L’ancien ministre d’Etat Modeste Bahati a besoin de nerfs pour tenir
  • lun, 16/12/2019 - 00:37

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1476|LUNDI 16 DECEMBRE 2019.

L’ancien ministre d’Etat Modeste Bahati Lukwebo passe l’un des moments les plus éprouvants de sa vie politique. Empêché de disposer d’un groupe parlementaire à la Chambre haute après que des membres l’aient quitté et certains faits ministres, l’homme qui s’est fait un nom comme leader de la société civile, vient de subir le même sort à la Chambre basse où la Commission PAJ (Politique, Administrative et Juridique) a tranché samedi 14 décembre, reconnaissant la paternité du regroupement parlementaire AFDC-A, aux dissidents de Mme Néné Ilunga Nkulu depuis ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale. Le sénateur contraint de siéger sur les bancs de non inscrits mais qui se considère toujours comme le leader de l’AFDC-A est «trop seul, isolé», ne peut plus «agir» politiquement au sein des institutions, malgré son «poids» qu’il a toujours revendiqué.

UN PARIA POLITIQUE.
C’est le fait d’avoir «osé narguer sa plate-forme FCC en se présentant contre le candidat de sa plate-forme» Alexis Thambwe Mwamba et après plusieurs épisodes du genre dans le passé, que l’ancien ministre du Travail, passé à l’Economie, puis au Plan après avoir été à la tête de la Sonas (assurance), se retrouve désormais comme un paria politique.
La prise de décision à la Chambre basse a procédé de la même manière qu’au Sénat.
«Une décision d’autorité, sans débat, ni vote, prise sur le banc par le Président seul», confie un proche du dossier ayant requis l’anonymat.
«Je veux dénoncer la procédure irrégulière et cavalière du président de la commission PAJ Lucain Kasongo Mwadiamvita au sujet du dossier AFDC-A. Le règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, en son article 88, dit ceci: les commissions et sous commissions prennent leurs décisions si la majorité absolue de leurs membres est réunie. On a constaté que le président Kasongo Mwadiamvita a bloqué d’abord le débat et, après, a délocalisé le lieu de la tenue de la plénière, et quand on arrive là, au lieu de procéder au vote des options levées par la plénière, il a pris la décision de reconnaître les dissidents et il l’a communiquée. Et cette décision, les membres présents ne l’ont pas votée. Nous dénonçons cela, parce que, et le bureau de l’Assemblée nationale et la PAJ ont travaillé pour combattre notre groupe parlementaire», dénonce avec force la député princesse Adèle Kahinda Mahina.
«Ce qui s’est passé aujourd’hui, je peux me permettre de le dire qu’il y a eu un coup d’État au niveau de la Commission. Un coup d’État du règlement intérieur avec soubassement de corruption et de débauchage», poursuit l’élue de Sandoa-Lualaba (ex-Katanga), certainement l’un des derniers Mohicans de Bahati que l’histoire recense comme l’un des membres fondateurs du PPRD.
Comme d’autres qui se rappellent avoir été trahis par Bahati lors des élections sénatoriales et ont tôt pris leurs distances de l’AFDC-A, le sénateur Célestin Vunabandi Kanyamihigo (Nord-Kivu) l’avait accompagné un moment avant de s’en séparer. Cet originaire de Rutshuru, ancien de l’Ecole nationale des Finances, qui a été plusieurs fois ministre (Economie nationale, Portefeuille, Plan et Suivi de la Révolution de la Modernité), s’est vu désormais confier la très prestigieuse Commission ECOFIN. Sans aucun doute, ce dont Modeste Bahati Lukwebo a besoin désormais s’il veut tenir, ce sont des nerfs solides.
D. DADEI.


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