Construire la paix, la sécurité, la stabilité: le Bureau politique siège
  • lun, 04/03/2013 - 14:42

La dernière fois qu’il s’est réuni c’est un certain 12 février 2012, un dimanche - cela fait un peu plus d’un an et cela coïncidait avec le tragique crash aérien survenu sur l’aéroport de Kavumu, à Bukavu, qui emporta le conseiller personnel du Chef de l’état, le Député PPRD-MP Augustin Katumba Mwanke.

LE SOFT INTERNATIONAL N°1217 ED. LUNDI LE 04 MARS 013.

C’est dire si le Bureau Politique de la Majorité Présidentielle - «l’organe de coordination, de conception, d’orientation et de décision de l’action de la Majorité Présidentielle», aux termes de la Charte de la Majorité et qui réunit en son sein initiateurs, présidents des partis politiques significatifs au total vingt-sept, chefs de corps, en clair Présidents de Chambre - basse et haute - quand il appartient à la Majorité ou, le cas échéant, son adjoint (le cas du Sénat), personnalités politiques indépendantes choisies intuitu personae par le Président de la République, Autorité Morale de la Majorité - qui a ouvert vendredi 1er mars 2013 une session à Kingakati, banlieue est de la Capitale du pays, Kinshasa, est historique.

Deux points auraient figuré à l’ordre du jour et soumis à une évaluation: pourparlers de la Capitale ougandaise Kampala entre une délégation gouvernementale et le mouvement rebelle en dislocation, le M-23 et pré-contacts engagés par le Secrétaire général de la Majorité Présidentielle, le Député et président de l’Assemblée nationale, le PPRD-MP Aubin Minaku Ndjalanjoku en vue des Concertations politiques nationales annoncées par le Président de la République. Si rien n’a officiellement filtré - le Bureau Politique dont les membres sont au régime du bénévolat, communique peu - on peut supposer que ce point était présenté par Aubin Minaku, l’autre l’étant par le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo qui conduit/conduisait (?) la délégation gouvernementale à Kampala.

Au fond, ces pourparlers ont-ils encore un sens au lendemain d’une fin classique par implosion d’un M-23 qui fut - faut-il le rappeler - La rébellion de trop?
Kingakati, petit village à l’est de Kinshasa, qui abrite une ferme où le Président expérimente espèces et races végétales et animales associant productivité et résistance aux maladies diverses. L’histoire retiendra que c’est ici que furent levées à ce jour les plus importantes options politiques du pays.

C’est dans ce village que fin juin-début juillet 2008 fut prise naturellement l’option de relever le Cabinet Gizenga et de procéder à un remaniement ministériel qui vit l’arrivée de Muzitu à l’Hôtel du Conseil.

C’est le Premier ministre lui-même qui annonça la nouvelle à la Nation. Ce fut un jeudi 25 septembre 2008.

Il y sera resté vingt-et-un mois à la Primature.
«J’ai décidé en ce jour de présenter ma démission de ce poste auprès du Président de la République. Nous aurons la réponse du Président de la République Joseph Kabila lorsqu’il Lui plaira de nous la faire savoir», déclarait le Premier ministre, sans un mot de trop, dans la plus légendaire courtoisie qui le caractérise. Ce fut sur les antennes de la Rtnc. Il lisait un texte écrit de sa propre main et invoquait des raisons de santé.

«Pour tout homme, même si l’esprit peut encore être sain et alerte, le corps physique a ses limites dont il convient de tenir compte».

Vice-Premier ministre un court laps de temps de Patrice-émery Lumumba à la veille de la grande crise congolaise, Gizenga avait fait un incroyable come back, 46 ans plus tard en 2006, à la faveur de l’élection de Joseph Kabila Kabange.

Il voulut «promouvoir la paix, renforcer l’unité nationale et instaurer la bonne gouvernance dans un élan de redressement politique, économique et social de la Nation».
Il reconnut, dans ce message d’adieu que «la tâche (était) immense, le fossé de la régression dans lequel était tombé notre pays est très profond» mais affirmait que le pays commençait «à reprendre le bon cap et à connaître une vraie dynamique de redressement et de refondation».

Trois mois auparavant, à Kingakati, Augustin Katumba Mwanke, Secrétaire exécutif de l’AMP (Alliance de la Majorité Présidentielle), rallié par son adjoint, Louis-Léonce Koyagialo Te Gerengbo, avait dressé, devant l’Autorité Morale et devant ces «Cardinaux» du Comité Politique - le «Sacré Collège», devancier avant la réforme de mars 2011, du Bureau politique - un rapport sans appel de la gestion de l’état, qui sonnait le glas du Cabinet!

