Suspicion légitime
  • mer, 19/06/2019 - 02:44

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1458|MERCREDI 19 JUIN 2019.

Dans l’histoire récente du pays, ce coup de massue total est sans précédent. Historique. Le chaos rêvé.

De Hauts juges qui se déjugent! Un Honorable qui se déchaîne sur le Président de son pays, devant des caméras en direct, se déshonore traitant - c’est nouveau - durement le Chef de l’Etat, du haut de la tribune de l’hémicycle de l’Assemblée nationale, lors d’une plénière radiodiffusée en direct. Dans l’histoire récente du pays, ce coup de massue total est sans précédent. Historique. Il fait courir à la Nation le risque d’un danger majeur. Le grand péril. Une crise institutionnelle suivie de la désintégration du pays! Le chaos rêvé?
L’Honorable Présidente de la Chambre basse qui, après avoir autorisé ce débat sur des actes administratifs posés par l’Institution Président de la République. Or, l’Assemblée nationale n’en a pas la compétence, n’en a pas le pouvoir. Faute lourde...
Pis que ça, elle instruit, séance tenante, dans une résolution publique annoncée en plénière radio-télévisée en direct, le ministre du secteur de s’interdire d’exécuter les ordonnances présidentielles.
Or, le Président est, en la matière, le Chef, l’arbitre suprême du «fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions» (art. 69)!

ENIEME MIRACLE CONGOLAIS.
Si le Congo post-électoral ne s’est pas embrasé, c’est un nouveau miracle... congolais!
Après avoir rendu ses arrêts iniques amplifiant les actes d’une CENI déconsidérée, la Cour constitutionnelle a rétro pédalé. Promettant de constituer une chambre spéciale chargée de réexaminer ses arrêts électriques!
Benoît Lwamba Bindu bya Maganga, le président de la Cour, reconnaît «des imperfections» comme dans toute œuvre humaine. «Voilà pourquoi, la loi électorale et la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle prévoient la possibilité de recours pour rectification d’erreur ou d’interprétation», déclare le juriste sénateur honoraire et Député national Jacques Djoli Es’Engekeli au sortir mi-mai d’une audience auprès du président de la Haute Cour. Celle qui venait d’invalider une trentaine de députés de l’opposition cédant leurs sièges à des ministres pro-Kabila ou à des membres de son parti...
Le Député Charles Naweji Mundele qui avait eu recours au mot «inconscient» qualifiant ainsi le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est certes repenti. Il a attendu une semaine. Pourquoi? Dans une déclaration écrite datée du 15 juin, diffusée par les médias, il fait part de ses «profonds regrets».
«Je viens par la présente manifester mes plus profonds regrets et solliciter le pardon de Son Excellence Monsieur le Président de la République et de tout le peuple congolais suite au grave malentendu né des propos tenus au sein de l’Assemblée Nationale», écrit l’ancien ministre des Affaires sociales et action humanitaire.
«Rien ni personne ne peut justifier une atteinte à la plus haute instance de notre pays. C’est pourquoi, je regrette sincèrement être à l’origine de cette entame dans notre cohésion nationale, et réitère la demande de pardon de notre Nation».
«Fils de cette Nation, je n’ai jamais été dans le passé, ni aujourd’hui et certainement pas demain, un acteur de sa déstabilisation et de la rupture de la paix. C’est pourquoi, je ne voudrais pas que des personnes utilisent ma faute pour asseoir des agendas incompatibles à ma démarche et à celle de ceux qui me sont proches».
«En renouvelant mon serment d’engagement patriotique et mes hommages les plus déférents au Chef de l’Etat, je ne peux qu’implorer son pardon et solliciter la clémence du peuple».
Autre repenti: le Bureau de l’Assemblée nationale. Non la présidente elle-même... Avec cette Nancy Pelosi née Patricia D’Alesandro, cela dit tout.
Dans une déclaration à la presse, le rapporteur de la Chambre basse «dément» que le Bureau ait enjoint le ministre du Portefeuille de ne pas exécuter des ordonnances du Président de la République. «Il n’en a rien été», déclare-t-il en substance. Face à l’incendie allumé, aucune correspondance n’a certainement pu être minutée...
Vendredi 14 juin, dans une «déclaration commune», quatre ambassadeurs occidentaux (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Suisse) regrettent «vivement l’incertitude et la méfiance créées» par les arrêts de la Haute Cour, «déplorent l’aggravation des tensions politiques» suscitée par ces arrêts qui offraient une trentaine de sièges au parti de l’ancien président.

KABILA L’INSTIGATEUR?
L’ancien Président serait-il l’instigateur de ces actes à la Cour Constitutionnelle et à la Chambre? Après le contrôle de la majorité absolue dans les deux Chambres, que gagnerait-il à en contrôler la majorité pleine et entière?
La majorité de ses concitoyens ne le pointent pas moins du doigt arguant que l’organisation et la structuration politique interne de son Front Commun pour le Congo ressemblent à celles de son ex-Majorité Présidentielle.
Aucun acte politique public posé au sein de la plate-forme n’a jamais été et n’est jamais possible sans qu’il n’ait au préalable été millimétré soumis dans le détail à son approbation. La semaine d’affrontements CACH-FCC a encore dégradé l’image d’une coalition qui peine à germer. Reste que sur cette scène d’après le 30 décembre 2018, chacun se tient sur ses gardes. Trop de soupçons de partialité. Pas ou peu d’impartialité dans des actes posés. Trop d’animosité. Trop d’inimitié. On se regarde en chiens de faïence...
Trop de suspicions légitimes. Les réseaux sociaux font florès, font tout entendre, tout lire, tout vendre. Jusqu’à des scénarios aussi sordides que perfides qui donnent la chair de poule et qu’on aurait tort de croire qu’ils appartiennent à un autre âge!
«Ces affrontements entre les jeunes UDPS et PPRD avec dégâts matériels importants dans la Capitale et en province est un message venant de la rue. Demain, il faut s’attendre à un duel à mort entre une majorité parlementaire factice concoctée par Nangaa et Lwamba et la majorité populaire», analyse-ton.
T. MATOTU.


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