- dim, 28/12/2025 - 13:15
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1653|LUNDI 29 DÉCEMBRE 2025.
Dans une guerre, il y a les armes qui parlent, il y a le moral qui parle. Face aux FARDC, les forces rwandaises, AFC-M23-RDF, auraient-elles été marquées par les fortes prises de position occidentales, en tête américaines ?
Un communiqué daté de mercredi 17 décembre, signé par Bertrand Bisimwa, l'un des dirigeants de la coalition armée rwandaise, déclarait que les rebelles AFC et M23 avaient, à la demande des Américains, décidé de se retirer de la ville d'Uvira que les rebelles avaient conquise une semaine auparavant et que le retrait de cette ville géographiquement stratégique - située sur les bords du lac Tanganyika ouvrant la voie à l'espace katangais, en premier lieu, à la ville de Kalemie - se terminerait le lendemain 18 décembre.
Deux jours tard, les FARDC, Forces Armées de la RDC, apportaient un cinglant démenti documenté. Ce «prétendu retrait» était «une diversion (...) un simple coup médiatique destiné à tromper l'opinion tant nationale qu'internationale, et constitue une manœuvre visant à instrumentaliser la confiance des négociateurs américains et qataris en vue de détourner la pression internationale qui s'accentue sur l'État agresseur et ses forces d'occupations militaire», avait écrit un communiqué daté de samedi 19 décembre.
CONTRE-OFFENSIVES DES FARDC.
Ce qu'ont confirmé plus tard toutes les sources sécuritaires, à commencer par les sources américaines qui ont accentué la pression sur le Rwanda.
L'ambassadeur américain aux Nations unies avait dénoncé la prise d’Uvira comme une «claire violation» des accords de Washington, promettant d'y répondre, le vendredi 12 décembre, au Conseil de sécurité des Nations unies.
Le lendemain, le secrétaire d'État Marco Rubio a directement pointé du doigt le Rwanda. Sur son compte X, il a écrit : « Les actions du Rwanda dans l’est du Congo sont une violation claire des Accords de Washington signés par le président Trump, et les États-Unis vont prendre des mesures pour s’assurer que les promesses faites au président sont respectées ».
Les forces rwandaises avaient-elles marqué un coup ? L’AFC-M23-RDF avait posé comme conditions à son retrait de la ville notamment «l’établissement d’un cessez-le-feu effectif et vérifiable. L’AFC-M23 insiste sur la nécessité d’un mécanisme de contrôle crédible, évoquant le déploiement éventuel d’une force neutre ou internationale chargée de surveiller le respect des engagements pris par les différentes parties ».
Vendredi 26 décembre, les forces loyalistes ont bombardé deux speed boats de l'AFC-M23 sur le lac Tanganyika, au port de Kalundu, à Uvira. Des embarcations rapides qui transportaient des équipements militaires, dont des armes et d’autres effets en provenance du Rwanda, selon le lieutenant Reagan Kalonji Mbuyi, porte-parole des FARDC au Sud-Kivu à Radio Okapi. La semaine dernière, lors d'une contre-offensive autour d’Uvira, au moins 13 rebelles ont été capturés et 11 armes de tout calibre récupérées, avait déclaré le lieutenant Reagan Kalonji.
« Grâce à la puissance de feu » des FARDC, les rebelles, «en débandade», ont été contraints de délocaliser leur état-major, d’abord vers Utema, près de l’ancienne base militaire MONUSCO, puis à Kiliba, à plus d’une dizaine de kilomètres du centre d’Uvira, a encore déclaré le lieutenant. Soulignant qu’«il ne s’agit pas d’un retrait volontaire, mais d’un retrait forcé sous la pression militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo», précisant que ces embarcations militaires entravaient la progression des forces loyalistes. Reagan Kalonji Mbuyi a déclaré que les FARDC étaient déterminées à chasser les rebelles hors du territoire congolais.
Des sources ont indiqué que les rebelles s’étaient aussi retirés de la cité de Makobola et des villages à cheval entre les territoires d’Uvira et de Fizi, au Sud Kivu. La cité de Makobola était passée sous le contrôle des rebelles après les offensives ayant conduit à la prise d’Uvira. Un retrait intervenu au lendemain de violents affrontements sur les collines surplombant Kasekezi, Bangwe, Ngalula et Makobola.
«C'est à partir de 14:00' que nous les avons vus prendre la direction d'Uvira avec leurs bagages. Quelques minutes après, nous avons vu l'arrivée des FARDC et des Wazalendo», selon une source locale citée par un média en ligne.
Désormais, les rebelles se seraient concentrés dans les escarpements de Lwanga et sur les collines surplombant Kigongo, dernier village situé à 5 km avant la ville d'Uvira.
avec AGENCES.





