Le Dép. d’opposition (RCD-N) Roger Lumbala. Ses mésaventures racontées. DR.
Les mésaventures de Roger Lumbala révélées par AfricaNews comme jamais
  • sam, 15/09/2012 - 09:54

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Les mésaventures de Roger Lumbala révélées par AfricaNews comme jamais

Nul n’avait jamais imaginé une telle série de mésaventures pour le Député RCDN (opposition) Roger Lumbala au Rwanda, au Burundi et en Ouganda. Le confrère AfricaNews rapporte quasi jour après jour les va-et-vient de l’homme qui sera le plus absent à la rentrée parlementaire attendue pour ce 15 septembre. Ci-après:
LE SOFT INTERNATIONAL N°1188 DATE VENDREDI 14 SEPTEMBRE 2012

Itinéraires et docs secrets du Boss du RCDN Lumbala, indices de connexion avec Kagame.
Le député élu de Mbuji-Mayi passe des mauvais à Bujumbura après avoir été lâché par ses parrains rwandais.
Sale temps pour Roger Lumbala, député RCDN/Opposition dont l’arrestation ou l’interpellation dans la capitale burundaise le 1er septembre 2012 défraie encore la chronique et suscite un débat fou dans plusieurs milieux en R-dCongo comme à l’étranger.
Alors que certains crient à un montage destiné à descendre un bouillant acteur politique de l’Opposition, d’autres ont préféré fouiner... AfricaNews a réussi à percer le mystère.
Il est à mesure d’affirmer que les services secrets burundais détenaient vraisemblablement des informations sur l’entreprise secrète et suspecte dans laquelle l’élu de Kasaï Oriental s’était embarqué aux côtés de la rébellion de M23 pour déstabiliser l’Est de la R-dCongo et renforcer l’action de désobéissance entamée au Kasaï Oriental par le colonel déserteur John Tshibangu.
Des sources généralement mieux informées retracent, non sans convaincre, les différents mouvements du Député national, pourtant fiché absent du pays depuis le mois de juin 2012, bien avant les vacances parlementaires. Plusieurs documents trouvés sur Lumbala au moment de son interpellation par les flics burundais ne laissent aucun doute sur sa connexion avec Kigali. Principal indice: son passeport rouge - diplomatique - n° DB0001056, saisi par les Burundais, où les empruntes indiquent toutes les itinéraires qu’il a empruntées. I1 a été au Rwanda, au Burundi et en Ouganda pendant que ses collègues Députés alternaient sessions ordinaire et extraordinaire. Les Burundais ont interpellé l’ancien seigneur de guerre issu du RCD, auteur des crimes ignominieux dans le territoire de Bafwasende, Province Orientale, après avoir suspecté ses interminables va-et-vient dans la région des Grands Lacs, avec comme point de chute à établir au Burundi, qu’il voulait transformer en une arrière-base clandestine des mouvements de rébellion qui embraseraient la province voisine du Sud-Kivu, en visant particulièrement les contrées de Fizi, Lemera et Kamanyola, avec l’appui affirmé de ses mentors rwandais.
Avant sa fuite du lieu de sa résidence surveillée en direction de l’Ambassade d’Afrique du Sud à Bujumbura, Lumbala a dû passer plusieurs heures à un interrogatoire qui a mis à nu son implication dans les préparatifs de nouvelles rébellions à l’Est de la R-dCongo.

