Le Mali se sauve et nous?
  • lun, 28/01/2013 - 15:50

Voici que le Mali fait courir! Une concentration de Chefs d’état à un sommet de l’Union Africaine dimanche et lundi à Addis Abeba, en Éthiopie. Comme jamais auparavant...

LE SOFT INTERNATIONAL N°1212 ED. LUNDI 28 JANVIER 2013.

Une offre de soldats combattants rarement observée à ce jour sur le Continent! Une mobilisation de ressources financières qui atteint des chiffres invraisemblables et on parle de 600 à 700 millions de dollars qui doivent être trouvés d’urgence s’il le faut - c’est historique! - jusque dans les caisses des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Et les Américains, et les Britanniques, et les Allemands, et les Japonais... jusqu’aux voisins burundais qui s’offrent et s’engagent pour le Mali!

A la veille de l’ouverture du Sommet de l’UA, un Comité de paix et de sécurité qui n’avait que ça à son agenda! Le Mali est un dossier qui fédère, égrènent les ondes de Rfi au grand bonheur des Maliens. Le monde entier est galvanisé! Comment ça? Comment expliquer?

Voilà que les combattants syriens (qui luttent pour la liberté) ont été désertés, désespérés, que tous les regards du monde sont tournés vers le Mali! Qui l’aurait imaginé il y a deux semaines encore?

Tout est parti de la l’engagement de la France, de celui de son président François Hollande glacial sur tout interventionnisme sur le Continent!

Voilà qu’un jour - un 11 janvier 2013 - tout bascule. Le discours est on ne peut plus limpide comme rodé. S’il ne s’agit pas de voler au secours des intérêts fondamentaux de la France, il s’agit de préserver les droits de la population malienne qui veut vivre libre et dans la démocratie. L’engagement tend à sauver un état ami, assurer la sécurité de sa population et celle des 6.000 Français habitant le Mali.

Il a fallu que des avions français lâchent les premières bombes sur Konna pour voir s’évanouir des Djihadistes qui faisaient régner la terreur, affirmaient l’ambition de régner sur le Mali et Bamako. S’ils ont fait une prise d’otages sur le site gazier de Tiguentourine, c’est signe que les Salafistes étaient déjà aux abois et c’est pour se faire littéralement décimer en 48 heures! Les Algériens ne sachant guère faire dans la dentelle, c’est à un vrai carnage qu’on a assisté, une demie centaine de tués, preneurs d’otages et otages, algériens et étrangers, occidentaux et asiatiques! Un traitement de plomb critiqué ni à Paris, ni à Washington! Alger était dans son bon droit, a-t-on expliqué!

Où donc est passé le Congo? Faisons droit à la vérité: c’est la France qui a sauvé notre pays de ce M-23 (comprenant nos compatriotes et leurs souteneurs étrangers). N’eussent été les déclarations de Paris basées sur des rapports onusiens irréfutables, après Goma, le M-23 se serait rendu maître sans coup férir de Bukavu, la grande ville du nord-est Kisangani se serait déclarée libérée et Kinshasa où les politiciens retournés dans leurs chambres, rasant déjà les murs, n’aurait pas attendu plus longtemps!

Faute à l’armée? N’ayons pas honte! Que dira-t-on de l’armée malienne battue par ces Djihadistes en dépit des gesticulations du capitaine Amadou Sanogo? Que dira-t-on de la force centrafricaine sauvée in extremis par l’inattendue tournure des événements au Mali avec l’engagement international qui envoyait un message sans frais à toutes les rébellions africaines?

Pour ainsi dire, notre Kivu - et notre pays - furent sauvés par cette mobilisation armée internationale sans précédent. Il aura fallu que le monde se rende au Mali pour envoyer un message à tous les chefs de guerre: «Voyez comment le monde sait vous traiter...».

Que conclure? Tout est vanité, rien que vanité! Infiniment! Il n’existe pas dans ce monde interdépendant une armée classique susceptible de tenir sans un appui extérieur! Il n’existe pas de mouvement armé qui puisse proliférer nulle part sans un go ahead de puissants! Il n’existe pas une force locale qui puisse faire face à une mobilisation armée internationale!
Kadhafi serait toujours vivant et au pouvoir à Tripoli n’eût été la décision d’en finir avec lui et cette décision fut prise au siège des Nations Unies à New York. Avec l’accord de Moscou et de Pékin, Bachar el-assad poursuit sa longue agonie en espérant - sauf attentat toujours probable - trouver un jour un accord avec ses insurgés et terminer sa course sur le trône ou prendre une retraite honorable!

Notre Congo peut et doit être sauvé! Quoiqu’il occupe une position stratégique entre le Nord arabo-musulman et le Sud chrétien et animiste, le Mali n’est pas plus stratégique au plan de la sécurité mondiale que le Congo.

Au centre du Continent, regorgeant de ressources rares dont dépendent la paix et l’avenir du monde, carrefour incontournable entre le Nord et le Sud, si ce pays Continent vient à se perdre, il portera l’Afrique et le monde dans sa perte. à contrario, son plein épanouissement profite à l’Afrique et au monde...

Au moment où le monde a besoin de paix et de stabilité, il faut sauver la paix et la stabilité au Congo.

C’est à l’élite nationale de prendre conscience et de s’assumer. Cette élite souvent désespérante doit être encadrée et accompagnée. Il n’existe aucune élite qui n’ait besoin de prise en charge...

Dans ce monde interdépendant, rien ne bouge nulle part sans qu’on y trouve la main de l’étranger.

Un nationalisme fougueux peut soulever des foules et faire gagner des voix; il est susceptible de conduire à des sacrifices dont le Congo n’a nul besoin de dessin.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, quand le Congo tend à perdre sa mémoire, le monde le lui rappelle aussitôt.

Pour avoir nargué De Gaulle, la Guinée de Sekou Touré n’avait pu se relever. Pour avoir humilié son roi, le Congo de Lumumba s’est plongé dans une crise d’où il a de la peine de se sortir. Des acteurs de cette tragédie sont encore avec nous. Ils peuvent nous en dire au moment où le Chef de l’état Joseph Kabila Kabange nous appelle au débat sur la cohésion. Il suffirait d’un peu d’altruisme et de responsabilité.

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