En se rendant en province, le couple royal voulait découvrir le Congo en profondeur
  • mer, 15/06/2022 - 13:02

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1554|MERCREDI 15 JUIN 2022.

S'ils se sont rendus en province, au Katanga et au Kivu, à Bukavu, après la Capitale Kinshasa, le roi et la reine voulaient «découvrir en profondeur» le Congo.
C’est ce que Philippe a déclaré dans son adresse, vendredi 10 juin, aux étudiants de l'Université de Lubumbashi, province du Haut-Katanga où il a visité, le lendemain samedi, dans un village, le projet Forêt Communautaire en ayant un échange avec des villageois avant de rencontrer les lauréats World Skills. Dans son adresse aux étudiants et donc à la jeunesse, le roi a déclaré « que la vraie richesse du Congo, c’est vous, les jeunes, avec votre détermination et votre enthousiasme. Une mine, on peut l’épuiser. Le talent et la volonté de la jeunesse, sa soif de savoir, par contre, sont inépuisables». Ci-après :

Monsieur le Recteur,
Chers Professeurs,
Chers étudiants et étudiantes de l’université de Lubumbashi,
Chers Kasapards!

Nous savions que l’accueil à Lubumbashi serait à la mesure de votre hospitalité légendaire. Mais votre talent à recevoir des hôtes étrangers dépasse toute attente. La chaleur de votre accueil nous va droit au cœur.
Merci à vous, monsieur le Recteur, à vous, membres du corps professoral et à vous, étudiants de cette belle université.
Plus de 50 ans après le dernier passage de mon oncle, le Roi Baudouin, c’est avec une grande joie que je m’adresse à vous, aujourd’hui, ici à Lubumbashi, au cœur de la province du Katanga.

Et à travers vous, je m’adresse à tous les jeunes du Congo.
Ce voyage en République Démocratique du Congo, nous l’attendions depuis longtemps. Et nous souhaitions découvrir votre pays en profondeur.

C’est pourquoi nous avons désiré être ici, avec vous, aujourd’hui.
Ces derniers jours, nous avons déjà pu saluer la mémoire, celle de notre histoire commune, tout ce qui a tissé, heureusement mais aussi parfois douloureusement, nos liens.

Nous avons pu visiter de nombreux projets et réalisations, dans des domaines aussi divers que l’emploi, la recherche biomédicale, l’éducation, et le patrimoine culturel. La Reine et moi avons été très impressionnés par la qualité de l’engagement de tous les acteurs concernés.

Chers étudiants,
Aujourd’hui, regardons vers le futur.
Ce futur, il vous appartient. Et si vous êtes ici pour étudier et vous former dans des conditions que nous savons difficiles, c’est que vous avez foi en l’avenir, en vous-mêmes et en votre pays. Nous savons les sacrifices que cela demande, à vous et à vos parents.

Ces sacrifices, nous ne les sous-estimons pas.
Nous saluons d’autant plus le choix que vous avez fait de développer vos talents personnels afin de devenir des acteurs responsables dans la société congolaise.

Vous faites partie d’une génération qui développe un sens aigu des défis de nos sociétés. Et je sais combien vous, plus que toute autre jeunesse à travers le monde, aspirez à la sécurité, la paix et la justice. Le Congo dispose de nombreuses richesses dans son sous-sol.
Il vous revient de tirer de ces richesses naturelles le plus de valeur ajoutée, dans votre propre pays, au profit des Congolais, grâce aux aptitudes que vous aurez acquises.

C’est pourquoi je n’hésite pas à dire que la vraie richesse du Congo, c’est vous, les jeunes, avec votre détermination et votre enthousiasme.
Une mine, on peut l’épuiser. Le talent et la volonté de la jeunesse, sa soif de savoir, par contre, sont inépuisables.
J’exprime le vœu que vous puissiez vous épanouir et servir, à votre tour, le bien commun de la nation et du continent africain.