LA MAîTRESSE BURUNDAISE.
Dès lors, les Burundais ont pris la ferme résolution de saisir sa mallette avec tous les documents et effets divers y contenus. Des sources rapportent qu’auparavant sa valise a été soustraite par l’une de ses maitresses burundaises, une certaine Alice Ndayisenga, non autrement identifiée. Les renseignements recoupés sur ses missions clandestines au Rwanda établissent qu’il entretenait des relations suivies avec le capitaine Célestin Senkoko, secrétaire particulier du général James Kabarebe. Ce dernier est une des plaques tournantes de la sinistre entreprise de déstabilisation de la R-dCongo.
Il a été nommément cité dans le rapport des experts des Nations unies comme. l’un des soutiens du M23. Son parsec dont le nom de voce varie, voyage ou safari est son relais vis-à-vis de Lumbala.
Sa mission était de transmettre au député R-dCongolais les directives de la manipulation et les invitations qui s’y rapportent. L’interpellation de Lumbala a attesté qu’il est un des pions du Rwanda, qui lui demandait avec insistance de prendre la tête des forces négatives du M23 et d’ouvrir des fronts dans le Sud-Kivu, en lui proposant des collabos R-dCongolais, apparemment prêts pour y semer la terreur. Ces collabos seraient deux autres Députés nationaux, actuellement objets des recoupements des renseignements collectés à leur sujet. Lumbala a confirmé, dans un procès-verbal signé par lui le 1er septembre 2012 à Bujumbura, devant les services burundais de renseignements, que le Rwanda apportait son soutien au M23.
Les investigateurs en ont déduit que Lumbala, à l’instar de l’ex-colonel Ruzandiza, alias Makenga Sultani, s’est impliqué dans la stratégie rwandaise de déstabilisation de la R-dCongo, basée sur l’ouverture de plusieurs fronts.
Les rôles seraient ainsi répartis: la bande à l’ex-géneral Bosco Ntaganda continuerait à opérer au Nord-Kivu, particulièrement à Rutshuru avec des postes avancés dans le Masisi. Pour sa part, Lumbala devait s’associer, d’une part, avec les Maï-Maï Raia Mutomboki et, d’autres part, avec certains politiciens natifs du Sud-Kivu pour écumer cette province. Dans sa mégalomanie, Lumbala a prêté concours idéologique diverses ressources au colonel déserteur John Tshibangu, en cavale dans le Kasaï, pour semer la désolation dans les provinces du Kasaï Oriental et du Kasaï Occidental.

DERNIER CARNET DE VOYAGES.
Le Rwanda est derrière les agissements guerriers de Lumbala. A Kinshasa, les analystes avertis rappellent l’entretien téléphonique, le 22 août 2012, entre Lumbala et le responsable d’un média r-dCongolais, Top Congo FM, au cours duquel le premier prétendait se trouver à Paris, en France. Mais la suite de l’entretien relancé par un nouvel appel, s’est butée à un répondeur livrant son message en langue Kinyarwanda. Le téléphone avait trahi le député cynique. Et la nouvelle de sa présence à Kigali a commencé à se propager. Lumbala s’empressera de faire démentir cette évidence par des opposants et une frange de la presse de son bord, sans vérification aucune.
Mais des documents trouvés dans sa mallette saisie ont dévoilé qu’il avait vainement construit un alibi, à l’aide d’un manuscrit rédigé par ses soins, destiné au chef d’agence d’une banque à Kinshasa, lui demandant de mettre à la disposition de son assistant parlementaire, identifié comme Jérémie Mutombo Kamba, une somme en dollars et une autre en francs congolais, dans une correspondance qu’il datait de Paris, le 6 août 2012. Ce stratagème n’a cependant pas réussi, Lumbala se trouvant bel et bien à Kigali, en dépit de toutes ses dénégations.
La lecture des mouvements opérés et retracés dans son passeport diplomatique n° DB 0001056 en dit long sur ses accointances dans la région des Grands Lacs. En voici le monitoring:
Le 12 juin 2012, il quitte Kinshasa par l’aéroport de N’Djili pour Bujumbura, où il arrive le 13 juin 2012 après une escale à Addis-Abeba.
Le 19 juin 2012, il part de Bujumbura pour Kinshasa qu’il atteint le 20 juin 2012, ayant fait une escale à Addis-Abeba.
Le 29 juin 2012, il quitte Kinshasa pour Brazzaville, à partir du Beach Ngobila.
Le 30 juin 2012, il s’envole de Brazzaville par l’aéroport de Maya-Maya pour Kigali.
Le 2 juillet 2012, il part de Kigali par avion pour Brazzaville.
Le 9 juillet 2012,à partir du Beach Ngobila de Kinshasa, il traverse le fleuve Congo pour Brazzaville.
Le 14 juillet 2012, il quitte Brazzaville par l’aéroport de Maya-Maya pour Bujumbura, où il arrive le même jour.
Le 2 août 2012, il quitte Bujumbura by air pour atterrir à Kigali.
Le 3 août 2012, il sort du Rwanda par route à destination de l’Ouganda via le poste frontalier de Cyanika.
Le 5 août 2012, il quitte l’Ouganda par le poste frontalier de Cyanika pour rentrer au Rwanda.
Le 6 août 2012, il s’en va de Kigali pour Bujumbura.
Le 8 août 2012, il prend son avion à Kigali pour Brazzaville.
Le 13 août 2012, il prend son avion à Kigali pour Bujumbura.
Le 30 août 2012, il part de Bujumbura pour arriver à Kigali.
Le 1er septembre 2012, depuis Kigali, il s’en va par route à destination de Bujumbura, et c’est ce jour-là qu’il tombe dans la nasse à la frontière avec le Burundi par les services de renseignements burundais.
Du 13 août jusqu’au 1er septembre 2012, jour de son interpellation, il reste à Bujumbura, même si ses appels téléphoniques ont été pris en charge par des réseaux de télécommunications de la R-dCongo couvrant l’Est du territoire national. C’est ça la vérité sur Lumbala, la marionnette et l’exécuteur des basses œuvres du Rwanda dans la déstabilisation de la R-dCongo. D’autres renseignements supplémentaires ont déballé ses liaisons avec l’ex-colonel Ruzandiza, alias Makenga.
Ce n’est pas tout. Le dépouillement professionnel des autres effets de Lumbala trouvés dans la mallette saisie a montré qu’il était aussi de mèche avec le colonel rebelle John Tshibangu. Outre ses nombreux contacts avec le précité, il a été trouvé dans les effets de Roger Lumbala, rédigés par sa propre main, un projet, de Déclaration de prise de pouvoir que devait lire John Tshibangu pour annoncer à l’opinion d’attendre une autre Déclaration qu’il se chargerait de lire personnellement. Autant dire que le colonel déserteur Tshibangu s’active à préparer une hypothétique voie royale à Lumbala, au mépris de tout ancrage dans les valeurs démocratiques. Dans une deuxième Déclaration, Lumbala fait sienne la rébellion du colonel John Tshibangu et fait allusion à une armée qu’il dénomme A 7, naturellement alliée au M23.

