Affaire CENI/Darius, Fatshi appelle la justice à «une réponse rigoureuse et sans complaisance»
  • mar, 07/03/2023 - 08:55

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1577|lundi 6 mars 2023.

Sur l'affaire Darius - du nom du jeune Darius Mukika Maba de la cité de Masamuna, dans le territoire de Masimanimba - ou l'affaire Masamuna -, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s'est voulu extrêmement clair. Lors du compte-rendu de la quatre-vingt-neuvième réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 3 mars 2023 en visioconférence, le Chef de l'État a fait une longue communication sur le dossier «de l’inviolabilité des matériels et Kits électoraux de la CÉNI et de la non-discrimination dans les opérations électorales», signe de l'importance que le magistrat suprême attache au bon déroulement du quatrième cycle électoral congolais en cours.

Selon ce qu'en a dit au pays le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe dans son compte-rendu officiel, les irrégularités constatées dans le processus électoral réquièrent «une réponse rigoureuse et sans complaisance dans le cadre du régime répressif prévu par les dispositions légales et réglementaires», a déclaré le président de la République qui a fait état «des forces obscures dont l’objectif principal est de jeter le discrédit sur le processus électoral en cours et de le dérailler».
«Les matériels et kits électoraux sont inviolables et toute personne ou groupe de personnes, quel qu'il soit, coupable de vol, destruction des matériels électoraux ou de falsification des éléments qui constituent les fondamentaux du processus électoral devait être poursuivie et réprimée sévèrement afin de décourager ces pratiques», a poursuivi le président de la République qui a, à cette occasion, «instruit le Gouvernement, à travers les différents ministères et services impliqués dans la sécurisation du processus électoral et des électeurs, de mettre en place, en collaboration avec la CÉNI, un dispositif approprié afin d'éradiquer ces pratiques.

LES COURS ET TRIBUNAUX.
Il a demandé aux autres Institutions y compris les Cours et Tribunaux, à accompagner sans relâche, ces efforts pour un processus électoral crédible, ouvert, démocratique et surtout pacifié».
Extrait du compte-rendu du Conseil des ministres :
«Le processus électoral est irréversible dans le cadre de la consolidation de notre processus démocratique. C'est dans ce cadre que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CÉNI) a publié un calendrier fixant le chronogramme des différentes opérations, en commençant par l'identification et l’enrôlement des électeurs actuellement clôturée dans certaines aires opérationnelles et en cours dans d'autres.
Le président de la République a exprimé sa satisfaction pour les premiers éléments communiqués par la CÉNI relatifs aux conditions et résultats des opérations d’enrôlement, ce dont il félicite l'équipe de notre centrale électorale. Il a néanmoins exprimé ses préoccupations au regard des dernières atteintes portées aux matériels et kits électoraux dans certaines contrées, des recours aux méthodes de déportation des électeurs qui risqueraient d’entraver la fiabilité du fichier électoral ainsi que des pratiques de violence, de stigmatisation, d’exclusion et de discrimination dont seraient victimes certains compatriotes».
«Cette situation le préoccupe au plus haut point et appelle des Institutions étatiques impliquées dans la protection et la sécurisation du processus électoral, une réponse rigoureuse et sans complaisance dans le cadre du régime répressif prévu par les dispositions légales et réglementaires».
Il a par ailleurs noté que la CÉNI a publié des communiqués qui non seulement condamnent ces pratiques mais expriment également l’engagement de cette institution d’appui à la démocratie pour des élections inclusives et apaisées. Le président de la République a rappelé que les matériels et kits électoraux sont inviolables et toute personne ou groupe de personnes, quel qu'il soit, coupable de vol, destruction des matériels électoraux ou de falsification des éléments qui constituent les fondamentaux du processus électoral devait être poursuivie et réprimée sévèrement afin de décourager ces pratiques. Pareil pour toute initiative qui vise à corrompre de quelle que manière que ce soit la constitution du corps électoral ou du fichier électoral. Tout laisse à croire qu’il y a des forces obscures dont l’objectif principal est de jeter le discrédit sur le processus électoral en cours et de le dérailler, au besoin.
Le président de la République a insisté sur la nécessité de rester tous vigilants pour faire échec à ces actions somme toutes maléfiques. Aussi, a-t-il souligné, le droit d'être électeur ou éligible étant constitutionnellement garanti à chaque Congolais, sans exclusion aucune sur les origines, la race, les éléments morphologiques ou le faciès ou pour quelques motifs que ce soient, aucun acte attentatoire ou discriminatoire ne doit être toléré contre qui que ce soit. Les principes constitutionnels d'égalité de tous et de la non-discrimination consacre, au profit de chaque Congolais, le droit à l'égale protection des lois qui ne peut subir aucune atteinte. Les actes de violence, même verbaux, doivent être sanctionnés avec vigueur et rigueur, et le président de la République y veillera personnellement.
Il a instruit le Gouvernement, à travers les différents ministères et services impliqués dans la sécurisation du processus électoral et des électeurs, de mettre en place, en collaboration avec la CÉNI, un dispositif approprié afin d'éradiquer ces pratiques.
Il a demandé aux autres Institutions y compris les Cours et Tribunaux, à accompagner sans relâche, ces efforts pour un processus électoral crédible, ouvert, démocratique et surtout pacifié.
Les ministères ayant dans leurs attributions la sécurisation du processus électoral et la Justice communiqueront régulièrement en Conseil des ministres sur l'état de la sécurisation du processus et l'évolution des procédures ou actions engagées contre les individus».
Autre communication faite par le président de la République lors de ce Conseil des ministres, c'est celui en lien avec «la réciprocité d’octroi de visa entre les États-Unis d’Amérique et la République Démocratique du Congo».
«Dans le souci de renforcer la coopération bilatérale et d'assouplir certains mécanismes notamment dans circulation des personnes, le président de la République avait chargé une équipe de son cabinet, en appui à l'action diplomatique du Gouvernement, à entamer des discussions avec les États-Unis d'Amérique.
Cette équipe a travaillé ensemble avec la représentation diplomatique américaine pour suivre le traitement des demandes des visas pour les officiels de toutes les Institutions de l'État et/ou les Ordres de missions au cours des deux dernières années. Cette équipe a rendu compte des récentes évolutions desdites discussions, particulièrement pour ce qui est de la réciprocité dans l'octroi des visas. Il résulte des conclusions de ce travail que les États-Unis d'Amérique viennent d'annoncer que les visas de types A et G qui sont généralement octroyés aux officiels Congolais auront dorénavant une validité de deux ans».

