissaires aux comptes.
Il règne au sein de ces entreprises de l’État et de ces Établissements publics « une véritable prédation financière en bande organisée ».

Qualifiés sous Mobutu par l’alors Premier Commissaire d’État (aujourd’hui Premier ministre) Léon Kengo wa Dondo, de « biens sans maître, abandonnés par l’État aux mandataires», les entreprises de l’État et les établissements publics n’ont donc depuis jamais changé d’image. Ce sont des « parfaits modèles de mégestion», écrivent encore, dans ce courrier, dont les extraits sont parvenus à nos rédactions, l’IGF-CS Jules Alengete Key et ses collaborateurs.

En l’espèce, quelques entreprises sont spécialement épinglées, l’Office Congolais de Contrôle, la société Congo Airways, la société SNEL, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, le Fonds de promotion de l’Industrie.
Certaines semblent avoir minutieusement planifié leur coup.
Elles ont sélectionné quelques titres de presse et des sites des nouvelles en ligne pour les couvrir en disponibilisant quelques peccadilles. Des médias complices de crimes économiques...

L’idée, par ces temps de crise économique aiguë, de chômage structurel généralisé, de mévente des médias dans le pays, d’absence de publicité commerciale, consiste à négocier des contrats «gagnant-gagnant» en passant des publications peu pertinentes du point de vue commercial ou d’entretien d’image, quitte à ce qu’en retour, ces canaux de nouvelles soient peu portés de publier des articles embarrassants.
En clair, que ces médias ferment l’œil sur des cas de pillage qui seraient dénoncés, qui sont pourtant des crimes économiques patentés…
Certains de ces titres auraient même été directement financés, pour les besoins de la cause, par des dirigeants d’entreprises d’État...

Dans la haute ville kinoise, les rapports de l’IGF transmis par ce courrier du 28 mai ressemblent à un coup de canon.
Ce courrier est lu, relu, tourné, retourné avec la plus grande stupeur.
Il fait part des chiffres astronomiques qui donnent le tournis. Des revenus mensuels qui atteignent voire dépassent les 100 mille $US par D-G dans certains cas ! Si légalement, les PCA n’ont aucune responsabilité dans la gestion quotidienne des entreprises, nombre d’entre eux viennent à prendre des décisions liées à la gestion des entreprises lors des conseils d’administration.

Il n’est pas impossible que ces rapports donnent lieu à un ordre du jour d’un Conseil des ministres à venir et qu’ils puissent être débattus par les «Warriors» afin d’en faire une annonce gouvernementale solennelle même si l’urgence humanitaire née du chaos de l’évacuation de la ville de Goma à la suite de l’éruption du volcan, pourrait retarder cette initiative.

DIRIGEANTS MORTELS D’ENTREPRISES.
Avec ces courriers, aucun de ces dirigeants clairement mortels - l’expression est des réseaux sociaux - n’ignore désormais les faits retenus à sa charge, après des séances de débats contradictoires et après avoir signé des procès verbaux.
Les rédactions du Soft International qui ont consulté ces courriers sont en mesure d’en dévoiler en primeur et en exclusivité planétaire, ici et avec la plus grande précision, leur contenu. Dans Le Soft et nulle part ailleurs.