Il n’y a pas de fatalité.
Les opportunités de développement du Congo sont réelles et immenses. Et ce n’est pas peu de le dire ici, dans la capitale de la région cuprifère. D’ailleurs, le cuivre est un bel exemple de la continuité de l’économie dans le temps, puisque, au-delà de sa propre valeur, il retient le cobalt, ce métal devenu essentiel aux nouvelles technologies qui façonneront le monde de demain.

Mesdames et Messieurs,
Nous assistons aujourd’hui à une redynamisation des relations bilatérales entre le Congo et la Belgique. La coopération universitaire et scientifique est un volet important de cette nouvelle dynamique.
C’est dans ce contexte que l’UNILU coopère avec plusieurs universités et institutions belges.

Parmi les collaborations importantes, je tiens à souligner l’appui historique et soutenu des architectes de l’Université Libre de Bruxelles à votre faculté d’architecture et la création de jardins de plantes médicinales sur votre campus.
Dans le domaine médical encore, le jumelage entre votre université, celles de Kinshasa, de Bukavu et l’ULB sont un magnifique exemple de coopération Nord-Sud.

La collaboration entre les Universités de Lubumbashi et de Liège vise, quant à elle, à améliorer les conditions de vie de la population locale, par le renforcement de l’agriculture urbaine et l’optimisation des services écosystémiques.
Tous ces partenariats sont d’autant plus solides aujourd’hui qu’ils peuvent s’appuyer sur le dynamisme des universités congolaises.

J’en veux pour preuve la création récente, à Lubumbashi, du Centre Africain d’Excellence de Recherche Avancée pour la Fabrication des Batteries électriques, précisément à partir du cobalt.
Un centre qui devra soutenir l’émergence d’une chaîne de valeurs compétitive pour les batteries, les voitures électriques et les énergies renouvelables.

Il contribuera à la création d’emplois et à la construction des économies locales en vue de réduire la pauvreté et améliorer, de manière si nécessaire, le bien-être de la population.
Bien sûr, il n’y a pas seulement les richesses de votre sous-sol.

Il y a aussi un immense potentiel agricole et cette vaste forêt congolaise, capital écologique primordial pour lutter efficacement contre les changements climatiques.
Nous serons à vos côtés pour vous appuyer, autant que possible, à mettre en valeur, au profit de toutes et de tous, équitablement, ces richesses naturelles à travers ce formidable capital humain dont vous êtes les représentants.

Et lorsque j’évoque votre capital humain, je songe aussi à votre ingéniosité pour le secteur des services et en particulier les nouveaux métiers du numérique.
Il y a au Congo, dans ce domaine, un énorme savoir-faire, porteur d’avenir et en adéquation avec les grandes tendances au niveau mondial.

Il reste de nombreux défis, nous ne pouvons pas les ignorer : la lutte contre la pauvreté, la mobilisation des ressources au profit de tous.
Et je ne peux manquer de mentionner ici et maintenant : la sécurité, particulièrement à l’Est du pays.

Mesdames et Messieurs,
Chères étudiantes et étudiants,
Il n’y a pas de développement sans paix, et il n’y a pas de paix sans développement.
La Belgique est à vos côtés pour relever ces défis.

Nous portons ce message également au sein de l’Union Européenne et des Nations Unies, avec conviction et persévérance. Ces appuis trouvent leur raison d’être dans la volonté des Congolaises et des Congolais de travailler à la concorde et l’inclusion de tous. C’est ce qui nous motive – et c’est le message que je ramènerai avec moi, en Belgique.

Chers Kasapards,
Le Congo que nous découvrons tout au long de ce voyage, c’est un Congo qui nous inspire et nous donne de l’espoir.
Et c’est aussi grâce à vous !

Je sais que la RDC pourra compter sur vous.
Entre-temps profitez de vos belles années d’étudiants.
Soyez ouverts à de nouvelles rencontres, forgez-vous de solides amitiés.

Mais... n’oubliez pas d’étudier, de temps en temps...
Iishi Unilu, Iishi Congo. Urafika Kati ya Belgique na Congo Unadumu.


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