Se rendre d’un coin à l’autre à Kinshasa relève d’un exploit quotidien
  • ven, 01/11/2019 - 00:57

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1469|VENDREDI 1ER NOVEMBRE 2019.

On a beau s’être mis à temps au volant de son véhicule après un rapide petit déjeuner, on ne sait pas ce qui vous attend sur les routes de Kinshasa. Les embouteillages de plusieurs kilomètres, anéantissant plusieurs communes avoisinantes, sont monnaie courante dans la Capitale. Les sauts-de-mouton en construction en certains endroits de la ville voulus pour régler des problèmes de mobilité n’ont rien fait pour arranger les choses...

INEXISTENCE
D’UNE FOURRIERE.

Il suffit par exemple qu’un bus TransCo tombe en panne - il en tombe désormais en panne couramment, l’entreprise de transport commun n’ayant plus de véhicules neufs ou en état de circulation, les pièces de rechange, depuis belle lurette, faisant cruellement défaut - il vous faut attendre plusieurs heures au volant avant de pouvoir atteindre votre point de contact.
A Kinshasa, il n’existe pas de fourrière, ce parking des services municipaux qui accueillent des véhicules abandonnés sur la voie publique, ou objet d’une saisie, ou qui se sont trouvés dans une situation gênant une quelconque activité sur le domaine public. Du coup, pas de service de mise en fourrière. Aucun véhicule des services municipaux devant déplacer un engin en situation gênante... Et des véhicules peuvent rester des heures voire des jours sur la voie publique, et les embouteillages qui s’ensuivent durer toute une matinée voire toute une journée.
Sur la ceinture de Ngaba, en venant de Binza-UPN pour se rendre à l’aéroport N’Djili, l’élargissement de la voie a soulagé un tant soit peu les conducteurs. Mais traverser Delvaux dans un sens ou dans un autre relève de l’exploit quotidien... Tout comme prendre le volant sur la route de Matadi au pied du Palais de marbre ou dans les environs de la paroisse Saint Luc...
Au carrefour de Pompage, commune de Ngaliema, les embouteillages sont observés chaque matin et chaque soir. La sortie ou l’accès des quartiers de Kinsuka sur la route Matadi, reste un autre exploit. Véhicules et motos se rentrent dedans pressés chacun de s’en sortir.
Au total, la circulation dans la Capitale reste une urgence nationale.
Le Gouvernement doit commencer par rendre crédibles les importations automobiles. Trop de carcasses entrent au Congo appuyées par des élus provinciaux du Kongo Central qui estiment qu’il y va de la survie du port de Matadi. Sauf qu’aussitôt sortis du port, ces véhicules se lâchent cinq kms plus loin.
L’autre problème est la conception de nos routes qui manquent de voie d’arrêt ou de dégagement. Les taxis ramassent leurs clients chemin faisant empêchant toute fluidité de circulation. Sans compter les maraîchères pour qui si leurs produits ne sont pas présentés à même le macadam le long de la voie publique avec pour conséquence la réduction de la voie publique, ils n’ont aucune chance d’être vus et de partir...
ce qu’il faut c’est de la discipline qui passe par une campagne volontariste de pédagogie, des pénalités sévères en monnaie devant être brandies... Les Kinois doivent se convaincre que ce qui marche ailleurs doit pouvoir marcher chez nous. Il suffit de le vouloir...
D. DADEI.


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