Au D-G de la compagnie aérienne CongoAirways Désiré Balazire Bantu et à la PCA Louise Mayuma Kasende, ci-après les faits retenus à leur charge :
◗ paiement non justifié de 2.352.144,26 $US résultant de la surfacturation pour des fournisseurs des services de douanes;
◗ détournement des fonds par des agents de Congo Airways de 2.040.868,79 $US provenant de la vente des billets de voyage ;
◗ paiement de 8.784.710 $US à l’Autorité de l’Aviation Civile (AAC) de 2016 à 2020 sans que les prestations vantées ne soient réelles ;
◗ absence de comptabilisation du chiffre d’affaires de 2.456.492 $US résultant de la différence entre le chiffre d’affaires du logiciel DATAWINGS et celui pris en recettes ;
◗ paiement de 3.517.910,80 $US sans contrat à la société ITM ;
◗ Cession à ENGEN RDC et à COBIL RDC au titre des décotes non justifiées, de la subvention accordée à Congo Airways par le Gouvernement dans le cadre de la structure des prix des produits pétroliers (ENGEN DRC pour 946.317,90 $US et COBIL pour 1.086.625,90 $US) ;
◗ sorties des fonds non justifiées d’un montant total de 2.770.273.464,25 CDF passé en charge au détriment de la société;
◗ paiement injustifié de 123.200 $US en faveur de Congo Challenge, entreprise de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, mentor du D-G Désiré Balazire Bantu, pour... arbitrage d’un conflit d’ordre administratif entre Congo Airways et la RVA d’une part et Congo Airways et le Fonds de Promotion de l’Industrie, autre entreprise sous tutelle de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, d’autre part ;
◗ paiement anticipatif de la somme de 99.600 $US à la chaîne de télévision non autrement nommée WapiCom pour diffusion des spots publicitaires en violation de toute la procédure des marchés publics ;
◗ paiement exorbitant au titre de location des matériels de transport pour 1.917.424 $US ;
◗ mauvaise gestion de la société comme le montrent les faits ci-après :
◗ absence d’une politique de rationalisation des charges ;
◗ application d’un barème de rémunération des charges ;
◗ non déclaration et non-paiement des impôts dus à l’État aggravant le risque fiscal ;
◗ mauvaise allocation des ressources financières ;
◗ mauvais comportement des indicateurs de gestion tels que la situation nette, le fonds de roulement, la trésorerie nette, la rentabilité économique, la solvabilité et l’autonomie financière ;
◗ risque élevé de faillite par des pertes dépassant le capital social ;
◗ échec total dans l’atteinte des objectifs assignés à la société dans le cadre du Code des Investissements.

Aux gestionnaires de l’Office Contrôle de Contrôle Célestin Pierre Risasi Tabu wa M’Simba et au PCA Placide Tshisumpa Tshiakatumba, les charges retenues sont :
◗ détournement des frais de fonctionnement de 820.180.330 CDF alloués au Conseil d’administration par le Président du Conseil d’administration, Placide Tshisumpa Tshakatumba;
◗ octroi des prêts non remboursés aux mandataires publics pour 154.052.706 CDF ;
◗ paiement en toute illégalité des loyers de Mme la D-GA pour 108.200 $US hormis le versement régulier de ses avantages de logement ;
◗ paiement des primes et collations irrégulières au personnel d’appoint du Conseil d’administration et aux mandataires publics (5.497.317.193 CDF dont 1.683.550.317 CDF aux mandataires publics, D-G et D-GA);
◗ paiement irrégulier et abusif des primes et collations au personnel (42.710.787.025 CDF, primes extra time) ;
◗ paiement des primes de bonification de fin d’année (1.037.927 $US pour une entreprise totalement déficitaire) ;
◗ perte de change suite aux opérations de conversion des CDF en $US pour des prêts bancaires obtenus se chiffrant à un total de 13.277.422 $US pour les exercices 2018, 2019 et 2020 ;
◗ détournement des fonds matérialisé par des virements banques- caisse non réceptionnés pour un total de 9.168.538.852 CDF ;
◗ mise à disposition des fonds non justifiés jusqu’à la fin de la mission pour 61.098.425.213 CDF dont 19.219.408.351,98 CDF au profit des agents ;
◗ signature des contrats d’abonnements judiciaires avec plus de 20 cabinets d’avocats sans commune mesure avec la situation financière de l’entreprise ;
◗ existence de plus de 1.000 comptes bancaires dont plusieurs sont inactifs entraînant des charges financières inutiles ;
◗ paiement en trop de 991.780 $US sur le marché d’acquisition des véhicules de service en 2019 ;
◗ recettes constatées au Guichet Unique de 1.618.726.761 CDF guère retracées en comptabilité;
◗ recrutement de 130 nouvelles unités sans commune mesure avec le cadre organique et sans respect de la procédure en la matière. À noter que l’OCC emploie 5.266 agents.
Contre le D-G du Fonds de Promotion de l’Industrie Patrice Kitebi Kibol Mvul qui porte si bien son nom (Kitebi Kibol Mvul en langue Kingongo, l’homme pourri car abreuvé par des fortes rafales de pluie) et son PCA Isidore Kabwe Mwehu, les charges sont les suivantes :
◗ fixation par le D-G des avantages indus accordés aux mandataires en marge des dispositions légales ;
◗ paiement des avantages illégaux au D-G et au D-GA hormis ceux reconnus par le Décret n°13/056 du 13 décembre 2013 portant statut des mandataires publics dans les Établissements Publics évalués à 2.661.771.747 CDF pour l’exercice 2018, 2019 et 2020 de janvier à septembre (indemnité de sécurité, frais de communication, collation spéciale, prêt scolaire, véhicules D-G et D-GA de 298.800.000 CDF, avantages de fin d’année, prime de réalisation recettes additionnelles, prime de performance, prime de budget, prime de bilan, prime d’inventaire, collation travaux intensifs, collation réunion du Conseil d’administration en sus de jeton de présence) ;
◗ paiement des avantages illégaux aux administrateurs non actifs en sus des jetons de présence (émoluments, primes diverses et prêts scolaires et véhicules PCA, soit 249.000.000 CDF) évalués à 3.938.843.098 CDF ;
◗ paiements injustifiés des primes mensuelles de 9.194.270.714,12 CDF aux membres du Comité de Suivi du Protocole d’Accord FPI-DGDA sur les recettes additionnelles à partir d’une base irrégulière et biaisée ;
◗ faible taux de recouvrement des prêts accordés aux promoteurs dégageant des arriérés non recouvrés de 227.694.827,26 $US au 31 décembre 2020 provenant de 410 promoteurs insolvables ;
◗ absence des preuves de supervision de 369 projets financés par le FPI qui risquent de compromettre le recouvrement des créances se chiffrant à 193.032.990 $US au 31 décembre 2020 ;
◗ paiement des primes de recouvrement disproportionnées par rapport au taux de recouvrement des impayés ;
◗ absence des pièces justificatives des dépenses évaluées à 651.488,11 $US et 6.172.933.805 CDF dont 1.074.960.000 CDF des frais de fonctionnement de bureaux du D-G, du D-GA et du PCA ;
◗ mauvaise affectation des ressources de la TPI par l’utilisation à des fins de fonctionnement, des ressources destinées au financement des projets et à l’investissement propre au FPI.