LE CONGO DE RETOUR.
«Ceci démontre que les efforts soutenus dans le domaine diplomatique visant le retour de la République Démocratique du Congo, comme État, sur l'échiquier international sont à même de donner des résultats notamment dans le sens de permettre aux Congolaises et Congolais de retrouver leur dignité d'antan.Afin de capitaliser et de consolider ces acquis, le Président de la République a demandé à son cabinet, au ministère des Affaires Étrangères et à la Direction Générale de Migration (DGM) de se réunir au plus tôt afin de poursuivre les discussions avec la partie américaine et de parvenir à établir les modalités de l'application de cette règle de réciprocité en matière des visas pour les officiels américains qui visitent la République Démocratique du Congo. Ces dernières discussions devraient aussi inclure les visas touristiques et d'études pour les Congolaises et Congolais, d'une part, et la réciprocité pour les américains, d'autre part».
S'agissant du secteur de l'environnement, la Vice-première ministre en charge de l’Environnement et Développement Durable a fait rapport au Conseil des ministres des résultats des travaux de cette commission ministérielle de ré-visitation de tous les contrats de concessions forestières octroyées à ce jour par la République Démocratique du Congo. «Elle a indiqué que la décision de revisiter tous les contrats de concessions forestières fait partie des dix mesures urgentes adoptées à la onzième réunion du Conseil des ministres, tenue le 9 juillet 2021, qui avaient pour finalité l'amélioration la gestion durable de nos ressources forestières, au regard des enjeux et défis écologiques de l'heure dont le changement climatique. Le rapport présenté a porté sur les résultats de l'analyse de 82 titres forestiers dont 56 de productions permanentes et 26 de conservations. Il procure à notre pays une vue d'ensemble sur le nombre et la géolocalisation des contrats de concessions forestières octroyées à ce jour, et fixe l'opinion sur les questions de légalité de chacun, au regard des textes en vigueur. Le travail de cette Commission devra permettre au pays de récupérer environ 55.381,62 km2 de forêts, après résiliation des contrats de concession jugés irréguliers. Selon différents scénarii de prix de la tonne de carbone forestier, la valeur à récupérer, dans l’hypothèse où ces espaces venaient à être mis sous programmes de conservation, varie entre 276,9 millions de $US et 941,4 millions de $US. Au-delà de ces espaces à récupérer, 52.304,66 km2 de concessions de conservation ont été répertoriés. Ils feront l’objet de l’encadrement du Gouvernement pour la génération et la vente de crédits carbones. Cette superficie a le potentiel de générer, selon différents scénarios, entre 261,5 millions de $US et 889,1 millions de $US. La question du moratoire en cours sur l’octroi des concessions forestières de productions permanentes ou celle de l’octroi de concessions de conservation aux demandeurs du secteur privé et des communautés locales dans le but d’accroître la capacité du pays à capter les fonds internationaux de crédits carbones ont aussi fait l’objet du travail de la commission. Le conseil des ministres a pris acte de ce rapport moyennant quelques recommandations pour la suite du processus assorties d’un chronogramme et d’actions précises».


Related Posts