Les calotins ont mauvaise presse
  • lun, 16/11/2020 - 22:12

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1507|LUNDI 16 NOVEMBRE 2020.

Une vraie levée de boucliers. Les calotins n’ont plus la cote dans l’opinion. Ils avaient remis à plus tard leur rencontre avec le Président de la République. Ils ont fini par être reçus au Palais de la Nation à une date convenue avec le protocole avant de se retrouver le lendemain dans le salon du sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange qu’ils avaient longtemps diabolisé. Ont-ils été chargés d’une mission par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo mieux d’une énième médiation?

LA TOILE S’EST
ENFLAMMEE COMME JAMAIS.

Mais voici que bis repetita, le surlendemain, on les trouve dans les sofas d’un des candidats malheureux à la présidentielle de 2018 Martin Fayulu Madidi légitimé, lui qui avait fait savoir qu’il ne se rendrait pas aux consultations présidentielles sauf si elles se transforment à un dialogue sur la crise de légitimité et que ce dialogue était conduit par une médiation internationale. Puis, plus tard, au 5, avenue Roi Baudouin, dans le bureau de Sylvestre Ilunga Ilunkamba indexé à la Cité de l’UA. A qui le prochain? Des chefs des partis politiques, des mouvements de la société civile?

Pourquoi ces Cathos ont-ils organisé ce nouveau safari? Certes, ils n’ont de cesse de vanter leur mission prophétique sur terre. Il n’empêche ! La toile s’est enflammée comme jamais pourfendant une CENCO décrédibilisée, réclamant des explications, un pasteur en vogue d’église de réveil Pascal Mukuna appelant à leur barrer la route par des marches populaires...

Le porte-parole, l’abbé Donatien Nshole Babula, originaire d’Inongo, ancien professeur du grand séminaire Saint-Cyprien de Kikwit, à la manœuvre de l’accord du 31 décembre 2016 dit «l’Accord de la Saint-Sylvestre» (du Centre inter-diocésain), qui a contesté les résultats de la Commission électorale nationale indépendante - «ils ne correspondent pas» à ceux de la CENCO tout en déniant que l’opposant Martin Fayulu soit le candidat choisi par l’Église catholique - a tenté d’éteindre le feu sans y parvenir.

L’abbé a dû se sauver d’un plateau - celui de l’émission Bosolo na Politik officielle (la vérité dans la politique) que d’aucuns ont transformé en Bosoto na Politik (les marais de la politique) au moment même où l’érodant journaliste Israël Mutombo (dit Papa Sango, Papa curé) sortait un courrier dont il voulait donner lecture en direct, en face de l’abbé mais dont nul ne saura jamais le contenu.

Sur un autre plateau, l’abbé n’a su convaincre pour expliquer le choix porté sur tel ou tel acteur - Fayulu n’a été visité qu’au titre de coordonnateur de Lamuka et l’agenda des pères évêques n’aurait pas été trop extensible, tiens ! tiens! - dès lors que les Cathos sont accusés de chantage voire de corruption. D’autres remettent en cause ces leçons de morale politique ou de morale tout court qu’ils administrent à des couples quand ils en détruisent chaque jour plus que certainement les différents pasteurs des églises de réveil éparpillés dans le pays.

«Suivre la CENCO, c’est vivre les malheureuses expériences de ratés sans issue politiques : Conférence Nationale Souveraine en 1990; Parlement de Transition en 1991-1994; Gouvernements de Transition Kengo et Likulia 1994-1997; Accord de Saint Sylvestre 2016-2018. Dans un Etat laïc, on ne mêle pas les calotins à la chose publique», réagit un internaute.

«Toute démarche de négociation exige beaucoup de tact et de sagacité dans le chef des négociateurs, les quels doivent être rompus aux techniques et subtilités en matière de négociation. Ce qui n’est pas le cas avec la CENCO qui, à travers son angélisme par trop exhibitionniste, est pour beaucoup dans le désordre politique que traverse le pays depuis des lustres. Je ne connais pas de mémoire une seule médiation menée par la CENCO qui ait abouti.

Tout a été tourné en eau de boudin. Echec et mât! L’implication actuelle de la CENCO à l’état actuel des choses dans la crise qui couve ne se justifie aucunement. Elle contrarie la dynamicité quasi-automatique de l’ordre des choses en cours défavorable à la kabilie aujourd’hui aux abois.

Halte à la diversion et aux dilatoires de la CENCO», analyse un autre.
Hier c’est Joseph-Albert Malula face à Mobutu, puis Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi, Laurent Monsengwo Pasinya face au même Mobutu et les Kabila, puis Fridolin Ambongo Besungu face à Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Toujours le même discours clivant ou d’opposition de principe. Toujours aucun résultat palpable. Que peuvent-ils aujourd’hui, eux qui n’ont en effet jamais rien réussi?
D. DADEI.


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