Gérard Kamanda sera inhumé samedi à Kinshasa
  • jeu, 28/01/2016 - 05:24

Le corps de Jacques Gérard Kamanda wa Kamanda, décédé dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 janvier, à l’âge de 75 ans, sera inhumé samedi 30 janvier peu après midi au cimetière Nécropole Terre et Ciel dans la proche banlieue de Kinshasa N’Sele après honneurs et recueillement à l’esplanade du Palais du Peuple. Selon le programme des obsèques rendu public par un comité d’organisation composé de ressortissants de la province du Kwilu, la levée du corps à la morgue des Cliniques Ngaliema aura lieu la veille vendredi 29 janvier à 10 heures. Sur le chemin du Palais du Peuple, le cortège funèbre s’arrêtera au ministère des Affaires étrangères où Jacques Gérard Kamanda wa Kamanda a été plusieurs fois ministre sous la IIème République.

UN PROCHE DU PRESIDENT MOBUTU.
Une messe des suffrages est prévue samedi à 11 heures en la Cathédrale Notre Dame du Congo qui serait dite, selon toute vraisemblance, par le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinywa dont il fut un grand ami.
Après des études au Collège Saint Ignace de Kiniati, territoire de Masimanimba, province du Kwilu, puis au Collège Notre Damer de Mbanza Boma, Kongo Central, Gérard Kamanda né le 10 décembre 1940 à Kikwit, obtient une licence en droit à l’Université de Lovanium, à Kinshasa, où il fait aussi ses classes dans l’Union générale des étudiants congolais, UGEC. Il s’inscrit au barreau et devient avocat à la Cour Suprême de Justice.
Conseiller juridique au cabinet de Mobutu, puis Secrétaire général à la Présidence de la République, il quitte le pays pour l’étranger où il est nommé directeur de cabinet du premier secrétaire général de l’Organisation de l’Unité africaine, OUA (1972), le Guinéen Diallo Telli Boubacar avant de devenir secrétaire général adjoint de l’Organisation (1972 -1978), le seul Congolais à ce jour à avoir occupé le poste le plus élevé au sein d’une Institution internationale.
Il est ensuite ambassadeur à Genève auprès de l’Office Européen et des Institutions spécialisées de l’ONU, puis à New York auprès des Nations Unies avant d’entrer au gouvernement où il est plusieurs fois ministre des Affaires étrangères, ministre de la Justice, ministre de l’Intérieur, puis de la Recherche scientifique sous le régime 1+4 au lendemain du Dialogue Inter-Congolais avant de se porter en 2006 candidat à la présidence de la République (0,31%). Avocat et opposant, membre de la mouvance kengiste (opposition républicaine), celle-ci l’avait proposé comme membre à la Cour Constitutionnelle mais Gérard Kamanda avait repoussé l’offre. Il a connu ensuite une attaque cardiaque.

MEMBRE INFLUENT DU MPR.
Ce membre de la tribu Kweso, territoire de Gungu, secteur Mudi Kalunga, actuelle province du Kwilu, avait été admis une seconde fois à l’hôpital SOS Médecins de nuit, quartier Socimat, commune de la Gombe, et y a passé trois semaines.
Kamanda wa Kamanda fut un membre influent du Mouvement Populaire de la Révolution MPR-Parti-Etat (Membre du Comité central du MPR dont il fut le 1er secrétaire rapporteur, membre du Bureau politique, puis secrétaire général adjoint du MPR), cet intellectuel de haut vol fonde, à l’annonce du multipartisme en 1990 par Mobutu, le Front Commun des Nationalistes, FCN.
Kamanda wa Kamanda a été le principal interlocuteur du gouvernement congolais lors de la crise des réfugiés rwandais, après le génocide de 1994, se montre intransigeant face au nouveau pouvoir rwandais. On lui doit l’expression «Hutu de service» qualifiant Faustin Bizimungu, le président Hutu du régime du FPR. Forcé à l’exil à l’arrivée au pouvoir de l’AFDL en 1997, il annonce la formation d’un mouvement de résistance, le Conseil national de la résistance (CNR), avant de regagner le pays en 2003 et de s’associer au processus du dialogue inter-congolais. Il prend part aux Concertations nationales de 2014 sous les couleurs de l’Opposition Républicaine conduite par le président du Sénat Léon Kengo wa Dondo avant d’annoncer son divorce au lendemain de la formation de l’équipe de cohésion nationale.
Me Kamanda wa Kamanda est aussi celui qui, avec Mpinga Kasenda et Me Nimy Mayidika Ngimbi, fut envoyé à Bruxelles, en pleine crise entre Kinshasa et Bruxelles, ferrailler pour le régime Mobutu sur le plateau de la RTBF face à un groupe de journalistes dont Mme Colette Breackman du Soir.
ALUNGA MBUWA.


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