L’Inspection Générale des Finances fait rapport et veut montrer ses crocs
  • ven, 14/08/2020 - 06:12

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1495|VENDREDI 14 AOUT 2020.

Le trop faible niveau des recettes publiques du pays, leur amenuisement depuis mars dernier des suites notamment de la pandémie du Covid-19 - mais ce n’est pas la seule cause - et le coulage trop souvent stigmatisé dans des déclarations publiques sans qu’il n’y ait des mesures conséquentes paraissent être désormais au cœur des préoccupations de l’Exécutif congolais, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Celui-ci a reçu en audience jeudi 13 août, à l’Hôtel du Conseil le Directeur de cabinet adjoint du Président de la République en charge de l’Économie et Finances, Guylain Nyembo ainsi que l’Inspecteur général des Finances Jules Alingete Key. L’Inspection générale des Finances est un service dépendant du Président de la République.
La délégation est venu faire un rapport mi-parcours des missions de contrôle entreprises par l’IGF afin d’aider le Gouvernement Central à disposer des moyens de sa politique.

«US$ 900 MILLIONS DE COMPENSATIONS».
«Il y a aujourd’hui nécessité de bien encadrer les recettes de l’État pour voir là où il faut réajuster afin d’aider les autorités à prendre des décisions idoines», a déclaré Guylain Nyembo à des représentants des médias. L’Inspecteur général des Finances a fait part des meilleures dispositions de l’IGF dans l’accomplissement des missions qui lui ont été assignées par le Gouvernement Central.

L’homme qui s’est dit doté des moyens conséquents semble décidé de montrer les crocs déclarant devant des médias qu’il a rencontrés que 99 % de produits de la corruption ne profitent qu’à 1% de la population congolaise. Il insiste sur les compensations, dossier qui fait l’objet de plusieurs arrestations au sein d’une régie financière, la DGDA, Direction générale des douanes et Accises dont le DG a.i Jean-Pierre Nkongolo Kabila Mutshi assiste impuissant à la prise de corps de nombre de ses collaborateurs désormais internés au CPRK, la prison Centrale de Makala, expliquant que les compensations sont interdites dans les Finances publiques.

Jean Alingete Key a constaté que la pression fiscale est descendue à 9 %. Cela dans un contexte marqué par des compensations « fantaisistes » et des exonérations « injustifiées ».
«Nous avons 900 millions USD de compensation qui sont faites sur rien. Cela sous prétexte de différentes condamnations judiciaires », a t-il déclaré l’inspecteur général des Finances. «99% de produits de la corruption ne profitent qu’à 1% de la population et 99% de la population ne profitent qu’à 1% des produits de la corruption. 1% de la population qui profite de 99% des ressources de la corruption fait pression parce qu’il est constitué des personnes puissantes. Ces personnes font pression pour que le mécanisme de compensation ou le travail sur l’analyse d’exonération soit abandonné», a t-il déclaré.

Face aux contraintes de la faiblesse dans la mobilisation des recettes publiques, le gouvernement préconise entre autres les mesures consistant à « la retenue à la source de l’impôt sur les rémunérations et autres avantages, la délivrance des quittances lors de la retenue de l’impôt sur les rémunérations et autres avantages, la mesure relative à la suspension de l’exonération de la TVA sur les importations des sociétés minières, la mesure de la suspension de la compensation des crédits TVA avec la redevance minière».

L’IGF est un service de contrôle supérieur des finances et des biens publics, placée sous l’autorité du Président de la République. Comme service d’audit supérieur du Gouvernement, il peut procéder à toute mission de contre-vérification, au second degré de toutes les situations douanières, fiscales ou parafiscales des contribuables ou redevable d’impôts, droits, taxes ou redevances, soit en cas de découverte d’une fraude lors de l’exécution d’une mission de contrôle ou de contre-vérification, soit sur une réquisition des autorités politiques et administratives, soit sur une réquisition des autorités judiciaires, soit par une dénonciation de tiers. Pour ce travail de contrôle, le corps des inspecteurs des finances comprend cinq Brigades permanentes ou ponctuelles : la coordination, l’animation et encadrement des services, les recettes douanières, fiscales et parafiscales contrôle.

L’IGF vérifie auprès des services générateurs des recettes toutes les opérations de constatations, de taxation, de liquidation, d’ordonnancement et de recouvrement des recettes, d’apurement du contentieux et les documents comptables y afférentes. Il existe aussi une autre brigade de dépenses publiques, qui contrôle et vérifie la liquidation, l’ordonnancement et le paiement des dépenses publiques.
avec AGENCES.


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