À la D-G de l’ex-INSS (CNSS, Caisse Nationale de Sécurité Sociale aujourd’hui) Agnès Mwad Nawej Katang et au PCA Sekimonyo wa Magango, les faits sont ceux-ci :
◗ dilapidation des ressources de la CNSS par le paiement des primes et avantages, dont plusieurs illégaux, aux mandataires publics et à leurs collaborateurs immédiats (prime de bilan, prime de budget, habillement, collations spéciales, primes de rendement exceptionnel, émoluments aux administrateurs) dont la hauteur est évaluée à 2.800.938 $US ($US deux millions huit cents mille neuf cent trente-huit) ;
◗ absence de normes internes et non-respect des standards africains en matière de répartition des ressources entre les dépenses et fonctionnement de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et la part des ressources destinées aux prestations sociales. En effet, 50% des Conférences Interafricaines de Prévoyance Sociale (CIPRES) ;
◗ non recouvrement des loyers dus à la CNSS par les locataires ordinaires. Au 31 décembre 2020, les arriérés de loyers s’élevaient à 8.366.222,17 $US;
◗ création des structures organiques budgétivores et non conformes aux dispositions légales. Tels sont les cas du « Groupe des Experts du Conseil d’Administration » et du « Secrétariat des Organes Statutaires » ;
◗ octroi aux cadres de direction d’un salaire supplémentaire déguisé en indemnité de domesticité représentant 75% de la rémunération totale ;
◗ violation systématique du cadre légal et réglementaire sur la passation des marchés publics entraînant un risque de surfacturation.

Qu’en conclure ? Est-on surpris qu’après plus de six décennies d’une indépendance mal enclenchée par les Lumumba et autres, par des discours politiques électrisés inappropriés, le pays ne soit toujours pas à même de fabriquer du papier toilette qui reste importé de l’étranger quand le FPI prétend exister, que le pays décolle pas et, au contraire, recule, jour après jour quand d’autres autour de nous avancent, en sont à l’étape de l’intelligence artificielle pour un Congo qui détient 80% des réserves de cobalt dans le monde, ce métal rare et précieux d’importance hautement stratégique concourant à la fabrication des batteries électriques au lithium?
D. DADEI.


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