Kabila gagne des points
  • lun, 01/04/2013 - 14:04

La France connaît ses intérêts stratégiques à commencer par le Français dont le recul dans le monde faiblit son influence.

LE SOFT INTERNATIONAL N°1221 ED. LUNDI 01 AVRIl 2013.

Certes, les Maï-Maï de toute obédience continuent de sévir dans le pays jusqu’au cœur du Katanga et dans la ville de Lubumbashi où les «Bakata Katanga» étaient venus le week-end d’avant la fête de Pâques réclamer aux Nations Unies l’indépendance de la riche province minière. Certes, Bosco Ntaganda - le Terminator - gît depuis dans l’une des cellules de la CPI à La Haye, aux côtés de son mentor, Thomas Lubanga de l’Ituri certain de ne pas en sortir avec moins de vingt ans. Certes, les forces négatives rwandaises sont toujours aussi présentes dans nos forêts et entravent le décollage de ce pays Continent comme elles compliquent nos relations avec le Rwanda. Certes, Kampala est loin d’avoir dit son dernier mot et le ministre-facilitateur du dialogue entre Congolais, en charge de la Défense, Crypsus Walter Kiyonga, attendait toujours les parties congolaises… pour conclure le dossier et le remettre au président Yuweri Museveni! Les Kivus sont loin d’être sauvés! Certes, certes!

Les intérêts vitaux français.

En effet, si sur le front interne, ses adversaires paraissaient le défier, le Chef de l’état accumule de précieux points à l’externe notamment au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Si c’est au changement stratégique de vision des deux poids lourds du Continent européen - à savoir l’Allemagne et, surtout, la Grande Bretagne - que notre pays doit cette consolidation de sa diplomatie, il faut reconnaître que n’eût été paradoxalement le rôle de locomotive joué par la France et certainement soutenue par l’ancienne puissance coloniale belge, notre pays n’en serait certainement pas là.

La France - il faut bien le dire - connaît ses intérêts stratégiques. Au lendemain de la chute de Bangui aux mains des rebelles de la Séléka qui ont chassé le président François Bozizé, le président français François Hollande a eu ces mots pour justifier l’absence de réaction de Paris face aux rebelles alors que des forces françaises étaient présentes en Centrafrique: «Si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts. Et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays. Ce temps là est terminé».

Certainement...Si la France n’a hélas! plus aucun intérêt économique vital dans notre pays quoique quelques capitaines d’entreprises françaises y soient encore bien présents, la langue française est au-delà de tout la chose qui pèse de tout son poids dans la politique extérieure de l’Hexagone. Le recul de la pratique de la langue française atteint directement l’influence - et donc la puissance - de la France dans le monde.

Là où l’Allemagne exporte son génie industriel, où l’Asie monte en puissance dans les nouvelles technologies sans rencontrer de concurrence quand les Anglo-Saxons ont une langue - donc une culture - qui fait une quasi unanimité dans le monde, la France perdrait tout prestige et entamerait son déclin culturel et économique si elle assistait impuissante aux «agressions» répétées dont ses positions font l’objet dans le monde. Après des débuts difficiles de sa présidence, M. Hollande, conseillé par un ministre des Affaires étrangères expérimenté Laurent Fabius - ancien premier ministre de François Mitterrand et ancien président de l’Assemblée nationale - a vite fait de recadrer sa politique africaine.

Bien sûr que l’opération Serval en solitaire, l’intervention militaire de l’armée française en référence au félin africain, menée au Mali depuis le 11 janvier 2013, s’explique par l’urgence de donner un coup de barre à la montée des islamistes jihadistes menaçant directement la France et ses intérêts vitaux dans le monde notamment la protection de l’exploitation des mines d’uranium à la frontière malienne au Niger comme ceux de l’Europe, il n’en reste pas moins que le Mali est comme le Sénégal avec lequel le pays fusionna un court laps de temps: une forteresse française au vrai sens du mot et dont la langue officielle est le français même si les Maliens parlent majoritairement les langues nationales, le bambara, en premier lieu.

LaurentFabius raille une certaine MONUSCO
De là à comprendre le sérieux coup de pouce que Paris a donné à notre pays dans la guerre des Kivu en coachant notamment l’initiative d’une MONUSCO offensive par la mise en place d’une brigade d’intervention «musclée», véritable tournant dans la doctrine du maintien de la paix des Nations Unies.

Elu le 15 octobre 2012 au Conseil de sécurité, le Rwanda prend en effet sa présidence le 1er avril 2013. Pour Paris et les amis de la R-dC, l’impossible pari était de faire voter cette résolution avant cette présidence. Ils y sont parvenus et la résolution a été votée à l’unanimité!

Lors de la prise de Goma par les rebelles du M-23 en novembre 2012, le ministre français Fabius avait raillé 17.000 Casques bleus, incapables de protéger une ville de plus d’un million d’habitants face à 700 rebelles.

«C’est absurde, pour employer un mot poli. C’est vraisemblablement le mandat de la Monusco qui est à revoir», s’interrogeant que «quelques centaines d’hommes» aient pu prendre la ville.

Alunga mbuwa

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