C’est à Kingakati que ces membres prééminents de la Majorité décidèrent un mercredi du 16 mars 2011, au lendemain de la rentrée parlementaire - la dernière de la Législature - de donner un coup de pied à la vieille cruche accusée de tous les maux afin qu’elle quitte à jamais les scènes. L’Alliance de la Majorité Présidentielle devint la Majorité Présidentielle. La réunion, présidée comme toutes ici à ce jour, par l’Autorité Morale, le Chef de l’État lui-même, faisait suite à une autre tenue une semaine plus tôt, à l’issue de laquelle une task force avait été mise en place aux fins de revisiter la Charte et de présenter un texte plus fort, à même de faire face aux enjeux qui approchaient à pas de géant: les Législatives et la Présidentielle.

Le contexte politique qui avait donné lieu à l’Alliance s’étant transformé, celle-ci n’avait plus aucun choix: elle devait disparaître. à la place d’une AMP «faiblarde», la Majorité Présidentielle avait vu le jour, avec une structure «plus musclée, plus forte, plus engagée et plus engageante».

La Majorité nettoyait ses écuries d’Augias! Désormais, n’y viendrait plus qui le souhaiterait. La nouvelle MP devenait un «mouvement» avec des traits idéologiques spécifiques. L’heure n’a-t-elle pas sonné d’en faire le bilan et d’envisager des recadrages? La session ouverte vendredi pourrait s’y pencher...

C’est à Kingakati qu’en septembre 2011 ce Bureau Politique décida à l’unanimité d’une vingtaine de membres présents, de présenter le candidat de la Majorité Présidentielle à la Présidentielle. C’est Joseph Kabila Kabange qui allait porter le flambeau de la famille et l’emportait haut la main un 28 novembre 2011.

Le Président de la République, «symbole de l’unité nationale, qui veille au respect de la Constitution, assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’état» (art. 69) prêtait serment le 20 décembre devant les hauts magistrats de la Cour Suprême de Justice faisant fonction de Cour Constitutionnelle et devant les Chefs coutumiers venus de nos onze provinces du pays.

Devant Dieu et la Nation, Joseph Kabila Kabange jurait «d’observer et de défendre la Constitution de la République, de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire, de sauvegarder l’unité nationale».

C’est à Kingakati que ce Bureau Politique a ouvert vendredi une nouvelle session dont les travaux devraient se poursuivre, appelés, selon toute vraisemblance, à s’incrire dans l’histoire, comme un tournant décisif pour le pays.

Enjeux nationaux
Les deux points sous examen de la session de mars 2013 qui tombe - le hasard existe-t-il? - à la veille de la rentrée parlementaire sont les points de cristallisation politique. Cette session se tient au lendemain de la signature le 24 février au siège de l’Union Africaine, à Addis-Abeba, d’un Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour le pays, la région des Grands lacs et l’Afrique Centrale. Ces points sont au cœur de cruciaux enjeux nationaux et internationaux.

L’Accord-cadre qui lie notre pays, rédigé et... «négocié» hors de nos frontières, engage une multitude d’états africains (Angola, Burundi, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Rwanda, Afrique du Sud, Sud-Soudan, Ouganda, Tanzanie) et d’Organisations internationales (Nations Unies, Union africaine, Conférence internationale de la région des Grands Lacs, les 14 états Membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe, SADC). états et Organisations appelés à soutenir aux plus hauts niveaux politique et diplomatique la mise en œuvre de ce texte, signé sous l’égide des Nations Unies, en présence du Secrétaire général des Nations Unies, le Sud-Coréen Ban Ki-Moon.

«C’est mon espoir le plus sincère que l’Accord-cadre ouvrira une ère de paix et de stabilité pour les peuples de la R-dC et de la région des Grands Lacs», a affirmé M. Ban dans son allocution lors de la signature.

Puis: «Si cette signature est en soi un événement important, elle constitue le début d’une approche globale qui exigera un engagement continu».
«Approche globale», «engagement continu», etc., les mots, à ce niveau de responsabilité politique planétaire, n’ont pu être choisis au hasard! Ils ont fait l’objet d’un savant dosage!

Ce n’est pas tout...

