Le Stade des Martyrs martyrise ceux qui s’y rendent
  • jeu, 14/11/2019 - 03:03

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES. Le Soft International n°1471|JEUDI 14 NOVEMBRE 2019. La CAF s’est faite un point d’honneur: mettre à niveau les stades enregistrés auprès d’elle par les différentes fédérations. La Confédération Africaine de Football veut professionnaliser ses compétitions internationales. Dans cette optique, le Stade des Martyrs de la Pentecôte à Kinshasa a reçu le 26 octobre 2019 la visite d’une délégation d’inspecteurs de la plus haute instance du football africain qui voulait vérifier la conformité de ce lieu aux nouvelles normes internationales érigées. Jadis Stade Kamanyola, ce temple du football congolais construit en 1988, inauguré en 1994, ne répond pas aux normes des stades habilités à accueillir des compétitions internationales. Du coup, verdict sans appel des inspecteurs de la CAF: «stade non conforme».Puis ce qui s’ensuit: «stade doit être fermé». Si l’immense structure en béton qui la soutient a belle allure, le stade n’a ni tribune d’honneur conforme, ni caméras de surveillance, ni tableau électronique pour afficher le marquoir, ni numérotation des sièges (81.000 places assises), ni tribune de presse, ni système anti-incendie, ni banc des remplaçants conforme, ni vestiaire (les joueurs changent de maillot dans d’étroits couloirs), etc. LE PREMIER MINISTRE INSPECTE A SON TOUR. La salle des conférences de presse d’avant et d’après match manque de tout. La pelouse synthétique est changée tous les deux ans. Celle des Martyrs n’a pas été renouvelée depuis 2009. Plusieurs locaux ont été transformés en bureaux et le Secrétaire Général du ministère des Sports y squatte en toute tranquillité. Quant au public, il reste debout ou s’assoie sur des gradins. Les toilettes sont inconnues ou impraticables. Ceux qui ont ce besoin naturel doivent faire du «Kung-Fu»: se boucher les narines et tenter de se lâcher dans le parfait cafouillage. Comme dans les toilettes turques... La CAF veut que le Gouvernement rende ce stade apte à accueillir des compétitions internationales. Une exigence qui émane de la FIFA, Fédération Internationale de Football Association, l’instance mondiale de football. «Aucun stade archaïque n’est plus autorisé à abriter un match international», laisse entendre la délégation de la CAF. Une loi FIFA. Du coup, tout pays candidat à une compétition continentale doit ouvrir ses portes aux inspecteurs de la CAF. Or, le stade de Kinshasa est enregistré pour accueillir des matchs des Léopards dans le cadre des éliminatoires de la CAN, la Coupe d’Afrique des Nations pour le Cameroun 2021 ainsi que ceux des deux clubs de Kinshasa qualifiés pour la phase des groupes, AS Vita Club qui joue la ligue des champions de la CAF et DCMP Motema Pembe engagé en coupe de fédération de la CAF. Pour la FECOFA, Fédération Congolaise de Football Association, les stades du Congo sont gérés par les ministères des Sports et des Travaux Publics. L’urgence est telle que le Premier ministre, Chef du Gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba a effectué une descente sur le lieu pour, à son tour, une inspection. Il voulait se convaincre du niveau des travaux à effectuer... et, surtout, de leur coût réel. EMMANUEL LUYATU.


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