Tony Kanku Shiku reçoit la société civile de Masimanimba
  • jeu, 02/05/2024 - 11:30

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1604|VENDREDI 22 MARS 2024.

Le Soft International n°1604, vendredi, 22 mars 2024, Kinshasa-Paris, Bruxelles.

Ils étaient vent debout. Remontés contre une vague d'injustice qu'ils estimaient s'être abattue sur leur territoire, ils avaient tout osé. Pensant que le pire allait pouvoir arriver à leur territoire s'ils ne se mettaient pas debout comme un seul homme, décidés que de ce fait, rien ne pouvait les arrêter, ils sont descendus dans la rue dans nombre de secteurs, dans la principale cité de territoire qui sert de chef-lieu de leur contrée et porte le même nom, Masimanimba.

Jusqu'au bureau de l’administration du territoire où les manifestants, devant les membres du Conseil de sécurité du territoire, devant les médias, ils ont donné lecture de mémos à l’Administrateur du territoire, Hardy Kanguma. Mémo adressé au président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, Denis Kadima Kazadi. Dans ce texte, ils insistent pour que le Conseil de sécurité du territoire le fasse parvenir aussi vite que possible aux autorités nationales à Kinshasa.

Sachant que les décisions politiques et autres se prenaient dans la Capitale et que, plus souvent, une rencontre les yeux dans les yeux était préférable, ils constituèrent une délégation de quatre des leurs représentant les forces vives (Notabilité de Masimanimba, Jeunesse de Masimanimba, Réseau des femmes de Masimanimba, Réseau des Droits de Masimanimba) qui, mi-février, sont arrivés à Kinshasa en vue de rencontrer le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CÉNI, Denis Kadima Kazadi et des responsables politiques.

Le 11 février, sur le boulevard du 30-Juin, le bureau du Haut Représentant de l'Autorité Morale, Tony Kanku Shiku, à la tête d'un des plus importants regroupements politiques du pays, AAAP, l'Alliance des Alliés Attachés au Peuple, leur avait ouvert les portes.

Leur discours était simple : que les élections de Masimanimba aient été annulées par la CÉNI, arguant sur des fraudes électorales, ils en prenaient acte quoique celle-ci, en l'espèce, n'en avait aucune compétence. Ce que la Cour constitutionnelle a confirmé. Mais la société civile refusait d'accepter un autre complot, celui d'une réorganisation des nouvelles élections dans la circonscription qui aurait lieu après la tenue des élections des autorités de la province (bureau de l'Assemblée provinciale, gouverneur et vice-gouverneur, gouvernement provincial, désignation des sénateurs).

Ce qui n'était rien moins qu'un crime commis pour éloigner - sinon effacer - le territoire de la sphère de prise de décisions.

CETTE JOIE IMMENSE.
Outre cela, s'il est vrai que des fraudes avaient eu lieu dans des secteurs du territoire dénoncées par la population elle-même et répercutées par des notables de la contrée, le territoire ne pouvait admettre qu'il ait été la seule circonscription à subir un tel sort «quand on sait ce qui a pu être écrit, ce qui a pu être vu et ce qui a pu être lu ailleurs dans le pays », analyse un observateur.

Certes, Yakoma, dans l'espace Grand Équateur a vu ses scrutins également annulés sauf que Masimanimba n'est pas dupe. Il parle de «diversion». Yakoma est un territoire à un siège de député national comme de député provincial. Rien de pareil avec Masimanimba qui compte huit sièges à l'Assemblée provinciale et cinq à l'Assemblée nationale.
Le 11 février, le Haut Représentant de l'Autorité Morale de l'AAAP a accordé toute son attention à une présentation qui réclamait ou l'annulation de la décision de la CÉNI ou la désignation des autorités provinciales et l'élection des sénateurs du Kwilu qui viendraient après les nouvelles élections de Masimanimba.

Il est vrai que cela avait un sens car il serait difficile que le territoire se reconnaisse dans des dirigeants sans avoir pris part à leur désignation. Un argument largement partagé par Tony Kanku Shiku qui prit l'engagement de le porter au niveau des hautes sphères. Quand peu après la CÉNI fit l'annonce officielle de report de la désignation de l'Exécutif provincial dans le Kwilu comme celle des sénateurs de la province en attendant la réorganisation des élections annulées à Masimanimba, la fête fut au sommet et le nom de Tony Kanku Shiku porté dans toutes les bouches dans le territoire.
D'où le retour dans la capitale de cette société civile avec cette fois une dizaine de membres traînant un cadeau symbolique.
Un mois après leur premier passage, revenant d'un long voyage à l'étranger, Tony Kanku Shiku n'a pas hésité une seconde fois, malgré un agenda hyper chargé, de trouver une demie-heure, le 20 mars, pour accueillir peu avant minuit, ces jeunes arrivés de Masimanimba pour le rencontrer et le remercier de vive voix.

« Les filles et fils de Masimanimba vous font part de leur reconnaissance pour votre implication dans la réponse satisfaisante reçue de la CÉNI ; le territoire vous remercie de l'attention particulière que vous accordez à sa population. Il vous rappelle que le Chef de l'État avait eu ces mots dans son meeting de campagne à Masimanimba : «Longonya ! Bokotisi ngai niongo monene».

Les Forces vives de Masimanimba vous disent que jamais, elles ne vous seront ingrates. Elles attendent de vous recevoir à Masimanimba pour vous exprimer les yeux dans les yeux leurs sentiments».
Réponse de Tony Kanku Shiku : «Je vous annonce que je me rendrai à Masimanimba. Soyez-en convaincus...»
D. DADEI.


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