Emery Okundji réalise un jackpot en offrant d’autorité des milliards à une firme étrangère
  • lun, 23/04/2018 - 02:11

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
L’ex-opposant avait le verbe haut, se permet tout même dans des dossiers transversaux.
C’est un vrai jackpot que vient de s’offrir le ministre FONUS, parent du président du CNSA Joseph Olenghankoy, ex-député d’opposition au verbe haut. Si les informations d’AfricaNews sont exactes, c’est des milliards de US qu’une firme Africa General Investment va empocher. Au détriment du Trésor public et des Congolais. On imagine la suite... A l’approche des scrutins, le député FONUS a voulu (et peut) aller en campagne en toute sérénité.
L’opposant et ministre FONUS des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, Emery Okundji, vient d’attribuer le marché de contrôle des services des télécommunications à une firme étrangère non autrement identifiée, nommée Africa General Investment, AGI. Non seulement que ce marché a été passé de gré à gré au mépris de la loi, le ministre s’est en plus permis d’engager seul l’État sans le contreseing de son collègue ministre des Finances. La raison?
Tout donne l’air d’une mafia. Le casse du siècle. Sans aucun effort, Africa General Investment, va bénéficier par moins d’au moins US$ 30 millions, soit 30% du chiffre d’affaires mensuel de tous les opérateurs de téléphonie mobile réunis.

FAUTE LOURDE.
Pire, AGI va gagner 30% quand l’État ne percevra que 3%. Tout calcul fait, au terme de dix ans que va durer contrat, le fameux gendarme anti-fraude aura empoché US$ 3,2 milliards, soit dix fois plus que le Trésor public.L’acte posé par Okundji vaut révocation. Selon un juriste, le ministre a commis une faute lourde. Il a intentionnellement violé les textes portant attributions et modalités de collaboration entre les membres du gouvernement.
Pour bien réussir son coup - car ç’en est un - Okundji s’est arrogé même les compétences du ministre des Finances. Un contrat du même genre, signé six ans auparavant entre le gouvernement et le Consortium Agilis-Telecom-Entreprise Générale, comportait les signatures du ministre des PTNTIC et de son collègue des Finances, s’agissant d’un dossier transversal engageant plusieurs ministères techniques certes mais également ceux de la mobilisation des recettes. En tête, les Finances.
Pour bien comprendre pourquoi Emery Okundji a opté de faire cavalier solitaire, il faut lire le contrat auquel AfricaNews a eu accès.
Pour un contrôle banal des CDRs, Africa General Investment gagnera 1,15 unité sur chaque appel effectué et 1 unité sur chaque sms! Un simple calcul sur base des données du trafic de tous les opérateurs régulièrement publiées par l’ARPTC renseigne un peu plus sur cette saignée jamais enregistrée dans le secteur: US$ 30 millions de revenu mensuel pour AGI! Imaginez autant d’argent investi dans le secteur sanitaire ou éducatif… Jamais, nulle part, un pays n’avait autant offert à un gendarme qui n’aura que ses ordinateurs pour agir. Même le Trésor public ne prélève pas autant.
Pourtant, la logique voudrait que le gendarme soit rémunéré comme «aviseur». C’est ce qui allait le pousser à traquer la fraude auprès des entreprises des télécommunications. Sinon, ce dernier peut croiser les bras et attendre tranquillement chaque fin du mois sa manne d’US$ 30 millions. Cynique, cette rémunération gracieusement accordée à AGI aura pour conséquence logique la hausse des prix des services des télécommunications. Conséquence: l’ARPTC sera obligée de revoir à la hausse les prix des appels et des sms. Au finish, c’est le consommateur final, déjà assez pauvre, qui devra payer la facture. Incidences: baisse du pouvoir d’achat, baisse su trafic et manque à gagner pour le Trésor public. Pendant ce temps, ce sont les visages cachés derrière AGI qui vont devenir milliardaires. Dans ce contrat bidon, le ministre ne prend même pas soin de mettre des garde-fous concernant les données privées qui seront gérées au quotidien par cette entreprise qui va faire ses premiers pas en RD-Congo. Un vrai casse du siècle et de chaudes larmes de ses compatriotes...
YA KAKESA.
AfricaNews,
Kinshasa,
daté 20 avril 2018.


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