LE PLAN D’EMBRASEMENT DU KASAÏ.
Le plan prévoyait aussi l’embrasement du Kasaï, à travers trois axes: le premier, Miabi; le deuxième, Kabeya-Kamwanga et le troisième, Tshilenge.
A cet effet, il avait prévu des superviseurs de menées guerrières et terroristes pour chaque axe.
Les objectifs ciblés dévoilés dans ces documents sont, à Mbuji-Maï, l’aéroport, le camp militaire, le gouverneur de province, la résidence et le bureau du général PNC Patience, la station de la Radiotélévision nationale congolaise RTNC, et la résidence et le bureau d’un colonel nommé Séraphin.
Pour concrétiser son coup de force, Lumbala avait tablé sur dix jours d’opérations, mettant à contribution 600 rebelles constituant 30 groupes de 20 personnes chacun, à développer dans les trois axes, à raison de 200 personnes par axe. Estimant le coût de cette opération à USD 6.000 - rien que ça -, Lumbala avait prévu 600 armes individuelles, chacune d’elles renforcée de 2 chargeurs, sans oublier 11 appareils Motorola pour les communications.
C’est clair, Lumbala voulait rééditer l’épisode du territoire de Bafwasende, en s’inspirant probablement de la lecture des trois des livres trouvés sur lui, notamment l’art de la guerre de Sun Tse, l’art de la guerre de Sun Tsu, et les 36 stratagèmes. Manuel secret de l’art de la guerre, traduit du chinois, présenté et commenté par Jean Levi.
Quant à la question de savoir pourquoi et comment Lumbala, qui se voyait déjà chef de l’Etat, affublé du titre de président d’un Conseil national de transition en R-dCongo, s’est retrouvé dans l’enceinte de l’Ambassade d’Afrique du Sud à Bujumbura, pour s’y refugier, l’une des réponses est des relations privées avec l’un des conseillers de cette ambassade, du nom de Tembani Masango, conseiller chargé des Affaires régionales.
Lumbala avait déjà pris le goût de l’aventure lorsque, à la faveur du Dialogue inter-congolais, la péripétie Bafwasende se solda par un maroquin au gouvernement 1+4 en faveur de son couple.
Il a presté comme ministre de l’Economie et Commerce avant de céder le poste à son épouse Ngalula. Celle-là même qui l’a remplacé au Sénat. Lumbala avait promis de prendre les armes au cas où Kabila remportait la présidentielle du 28 novembre. Il avait entrepris de matérialiser son nouveau rêve.

KISUNGU KAS, NATINE K
in Africa News, Série II n°736 du mercredi 12 au jeudi 13 septembre 2012.

LEGENDE :
Le Dép. d’opposition (RCD-N) Roger Lumbala. Ses mésaventures racontées. DR.

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