«Je vous ai entendus,  je vous ai compris»
Les absents ont tort
  • lun, 07/10/2013 - 09:41

Pile-poil!
à l’heure dite, réglé telle une montre suisse, Kabila, annoncé par les énormes haut-parleurs qui glacent les conciliabules, fait son entrée dans la salle des Congrès remplie comme un œuf et qui a refusé du monde. Comme il y a trois semaines samedi 7 septembre à l’ouverture de ce forum, pour Kabila désormais, l’heure c’est l’heure. à ce même endroit, le Président de la République avait pénétré dans l’hémicycle à la minute m. Sous les mêmes ovations frénétiques…
Aujourd’hui samedi 5 octobre, le Chef de l’état a été précédé un quart d’heure avant par une délégation d’ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité, arrivée la veille dans la Capitale, venue de New York pour une tournée dans les trois pays des Grands lacs au cœur de cette crise (Congo, Rwanda, Ouganda) et qui entamait par Kinshasa cette tournée, avant la ville martyre, Goma.
Heureux concours de circonstances, le Président a fait venir au Palais du peuple, devant son peuple au forum, ces envoyés du monde. Alors qu’une partie infime de l’opposition kamerhiste-tshisekediste conteste et boycotte ces assises initiées et convoquées par le Président de la République, qu’elle parcourt le monde pour donner son image de cette initiative qui correspondrait à ses yeux à tout sauf à ce qui avait été demandé par… la Communauté internationale, qu’on la soupçonne d’amasser des fonds pour plomber l’initiative présidentielle en communiquant sur tous les médias du monde, en poussant des délégués «emblématiques» à la déserter et ainsi à la faire déconsidérer, et - last but not least -, qu’ elle continue de contester la Présidentielle du 28 novembre 2011 qualifiant le Président de la République de «Président légal mais non légitime» tout comme l’ordonnance présidentielle de convocation de ces Assises, l’entrée en force en salle et en pompe de ces missi dominici de la Communauté internationale, sous les feux des projecteurs - la télé couvrant l’événement en direct - et qui prennent place sur les premiers strapontins, face à l’équipe du présidium, est un cinglant désaveu pour l’opposition présentée par Abdoulaye Wade comme «la plus bête du monde» et, en même temps, une nouvelle légitimité internationale décernée à Kabila qui aura vu juste dans cette initiative interne et qui a pris la bonne direction.
Les absents ont tort. Les absents ont eu tort. Les absents ont toujours eu tort. Ce proverbe prend tout son sens ce samedi 5 octobre 2013…
Les contestataires voulaient solliciter une rencontre avec ces Onusiens. Si d’aventure, elle a lieu, on pourrait se demander quelle signification elle aurait en définitive sinon celle de protocolaire...
Car outre ces Ambassadeurs Première classe, c’est tout le corps diplomatique local qui s’est déplacé au Palais du peuple.
Il n’y a point de doute: peut-être qu’un jour, Kamerhistes et Tshisekedistes auront raison mais pour l’instant, échec et mat. Ils ont joué et ont perdu quand Kabila a joué et a gagné.
Sauf en effet à être devin, qui aurait pu parier un sengi sur un atterrissage en douceur de ces Concertations débutées en dents de scie - l’un des membres du présidium, Léon Kengo wa Dondo ayant donné à certains l’impression qu’il voulait se faire désirer au point qu’une délégation officielle accourra le rencontrer en Suisse où il n’arrêtait pas de consulter ses médecins quand à Kinshasa, ses lieutenants mouillaient avec des purs et durs des faucons de l’opposition - et, comble de tout, en apothéose puisque cette cérémonie se déroulant devant les yeux du monde? Sauf miracle, qui aurait pu imaginer qu’il pouvait monter et réussir une opération aussi lourde et tenir - à la perfection - les délais, sans dérapage, respectant à la lettre - à la perfection - la feuille de route du Président de la République déclinée le 7 septembre dernier? On attendait à ces Assises 450 délégués, à l’arrivée, près du double ont été accrédités et un peu plus de 1000 repas et service café servis, chaque jour, en trois semaines, sur nombre de sites, dans la même ville de Kinshasa, avec un budget qui aurait peu bougé!
Le Président de la République a raison de féliciter le présidium des Concertations (les présidents de l’Assemblée nationale Aubin Minaku et du Sénat Léon Kengo wa Dondo), tout comme les délégués pour avoir tenu le timing décliné dans l’ordonnance présidentielle - et c’est vrai que «c’est une première dans l’histoire contemporaine de notre pays», a reconnu le Chef de l’état, quand on sait comment la CNS (Conférence nationale souveraine pro-démocratie) de Mobutu a vécu dans ce même Palais du peuple, fut interdite, des hommes armés énervés, le doigt sur la gâchette, fut rouverte sous pression d’émeutiers, qui a laissé, dans son sillage, des victimes, les plus connues étant des fidèles chrétiens quand les conférenciers eux-mêmes furent maintes fois interdits de quitter l’hémicycle.
Comme annoncé dans son discours du 7 septembre, c’est par son discours que le Président de la République a mis fin à ces Concertations en se faisant remettre, selon le même protocole, les recommandations du forum par les deux membres du présidium. En recevant ces «Actes» qui couvrent pour l’essentiel cette édition spéciale du Soft, le Chef de l’état a annoncé qu’il va convoquer dans les touts prochains jours les deux Chambres parlementaires réunis en Congrès en vue de présenter les recommandations des Concertations au Peuple représenté par les Chambres mais surtout qu’à cette occasion, il annoncera «d’importantes mesures». Comme De Gaulle face à l’appel de l’histoire africaine, Kabila a eu ces mots aux Congolais réunis en Concertations: «Je vous ai entendus, je vous ai compris».
Le Soft International publie dans ce numéro les textes des quatre Groupes thématiques (Gouvernance, Démocratie et Réformes institutionnelles, économie, Secteurs Productifs et Finances publiques, Désarmement, Démobilisation, Réinsertion sociale et/ou Rapatriement des groupes armés, Décentralisation et Renforcement de l’autorité de l’état).
(Voir édition papier)


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