Nos diplomates roulent teuf-teuf, leur plus récent véhicule a 30 ans d’âge mais sous Mobutu, un diplomate dut passer des nuits à la belle étoile
  • lun, 16/11/2020 - 21:47

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1507|LUNDI 16 NOVEMBRE 2020.

Plus fauché que les diplomates r-dcongolais, tu meurs! Sous Mobutu, un ambassadeur avait dû passer des nuits à la belle étoile, dans une gare... Dans un rapport daté de fin juillet 2020, le Secrétariat général du ministère des Affaires étrangères brosse un tableau plutôt sombre des conditions de vie des diplomates r-dcongolais à l’étranger.

Extrait. «… à ne pas oublier le coût, à réactualiser, de la réhabilitation et de l’acquisition des bâtiments pour les chancelleries et habitations des diplomates, ainsi que le renouvellement du charroi automobile datant de plus de trois décennies».

Commentaire d’un ancien diplomate revenu de la Grèce mais qui a requis l’anonymat: «Chaque matin, j’implorais la Vierge Marie pour que la voiture démarrât sans que mon épouse et mes filles ne fussent pas contraintes de me pousser… ».

Il semble que la voiture officielle véhicule de Ramazani Baya, alors ambassadeur en France, du temps de Mobutu, depuis parti de ce monde, avait quelques ennuis dans le système de freinage avant l’accident qui a coûté la vie à un ado, dans le midi de la France, et qui lui avait valu la prison... en France.

Le rapport poursuit que la R-dC applique vis-à-vis de ses diplomates, une politique salariale qui ne respecte pas les standards internationaux.

Le pays applique plutôt des «forfaits salariaux les plus bas alloués aux diplomates, tout en maintenant un écart inhumain entre les rémunérations des chefs de missions et ceux de leurs collaborateurs».
Ces chiffres exemplatifs et non exhaustifs établis fin juin 2020, lit-on dans le rapport du Secrétariat général des Affaires étrangères, décrivent mieux la désarticulation de la diplomatie.

Plus ou moins 21.679.760,8152 USD d’arriérés de loyers dus par les chancelleries, de prise en charge des résidences des chefs de missions diplomatiques et habitations des diplomates. Plus ou moins 72.189.155,54 USD des créances dues aux diplomates. Plus ou moins 25.141.903,32 USD créances et rémunérations des engagés locaux. Plus ou moins 8.226.456 USD coût du rapatriement des diplomates (rappelés et fin-terme et décédés).

Et le rapport de poursuivre : «(…), la situation s’est empirée puisque les difficultés à surmonter se sont accrues à travers la petite attention réservée à un si grand secteur de la République. Les crédits budgétaires, maigres en n’en point douter, ne permettent pas à la diplomatie d’honorer ses engagements en termes de rémunérations liées à l’envoi en poste diplomatique, au rapatriement des diplomates, à l’assurance du paiement régulier des salaires et loyers des mêmes diplomates.

La honte consécutive à cette pénible situation est vécue dans la chair par les compatriotes diplomates à travers des multiples procès et déguerpissements forcés. L’impaiement dû à la non prise en charge du personnel local place la R-dC dans une position indélicate de perte de crédibilité, il en va de même de l’envoi toujours tardif des frais de fonctionnement qui servent à honorer plusieurs charges (avances sur salaires des engagés locaux, location immobilière, l’eau, l’électricité, le téléphone, les consommables de bureau, etc.».

Voilà pratiquement vingt ans que le Secrétariat général du ministère des Affaires étrangères reprend les mêmes doléances et fait le même plaidoyer pour les diplomates à l’étranger, à chaque exercice budgétaire. Hélas. Les préoccupations inscrites dans le budget 2021 sont les copier-coller de 2020.
POLD LEVI MAWEJA.


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