«J’en appelle donc à votre soutien politique, technique et financier, en particulier sur le long terme, pour accompagner la mise en œuvre des engagements nationaux et régionaux définis dans l’Accord-cadre», poursuit M. Ban. états et Organisations signataires qui devront se réunir deux fois l’an au moins dans une capitale africaine et à New York, en marge du Sommet de l’Union africaine et de l’Assemblée générale des Nations Unies. Ils devront réexaminer les progrès accomplis et continuer d’aller de l’avant.

«Votre participation active aux mécanismes nationaux et régionaux de surveillance sera essentielle pour le succès du processus», poursuit M. Ban à l’adresse des états et des Organisations. Dans un rapport spécial à rendre public dans les prochains jours, le Secrétaire Général doit présenter «une nouvelle approche globale» de la crise afin de répondre aux causes profondes du conflit, en coopération avec tous les «partenaires pertinents», états-Unis, Grande Bretagne, France, Belgique, etc.
Le rapport doit tenir compte de nombreux volets de l’Accord-cadre et promouvoir le renforcement du rôle de la Monusco, la Mission de stabilisation des Nations Unies aux plans politique et sécuritaire.

Qu’est-ce cela signifie-t-il?

A Kinshasa où la chaleur est plus prompte à se manifester que la lumière (dixit l’Américaine Melissa Wells), l’opposition est en première ligne, a entonné l’hymne national, invoque - une fois n’est pas coutume - le fruit interdit, la souveraineté nationale bafouée!

«On nous en demande trop quand on en demande rien ni à Kigali, ni à Kampala, ni à personne», se scandalise-t-elle! Et, last but not least, de vanter - sans blague! - les avancées démocratiques du pays quand tous - sans blague! - autour de nous, traînent les pieds!

On se prend à rêver! C’est reconnaître à Kabila - et de son vivant, c’est surréel mais c’est justice faite - un réel leadership et une gouvernance de qualité.

Prudente, l’opposition ne veut pas - ne peut pas -, en dire plus. Elle veut voir où va le vent! Qui sait?

Mais la chienlit dans laquelle le pays est plongé n’est-elle pas de son fait? Quand la famille fait chorus, il n’y a place à aucune palabre. La police n’apparaît que quand on peine à calmer le jeu. Il vous appartient de vous arranger pour que personne de l’extérieur n’entende rien, que de l’extérieur, personne ne vienne mettre son nez dans les affaires de famille.
Il vous faut resserrer les rangs et mieux communiquer, laver le linge sale en famille et non, au moindre soupçon, jeter les affaires de la famille dehors, en tambourinant. Cela s’appelle ouvrir les vannes de l’interventionnisme.

C’est malheureusement ce qui a été fait à ce jour chez nous par l’opposition...

C’est quand vous donnez l’impression de ne jamais vous entendre que d’autres se chargent de vous, que toutes les étiquettes vous collent au fronton. Telle cette Capitale mondiale du viol que serait notre pays quand l’Inde, ce pays modèle de l’émergence, fait mieux et pire: on y viole en plein air, à la lumière du jour, au centre-ville, à bord d’autocars, sur un parc et pas par des soudards éméchés mais par des cols blancs! Qui en parle?

A Kingakati, vendredi 1er mars, d’après ce qu’on en sait, le Chef de l’état est apparu comme jamais: jovial, socialisant, à l’écoute! Jamais, Kabila n’avait paru aussi ouvert, aussi décomplexé, estimant que personne n’avait raison d’avoir peur de ses compatriotes, de quelque bord qu’ils soient, à quelque courant qu’ils appartiennent, qu’au contraire, il avait l’obligation, à son titre de Garant de la Nation, d’aller au devant de ses Compatriotes; que l’heure était à la paix, à la sécurité; que le moment était à la stabilité des Institutions. Que le pays n’était pas sur une île déserte, que le monde avait tous yeux devant nous. Que rien de grand ne saurait être fait sans la paix, sans la sécurité, sans la stabilité.

C’est un homme de vision qui est apparu le 1er mars devant le Bureau Politique, un Kabila soucieux d’appartenir à la lignée de grands Hommes qui ont marqué l’histoire contemporaine. Guère quelqu’un collé à l’événementiel qui dans notre société mondialisée est dépendant des états d’âme des marchés, lesquels sont dépendants des Chancelleries. C’est-à-dire de l’image que nous projetons ou pas de nous-mêmes. Qui peut le plus peut le moins...

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